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Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Titel: Carnac ou l'énigme de l'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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C’est une terre qui produit
deux récoltes par an, et c’est là le lieu de naissance de Lêto, autrement dit
Latone, la mère d’Apollon et d’Artémis, ce qui explique pourquoi les
insulaires vénèrent particulièrement Apollon.
    Nous y voilà. Pour un Grec de la période hellénistique, comme
pour les Latins, Apollon est le dieu du soleil, ce qu’il n’est absolument pas à
l’origine. Les Grecs eux-mêmes disaient qu’Apollon était venu d’Hyperborée et
que son culte avait été amené par la deuxième vague des envahisseurs hellènes, les
Doriens. Mais l’Apollon des origines est un dieu des arts et de la médecine, ce
qu’il est encore à l’époque de César pour les Gaulois : l’Apollon décrit
par le proconsul romain n’a rien du dieu gréco-latin de l’époque : il
ressemble davantage au Diancecht irlandais qui est, lui aussi, un
dieu médecin. Et en plus, il dispose des secrets qui permettent de composer une
« fontaine de Santé », grâce à des brins d’herbes de toute l’Irlande.
Or, d’après la tradition mise par écrit dans l’ Historia Regum Britanniae, il
semble bien que les pierres de Stonehenge, qui proviennent d’Irlande, aient
eu cette même valeur thérapeutique, puisque les Géants avaient l’habitude d’en
mettre dans leurs bains et de les intégrer à des emplâtres qui guérissaient
tout. Nous aurions donc à Stonehenge, comme dans la plupart des monuments
mégalithiques, deux idées-forces, celle de la lumière solaire (quel que soit le
dieu ou la déesse) et celle de la guérison.
    Allons plus loin, grâce au texte de Diodore de Sicile. Il
vient de citer le grand temple en plein air dans lequel on reconnaît Stonehenge.
« Les habitants sont pour la plupart des joueurs de cithare et célèbrent
sans cesse les louanges du dieu dans le temple, en accompagnant le chant des
hymnes de leurs instruments ». Apollon d’ailleurs « passe pour
descendre dans cette île tous les dix-neuf ans » (Diodore, II, 47).
    Voilà qui est fort intéressant. Le cycle lunaire de dix-neuf
ans est celui qui a été choisi par les Chrétientés celtiques pour fixer les
dates de Pâques, ce qui a valu auxdites Chrétientés celtiques des démêlés sans
fin avec les autorités romaines. Et, de plus, en étudiant les différentes
positions des mégalithes, aussi bien en Grande-Bretagne et en Irlande que dans
la région de Carnac, on en est venu à considérer que, bien souvent, le plan
général que semblent avoir suivi les constructeurs, met en évidence ce fameux
cycle de dix-neuf ans (très exactement, 18,6 années) qui module l’oscillation
mensuelle des points du lever et du coucher de la lune, en tenant compte des
moments extrêmes de la déclinaison lunaire. Ce cycle de dix-neuf ans est en
tout cas lunaire. Cela semble peu conforme avec Apollon qui, pourtant, descend
tous les dix-neuf ans dans l’île. À moins que…
    Il est bon de répéter que dans les langues celtiques et germaniques,
le soleil est un mot féminin et la lune un mot masculin. Il est bon de répéter
que les Celtes n’avaient pas de dieu solaire à proprement parler, mais le
souvenir d’une déesse solaire dont l’ultime image se retrouve sous les traits d’Yseult
la Blonde. Il est également utile de répéter que la civilisation celtique – et
en particulier la mythologie – a hérité d’une grande partie des civilisations
antérieures, dont la mégalithique. Si le soleil est féminin chez les Celtes, contrairement
à ce qui se passe chez les autres Indo-Européens d’Orient, c’est que cette
notion de féminité du soleil leur vient d’ailleurs. Les Celtes – comme les
Germains – ont emprunté aux populations autochtones qu’ils ont conquises la
conception d’un soleil féminin et d’une lune masculine. Il ne peut y avoir d’erreur
sur ce point.
    Dans ces conditions, tout devient clair : si Apollon, d’après
Diodore de Sicile, vient tous les dix-neuf ans dans l’île de Bretagne, donc à
Stonehenge, c’est parce qu’il est considéré comme le dieu-lune qui vient se recharger,
se régénérer, dans cette véritable chambre de soleil qu’est le sanctuaire
de Stonehenge. Et, en écartant le symbolisme mythologique, disons qu’à
Stonehenge, temple solaire, tous les dix-neuf ans, on procédait à des rituels
de régénération. Sans le soleil, la lune disparaît, puisqu’elle ne reçoit son
énergie que du soleil. Mais le soleil, sans la lune, ne sait peut-être pas

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