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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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    Il finit donc par se rallier à mes propositions.
    Il conclut : « Nous sommes bien d'accord. Pour la sélection, ne faisons pas de loi. Faisons des décrets. Choisissons la voie moyenne entre la thèse autoritaire et la thèse libérale : c' est-à-dire dans le sens du Conseil restreint entériné par le Conseil des ministres, mais en tenant compte des observations de votre lettre. Vous préparez ces décrets pour mon retour d'Orient et vous en expliquerez la philosophie au cours du grand débat à l'Assemblée qui aura lieu, comme convenu, les 14, 15 et 16 mai, que vous soutiendrez et auquel je participerai. »
    Comme ce retour et comme ces dates résonnent aujourd'hui d'autres échos que n'y mettaient nos projets !
    1 C'avait été aussi sa position pour la procédure d'appel, en fin de 3 e . Mais le Général avait arbitré en faveur d'une commission (voir plus haut, ch. 3, p. 398-399).
    2 Je poursuivrai l'idée d'une « université pilote » comme président de la commission des Affaires culturelles de l'Assemblée, et j'aurai le bonheur de la voir reprise par Olivier Guichard, ministre de l'Éducation nationale de 1969 à 1972. Il la fera sienne, l'imposera : ce sera l'université technologique de Compiègne. Mais elle ne fera pas boule de neige...
    3 Elle sera faite sous la présidence de Georges Pompidou, par le gouvernement Chaban-Delmas.
    4 J'envoie une copie de cette lettre à Tricot, pour qu'il la montre au Général, et une autre, en termes semblables, à Michel Debré.
    5 André Bruyère, inspecteur général de l'enseignement technique, conseiller technique à mon cabinet.
    6 Assez de jours passeront pour que, Mai survenant, les projets de décrets organisant l'orientation soient suspendus, puis oubliés. Edgar Faure réunira commissions sur comités, mais se gardera d'aboutir. Olivier Guichard reprendra pour l'essentiel le dispositif que j'avais mis sur pied et c'est dans l'ensemble celui qui fonctionne encore.
    7 Je les convoque par télégramme du 23 avril pour une réunion à mon cabinet le 26 avril. Ce sont les présidents élus par l'ensemble des doyens de chacune des cinq facultés.
    8 Et non la subversion comme semble l'avoir entendu Bernard Tricot (Mémoires, 1994, p 282).
    9 Sur la question de la publicité à la télévision.
    10 Défendant le budget de l'Éducation nationale, le 26 octobre 1967, j'avais invoqué L'Étape, célèbre roman de Paul Bourget (1902).

Chapitre 8
    CARNET DE ROUTE DE L'AGITATION AVRIL 1968
    Nanterre, lundi 1 er avril 1968.
    Nanterre rouvre. Réouverture quasi symbolique, puisque les vacances de Pâques commencent samedi. Mais les symboles, chacun s'évertue à les façonner à sa guise.
    Les étudiants sont accueillis par un message du doyen, qu'il leur diffuse par haut-parleurs : « La liberté d'expression n'est pas contestée, mais elle doit être réglée. » Une salle de réunions sera à la disposition des organisations étudiantes, qui en géreront l'emploi dans une commission où elles seront toutes représentées.
    Une demi-heure plus tard, une centaine de gauchistes choisissent un amphithéâtre pour y proclamer : « Les locaux dont nous avons besoin, nous les prendrons. »

    Nanterre, mardi 2 avril 1968.
    Deux meetings bien différents ont cristallisé la contradiction nanterroise.
    Un meeting des « enragés ». Il commence dans l'obscurité. La colère monte. La police note les propos enflammés de Cohn-Bendit : « Si dans dix minutes le courant n'est pas rétabli, nous tiendrons le meeting dans la salle du Conseil de la faculté... Il n'y aura plus de réunions d'information à la faculté, mais des réunions politiques... Le doyen demande que le travail universitaire et la préparation aux examens puissent se dérouler normalement. C'est justement à quoi nous disons non... Accepter la culture dispensée par l'Université bourgeoise, c'est accepter de participer à l'exploitation capitaliste. La science est-elle neutre parce qu'on la proclame neutre ? Elle a participé à tous les massacres de notre époque, que ce soit sous Hitler, Staline ou Johnson. La neutralité est au service de la bourgeoisie puisqu'elle cautionne la fidélité au système social existant. Il faut dénoncer le caractère cynique et répressif de la science bourgeoise. »
    Le journal Combat, sous la signature de C. C., avait naguère traité Cohn-Bendit, de « forcené », de « tas de fumier ambulant ». Voilà le même signataire sous le charme : « De ce visage de Danton

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