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Ce jour-là

Ce jour-là

Titel: Ce jour-là Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mark Owen , Kevin Maurer , Olivier Dow
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combattaient. Mais récemment, ils s’étaient mis à cacher leurs armes, ayant compris que nous ne pouvions pas leur tirer dessus s’ils ne les portaient pas sur eux. Les ennemis avaient vite compris que pour se retrouver libres dans leur village quelques jours plus tard, il suffisait de respecter nos règles. C’était frustrant. Nous consentions d’importants sacrifices personnels, surtout vis-à-vis de nos familles ; nous l’acceptions pour pouvoir faire le boulot à notre guise. Avec l’accumulation des nouveaux règlements, il devenait de plus en plus difficile de justifier les risques vitaux que nous prenions. Le job était devenu une stratégie d’évitement au lieu de combattre.
    « Bonne chance, me dit Steve. Qui sait ce qu’on va encore nous demander l’année prochaine ? »
    Je me mis à rire.
    « De tirer avec du plomb pour les petits oiseaux, peut-être. Ou d’utiliser des Taser et des balles en caoutchouc. »
    Le camp était suffisamment petit pour que j’aie souvent l’occasion de voir Steve, mais il allait nous manquer lors de notre prochain déploiement en Afghanistan.
    Je terminai rapidement mes préparatifs et repartis chez moi. Le temps se réchauffait à Virginia Beach. Pas au point de se baigner dans l’océan, mais assez pour sortir en manches courtes. J’étais pressé, avant de repartir, de régler certaines des choses qui figuraient sur ma liste de « trucs à faire ».
    En tête de liste, il y avait le terreau pour amender le jardin.
    Arrivé à la maison, je trouvai un vieux pick-up Ford F-150 garé dans mon allée. Le type avait déposé un gros tas de terreau sur une bâche. Équipé d’une brouette et d’une pelle, il venait de faire un premier voyage jusqu’à une plate-bande de fleurs. Il travaillait seul.
    Tandis qu’il rechargeait sa brouette, je m’approchai pour bavarder avec lui. C’était la première fois que je le voyais, mais des gars de mon unité me l’avaient recommandé. J’aurais dû le faire moi-même, ce travail, mais j’avais tellement peu de temps à moi que je préférais payer quelqu’un.
    « Vous êtes dans les SEAL non ? me demanda le type entre deux pelletées.
    — Ouais. »
    Avec son physique – sa longue chevelure de surfeur mise à part –, il aurait très bien pu appartenir aux SEAL lui aussi. Grand, noueux, il avait les bras couverts de tatouages. Il portait un T-shirt de surf usé et des pantalons Carhartt troués.
    « Je me disais que vous en aviez l’allure, observa l’homme en reposant sa brouette. Je viens de finir la maison de Jay. Vous le connaissez ?
    — C’est mon patron. D’ailleurs on doit s’entraîner ensemble la semaine prochaine. »
    Jay était mon commandant d’escadron, mais je ne le connaissais pas si bien. Il avait pris la tête de l’unité juste avant la dernière rotation. Il ne venait pas souvent en mission avec nous, donc je n’avais jamais vraiment travaillé avec lui. Étant donné son rang, on le trouvait plutôt au Joint Operation Center [commandement des opérations spéciales], et il nous aidait à franchir les obstacles pour que les missions soient approuvées. Nous appelions parfois nos officiers des « temps » [temporaires] parce qu’ils ne restaient que deux ou trois ans en poste avant de grimper d’un échelon dans leur carrière. Ils passaient d’un poste à un autre, ne consacraient jamais le temps nécessaire pour créer des liens profonds, contrairement aux engagés. Nous, nous avions tendance à rester plus longtemps en équipe. Jay était mon quatrième chef d’escadron depuis que j’avais intégré l’unité.
    « Il avait l’air sacrément occupé, ces temps derniers », me dit le livreur de terreau.
    J’étais d’autant plus surpris que nous étions au repos depuis trois semaines. Après une rotation, la plupart des gars préféraient rester bien tranquilles chez eux. Certes, étant donné les responsabilités de Jay, il était normal qu’il coordonne et prépare les missions en plus. Mais la remarque de l’homme était tout de même bizarre.
    « Qu’est-ce que vous voulez dire ?
    — Je me suis occupé de son jardin, l’autre jour, dit-il entre deux pelletées. Un gros coup doit se préparer. Il est allé à Washington.
    — Quoi ? (J’étais perplexe.) Nous sommes censés partir pour le Mississippi dans deux jours. »
    C’était l’époque où le Printemps arabe explosait partout. L’Egypte s’était dotée d’un nouveau

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