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Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Titel: Carnac ou l'énigme de l'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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Dé Danann), se sont enfouis dans leurs
tertres et n’en sortent qu’à certaines occasions, à la fête de Samain notamment.
    Un dernier élément du texte de Pline doit être mis en avant :
la relation privilégiée que semblent avoir les Hyperboréens
avec l’île de Délos. Ainsi s’esquissent les grandes lignes d’une géographie
sacrée qui permet de joindre les grands sanctuaires apolliniens de la
Méditerranée orientale à d’autres sanctuaires plus mystérieux de l’Europe du
nord. Apollon est vraiment un dieu importé en Grèce. Il est d’origine
hyperboréenne. Mais ce n’est pas l’Apollon-Soleil de la dernière phase
mythologique des Grecs : c’est le dieu protecteur, le dieu guérisseur, le
dieu maître des arts, le Diancecht de la tradition irlandaise, maître de la
fontaine de santé, et qui vient, tous les dix-neuf ans, se régénérer à
Stonehenge. Après cela, comment s’étonner si les habitants du sidh ne
connaissent ni la maladie, ni la mort, ni la faiblesse, ni le malheur ? Le
mot sidh signifie la « paix », répétons-le. Mais ici, il ne s’agit
pas de la paix éternelle qui règne sur les cimetières modernes. C’est une
paix vivante caractérisée par un refus de la mort.
    En Bretagne armoricaine, quand quelqu’un meurt, on dit
souvent qu’il a « attrapé l’autre moitié ». C’est assez révélateur de
la sérénité des Celtes. Quand ils sont arrivés en extrême Occident, le nombre
de menhirs et de dolmens sous tertres tumulaires devait être impressionnant. Ils
ne les ont pas détruits. Ils les ont intégrés à leurs propres croyances. Ils
ont peuplé les tertres de tous ceux qui avaient attrapé l’autre moitié, et
parfois même ils allaient les visiter lorsqu’ils avaient eu la chance de
découvrir l’herbe d’or, cette herbe très rare qui permet de franchir
impunément la limite qui sépare notre monde du royaume des Fées, celui qui est
sous la terre.
    Carnac est sans doute en plein cœur des chemins qui mènent à
ce royaume des fées et des dieux d’autrefois. C’est du moins ce que racontent
les pierres à légendes.

II
RÊVES
ET RÉALITÉS
    Les interprétations qu’on a pu proposer sur Carnac et les
monuments mégalithiques en général, depuis quelques siècles, sont innombrables,
contradictoires, et bien souvent parfaitement à côté des véritables questions. C’est
le manque d’informations précises qui a conduit à ces interprétations parfois
délirantes. Car tout manque d’information favorise l’imaginaire, surtout lorsqu’on
s’acharne à savoir d’une façon désespérée quel pouvait être le but de ces
peuples mystérieux qui prenaient la peine de sortir de terre des blocs de
pierre invraisemblables pour les ériger à certains endroits et non à d’autres.
    Une plaisanterie contemporaine, bien connue chez les
archéologues, rend exactement compte de la situation. On prétend qu’en 1944, à
la Libération, les Américains se seraient exclamés en voyant pour la première
fois les alignements de Carnac : « Ah ! ces Allemands, ils n’ont
jamais été capables de construire des barrages antichars ! » Cela
vaut bien les soldats romains changés en pierres par saint Kornéli ! Et on
a entendu bien pire depuis lors.
    À partir du moment où les « antiquaires » ont
commencé à se poser des questions sur l’origine des mégalithes, sur leur utilité,
sur leur justification, tout était possible. Cela a été d’abord la certitude
que c’étaient les Romains qui avaient construit ces alignements, comme la
plupart des dolmens sous tertre tumulaire. Si l’on part du postulat qu’avant
les Romains nos ancêtres étaient de purs barbares tout juste capables de vivre
dans des huttes en bois, il est évident que toute construction requérant un
certain sens de l’architecture, et surtout exigeant de considérables efforts
techniques, ne peut être considérée que comme romaine. Cependant, comme les
modèles authentiquement romains ne manquaient pas, et que les mégalithes
offrent un aspect peu compatible avec celui des monuments romains, on abandonna
très vite cette hypothèse. Il fallait aller plus loin, et remonter le temps.
    D’où un nouveau postulat : puisque les Romains étaient
venus donner la civilisation aux Gaulois, c’est que les Gaulois occupaient le
territoire avant eux, et comme on n’avait aucune notion précise, en dehors des
Gaulois, des peuples qui avaient précédé les Romains, tout

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