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C'était De Gaulle - Tome I

C'était De Gaulle - Tome I

Titel: C'était De Gaulle - Tome I Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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quittèrent Bordeaux à bord du paquebot Massilia le 21 juin 1940, afin de poursuivre le combat en Afrique du Nord, ou de s'y réfugier. Arrêtés à leur arrivée à Casablanca par ordre de Noguès, le 24, Daladier et Mandel furent considérés comme ayant pris la fuite et rapatriés en France. Mendès France et Jean Zay furent arrêtés en août 1940.
    11 Girard de Charbonnières.

Chapitre 10
    « LES FRANÇAIS ET LES ALLEMANDS DOIVENT DEVENIR DES FRÈRES »
    Élysée, 24 mai 1962.
    Au deuxième Conseil qui suit le départ des ministres MRP, Couve : « S'il n'y avait pas eu la crise de la semaine dernière, les commentaires sur la conférence de presse du général de Gaulle à l'étranger auraient été bons. Les Italiens sont favorables à notre proposition de créer des commissions à Six pour la défense et pour la politique étrangère.
    GdG. — Naturellement, cette proposition adoucit les difficultés, parce que les gens aperçoivent aussitôt des places à prendre.

    « À Strasbourg, c'est l'Europe du foie gras »
    « Les États-Unis comprennent que notre conception de l'Europe, qui repose sur l'entente franco-allemande, peut avoir pour effet de porter atteinte à l'hégémonie américaine dans le monde occidental. Ils réagissent à l'idée que leur prépondérance serait mise en question. Ils font donc pression sur les milieux politiques de Bonn, pour que l'Allemagne refuse de se lier à nous. Et ils poussent la Grande-Bretagne à se joindre aux pays fondateurs du Marché commun ; ils pourraient ainsi renforcer leurs moyens de pression sur les Six. En outre, l'idée que la Grande-Bretagne serait obligée de renoncer à sa préférence envers le Commonwealth, leur sourit : le système impérial, auquel ils sont hostiles, serait supprimé ; cela simplifierait le monde à leurs yeux. Rien ne s'opposerait plus à l'hégémonie américaine.
    « Ce qui s'est passé dans les heures qui ont suivi ma conférence de presse a surexcité les esprits. Pour ce qui est de l'Europe, tout le monde connaissait nos idées. Pour ce qui est de l'OTAN, je n'ai fait que répéter ce que tout le monde sait, à savoir qu'elle est un simple protectorat américain.
    « De tout cela, il ne sort rien. Mais les parlotes, à Strasbourg, s'en donnent à cœur joie ; c'est l'Europe du foie gras. Ce que nous avons pu dire contrarie les mythes, les habitudes. On ne le supporte pas.
    Après le Conseil, le Général me dit : « Vous verrez qu'à la fin des fins, nous allons faire le plan Fouchet avec les Allemands. Tant pis pour les Belges et les Hollandais, qui l'ont refusé ; tant pis pour les Italiens, qui font trop de chichis. Ça leur apprendra à mal se conduire. »

    « Si nous ne nous battons pas pour le français, qui le fera ? »
    Au Conseil du 30 mai 1962, Palewski a fait le point sur la participation française au « Centre Européen de Construction et de Lancement d'Engins Spatiaux », désigné par l'abréviation ELDO (European Launcher Development Organisation). Cet organisme groupe France, Grande-Bretagne, Allemagne, Italie, Belgique, Hollande, avec une participation de l'Australie, qui prêtera sa base de Woomera. Une fusée à trois étages doit être mise au point, dont le premier étage dérive du Blue Streak anglais.
    ELDO : ce sigle anglais a suffi à mettre le Général de mauvaise humeur. Il s'en plaint à Palewski, avec une acrimonie qu'il se permet vis-à-vis des « vieux compagnons », et à laquelle il n'aurait probablement jamais cédé avec un ministre issu de la haute fonction publique : « Vous vous êtes laissé dominer ! Comment avez-vous accepté que le sigle ne soit pas composé des initiales du titre français ? »
    Il avait mentalement composé ce sigle : « Ça doit donner CECLES. Ce n'est pas plus imprononçable qu'ELDO. Alors, pourquoi ne pas imposer CECLES ? Pourquoi ? Vous ferez savoir à cette organisation que nous lui verserons la contribution de quarante-cinq millions de francs qui nous est demandée, quand elle aura pris toutes dispositions pour que, dans les actes auxquels elle procède, sur les plaques apposées à l'entrée de son siège, sur son papier à lettres, CECLES soit placé avant ELDO et avec les mêmes caractères. »

    Après le Conseil, le Général revient devant moi sur le problème de fond : « J'ai eu la faiblesse d'accepter de Macmillan que nous reprenions aux Anglais leur fusée Blue Streak, dont ils ne savaient plus que faire. Je m'en veux. Maintenant, nous en sommes bien

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