Carnac ou l'énigme de l'Atlantide
commencent à être
utilisés : d’abord, l’or, qui a sans doute frappé par sa beauté et sa
rareté ; ensuite, le cuivre, qui a pu être une sorte d’ersatz de l’or.
Mais comme l’or, métal mou, était inutilisable pour faire des armes ou des
objets du quotidien, il est devenu la matière essentielle de l’ornementation et
de l’étalage de la puissance. On sait qu’il en est de même pour le cuivre, mais
à un moindre degré. On a retrouvé de nombreux objets en cuivre dans les
monuments mégalithiques, ce qui suppose la maîtrise d’une technique d’extraction
et de raffinage du minerai brut. La période mégalithique a souvent été appelée Chalcolithique.
Et peu à peu, l’usage est venu de mélanger le cuivre à un autre métal, l’étain,
pour aboutir à un alliage plus solide et plus fiable, le bronze. Or, on a
remarqué que les grands sites mégalithiques se trouvaient à proximité des mines
d’étain et de cuivre, ou sur les routes maritimes ou terrestres par lesquelles
s’effectuaient le transport et le commerce de ces métaux. C’est ainsi qu’on a
pu parler d’une Route de l’Étain qui, en gros, va de la mer Égée jusqu’en
Irlande, en passant par l’Espagne, la Bretagne armoricaine, le Cornwall. C’est
la zone où l’on constate la plus forte densité de
monuments mégalithiques, et l’on est tenté de faire un rapprochement entre les
deux faits. Mais le bronze n’apparaît vraiment que dans la phase ultime de la période
mégalithique : on doit donc en conclure que ce ne sont pas les « bronziers »
qui sont à l’origine de l’architecture et de l’art mégalithiques, mais que ce
sont au contraire les peuples des mégalithes qui ont inventé la métallurgie du
cuivre, puis du bronze.
Le problème de la Route de l’Étain n’est pas facile à
résoudre. D’une part, il n’y a pas qu’une seule route, mais plusieurs. La
principale longe les côtes de la Méditerranée, traverse le détroit de Gibraltar,
remonte les côtes d’Espagne et du Portugal, franchit le golfe de Gascogne, aboutit
en Bretagne armoricaine et se diversifie ensuite vers l’Irlande, la
Grande-Bretagne (mais surtout du sud et de l’ouest), et la Manche, vers la mer
du Nord et la Scandinavie. Mais si cette route est maritime (et côtière, comme
cela se faisait en ces lointaines époques), il en existe une autre, terrestre, qui
passe par la vallée du Rhône, par celle de la Saône, se diversifiant ensuite
vers le nord, soit par la vallée de la Loire, soit par la vallée de la Seine, soit
par la vallée de la Meuse. C’est autour de ces points forts que se situe l’implantation
mégalithique, sans oublier l’axe qui va de la Méditerranée occidentale au golfe
de Gascogne, entre Pyrénées et Massif Central, le long de ce qu’on appelle
actuellement la « route occitane ». Il ne faut en effet pas négliger
l’extrême densité de dolmens dans cette région, en particulier dans les
départements du Gard et de l’Aveyron.
On remarquera que dans tout cela, la Bretagne occupe une
situation privilégiée, mais non unique. C’est plutôt comme si la Bretagne
armoricaine se présentait comme un relais, non seulement matériel, économique, mais
également magnétique et tellurique. On sait que la nature particulière du sol
et du sous-sol de la péninsule armoricaine provoque des turbulences sur les faisceaux
telluriques qui parcourent la surface de la terre. Le sol granitique – et
schisteux dans le centre de la péninsule – renferme une grande quantité d’uranium,
la plupart du temps très dispersé dans les roches : la radioactivité y est
très forte, à la limite du supportable, ce qui n’est pas sans conséquences sur
le comportement ou la santé des habitants. Le maillage des lignes telluriques y
est également très particulier : le réseau est beaucoup plus serré qu’ailleurs
(50 centimètres en moyenne, alors qu’on trouve 2 mètres
50 dans les autres pays). L’ensemble de ces constatations, faites selon des
critères absolument scientifiques même s’ils ne sont pas toujours reconnus par
la science dite officielle, ne peut laisser indifférent. On est en droit de se
demander s’il n’y a pas un rapport très étroit entre la situation tellurique et
magnétique de la Bretagne armoricaine et la présence de nombreux alignements. Ces
alignements pourraient alors constituer de véritables pôles de rééquilibrage du
réseau tellurique, chaque menhir étant
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