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Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Titel: Carnac ou l'énigme de l'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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de la chambre, laquelle joue alors le rôle
effectif d’une chambre de soleil. Tout cela n’est certainement pas dû au
hasard. D’une part, il y a un lieu, un tertre dûment étudié scientifiquement, où
le soleil se manifeste à l’intérieur de la chambre, selon un appareillage
technique incontestable ; d’autre part, il y a un récit mythologique où il
est question d’un rituel de régénération par le soleil. On ne peut que penser à
ce qui se passe, le matin du solstice d’été, dans le château de Montségur [30] quelles que soient les conclusions qu’on puisse tirer de ce dernier cas. Et le
tertre de New-Grange n’est pas le seul à offrir cette particularité. Il y en a
d’autres, aussi bien dans le voisinage immédiat, à Dowth, à Knowth ou à
Loughcrew, que dans certains tertres du Morbihan, aux environs de Carnac. Pourquoi
n’a-t-on jamais osé comparer une observation archéologique et astronomique avec
le texte d’un récit légendaire dont le schéma remonte à la nuit des temps ?
    Et puis, il y a Stonehenge.
    Les traditions concernant ce monument mégalithique unique en
son genre sont très nombreuses et diverses. La pierre qu’on nomme Heel Stone a été jetée par le diable sur un moine qui s’était caché pour observer
celui-ci en train d’assembler les gros blocs. Selon cette légende, c’est donc
Satan en personne qui aurait construit Stonehenge. La fable est cléricale
chrétienne. Mais que recouvre exactement le diable dans ce cas ? N’oublions
pas que Satan, d’après la tradition chrétienne, a été le plus beau et le plus
brillant des archanges avant de se révolter et d’être précipité
dans l’abîme. Ce personnage n’est-il pas, dans le but d’écarter toute tendance
au paganisme, l’image d’un ancien dieu de lumière qu’on honorait dans le
sanctuaire mégalithique ? Il ne faut pas oublier que, le jour du solstice
d’été, les premiers rayons du soleil levant suivent la grande avenue de
Stonehenge pour frapper la pierre d’autel qui se trouve au centre même du
sanctuaire.
    Une autre légende est apparemment éloignée du thème solaire.
Elle se situe à l’époque des premières
invasions saxonnes dans l’île de Bretagne, avant l’apparition du fabuleux roi
Arthur, c’est -à -dire au milieu du V e  siècle de
notre ère. C’est Geoffroy de Monmouth qui la raconte dans son Historia Regum
Britanniae, se contentant d’ailleurs de broder sur un texte antérieur, l’ Historia
Britonnum attribuée à un
certain Nennius. Le roi Vortigern, qui est un usurpateur, a fait venir des
Saxons pour se débarrasser de ses ennemis. Mais les Saxons, ayant pris goût à l’île
de Bretagne, n’en repartent pas et se font attribuer des terres. Ils font
également venir de nombreux autres Saxons du continent. La situation devient
intolérable, et Vortigern essaie de traiter avec eux dans des conditions
difficiles. Le chef saxon Hengist revient de Germanie avec trois cent mille
hommes. Il invite Vortigern à un
festin, en compagnie des principaux chefs bretons, dans la plaine de Salisbury, à proximité du monument de
Stonehenge. Hengist a ordonné aux siens de dissimuler chacun un long couteau
dans sa chaussure, et, au moment où il criera « Nimed our saxes » (Tirez
vos couteaux), d’égorger son voisin. Seul Vortigern doit être épargné parce qu’il
est le gendre d’Hengist et qu’il peut encore servir à celui-ci.
C’est ainsi que sont égorgés quatre cent soixante chefs bretons dans ce qu’on a
appelé le « Complot des Longs Couteaux ». Il y a pourtant un rescapé,
en dehors du roi, un certain Eldol, comte de Gloucester, qui, ayant saisi un
pieu, tua soixante-dix Saxons.
    Cette tragique anecdote nous est présentée comme un
événement historique, et même quelque peu « patriotique ». Il est
certain que le malheureux Vortigern a eu maille à partir avec ses peu fidèles
alliés les Saxons, ce qui ne l’a d’ailleurs pas empêché, selon les hagiographes,
de s’enfuir par la suite en Bretagne armoricaine, d’y devenir ermite et d’être
considéré comme un saint sous le nom de Gurthiern. Mais cet événement
soi-disant historique et soi-disant relatif à la conquête de l’île de Bretagne
par les Saxons, s’il est possible, n’a jamais pu être réellement prouvé. Tout
au moins n’a-t-on jamais prouvé qu’il s’était déroulé tout près de Stonehenge. Il
semble, en réalité, que l’ardent patriote Geoffroy de

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