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Ce jour-là

Ce jour-là

Titel: Ce jour-là Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mark Owen , Kevin Maurer , Olivier Dow
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moi. »
    Peu de temps après, nous avons entendu l’appel « site entièrement dégagé » à la radio. La cible avait été sécurisée, restait à faire ce que nous appelons « l’exploitation intelligente du site » (SSE). Il s’agissait avant tout de prendre des photos des morts, de rassembler armes et explosifs et de récupérer tout ce qui est ordinateur, clef USB, documents.
    La SSE avait évolué avec le temps. Elle était devenue un moyen de prouver que les talibans abattus n’étaient pas de simples fermiers. Nous savions que quelques jours après l’opération, les anciens du village viendraient à la base locale de l’OTAN pour nous accuser d’avoir tué des innocents. Des innocents qui, comme nous pouvions à présent le prouver, étaient armés de roquettes et de fusils de guerre. Plus nous apportions de SSE, plus nous avions de preuves que ceux que nous avions abattus étaient des rebelles.
    « On n’a plus beaucoup de temps, les gars, alors grouillez-vous, nous dit le chef de l’opération. Nous avons encore un groupe en déplacement au nord. »
    Sa voix fut couverte par l’explosion des obus de 120 mm que l’AC-130 venait de lâcher à quelques centaines de mètres de nous. Je consultai ma montre. Il était quatre heures du matin largement dépassées. Nous allions bientôt perdre la protection que nous donnait l’obscurité. Or, depuis le début de l’affrontement, des rapports réguliers de drones faisaient état de groupes de talibans qui convergeaient vers nous.
    Les photos faites, nous avons empilé les armes et les munitions au centre de la cour et placé une charge explosive avec mise à feu dans cinq minutes. Avec les types du RECCE en tête, nous nous sommes rapidement et silencieusement esquivés par la voie par laquelle nous étions arrivés. Pendant que nous courions hors du périmètre, j’entendis l’explosion et vis une petite boule de feu illuminer la cour. Le dispositif avait fonctionné. Double détonateur, sans doute.
    La marche fut plus facile sur le chemin du retour qu’à l’aller. Nous étions shootés à l’adrénaline après ce que nous avions réussi à faire. Plusieurs fois, pendant le retour, nous avons été obligés de nous arrêter et avons envoyé un soutien aérien pour neutraliser les talibans qui nous cherchaient. Nous ne voulions pas rester dans la vallée plus que nécessaire et certainement pas après le lever du jour.
    Trois heures après avoir dégagé du site, nous entrions dans l’avant-poste. Les types se sont effondrés le long du mur, exténués. Nous nous sommes jetés sur l’eau, et avons englouti des barres énergétiques et tout ce qui nous tombait sous la main.
    Nous avons confié nos SSE au capitaine de l’avant-poste. Il aurait des preuves à montrer aux anciens, quand ils viendraient se plaindre.
    « Nous avons compté dix-sept EKIA », dit le chef de l’opération au capitaine – ce qui voulait dire que nous avions tué dix-sept talibans. « Il est probable que l’AC-130 en a tué sept ou huit de plus. »
    Le capitaine resta sans voix devant les photos qui défilaient sur son ordinateur. Lui et ses hommes avaient rarement l’occasion de mener une offensive contre l’ennemi. Ils étaient coincés par leur mission de protection des villages et des routes qui entraient et sortaient de la vallée.
    Dans l’hélicoptère qui volait vers Jalalabad, j’eus finalement le temps de repenser à l’opération. Assis près de la rampe, dans l’obscurité, j’étais encore stupéfait que nous ayons pu mener une mission aussi téméraire et nous en tirer avec quelques égratignures seulement.
    De la patrouille dans la montagne jusqu’à l’assaut, on avait accompli un raid digne des manuels, dans lequel on retrouvait toutes les leçons apprises de nos missions précédentes.
    Au lieu d’un vol direct sur la cible avec descente à la corde lisse, nous nous étions infiltrés en silence.
    Au lieu d’enfoncer violemment les portes, nous étions entrés en douceur et avions pris nos adversaires par surprise.
    Au lieu de hurler et de parcourir le bâtiment en cassant tout, nous avions utilisé des silencieux et réduit les bruits autant que possible.
    Nous avions utilisé leurs sentiers, voyagé léger et les avions battus à leur propre jeu. En fin de compte, nous avions nettoyé un objectif avec un peu plus d’une douzaine de combattants sans subir une seule perte. Cette opération était la preuve qu’un plan bien

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