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C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy

C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy

Titel: C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Decaux
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ou à l’amiral, et qui voudraient envoyer les fils des autres se faire tuer…, les électeurs devraient les renvoyer chez eux pour les remplacer par des hommes possédant une meilleure appréciation des problèmes du XX e siècle  (122)  !
    Désormais, pour Kennedy, le problème primordial est l’économie :
    — II s’agit de savoir si notre économie peut tourner rond, et vite.
    Certes, les républicains ne négligent pas l’économie, mais pour eux l’essentiel demeure la sécurité nationale. Ils jugent que celle-ci se trouve durement compromise par l’installation à Cuba de ce qu’ils dénoncent comme étant une véritable base soviétique.
     
    Depuis le mois de janvier 1962, les principaux journaux des État-Unis multiplient les informations alarmantes. On parle des cent millions de dollars d’aide militaire accordés au régime de Castro par les pays du bloc soviétique. On dénonce la présence à Cuba de trois cents techniciens militaires russes et tchécoslovaques. Le 5 février, le New York Herald Tribune révèle que Cuba possède maintenant « entre cinquante et cent chasseurs à réaction Mig , ainsi qu’une panoplie complète d’autres armes du Bloc Rouge ». Dans l’article, on découvre une phrase lourde de menaces : « Des envois ultérieurs d’armes en provenance du bloc communiste pourraient comporter des fusées guidées à courte portée et des bombardiers. »
    Le 31 août, au Sénat, le sénateur Keating affirme disposer d’une information d’ailleurs vérifiée auprès des sources officielles du gouvernement des États-Unis :
    — Entre le 3 et le 15 août, dix ou douze gros navires soviétiques ont débarqué au port cubain de Mariel douze cents soldats portant des treillis de l’armée soviétique… D’autres observateurs ont noté des convois motorisés soviétiques circulant sur les routes de Cuba en formation militaire.
    L’administration Kennedy ne nie nullement la présence de Soviétiques à Cuba. Elle tente de la minimiser. Lors d’une conférence de presse au département d’État, Roger Hilsman reconnaît seulement que, entre le 26 juillet et le 8 août, huit navires appartenant au bloc communiste sont arrivés à Cuba et, entre le 9 et le 24 août, douze autres. Il précise qu’ils transportaient « des quantités considérables d’équipement : voitures-radar et de transmissions, camions, génératrices mobiles ». Hilsman ajoute :
    — D’après ce que nous avons pu observer, il semble qu’une partie de ces équipements doit être affectée au renforcement de défenses côtières et aériennes. Il est possible que les livraisons comprennent des fusées sol-air, armes que les Soviétiques ont déjà fournies à l’Irak et à l’Indonésie.
    Il confirme également l’arrivée de quatre mille techniciens militaires. Or tout se précipite. Le 29 août, les services de renseignements américains se déclarent assurés de la présence à Cuba de fusées sol-air du type Sam . Un U-2 qui survolait la partie occidentale de l’île a pu photographier deux Sam en position de tir.
    John McCone, directeur de la CIA, avertit le président Kennedy :
    — Les Russes ont l’intention d’installer des fusées offensives à Cuba. Les Sam ne sauraient avoir d’autre utilité que la protection des sites de lancement.
    Pendant tout le mois d’août, les Soviétiques se taisent. Le 2 septembre, à la fin d’entretiens qui viennent d’avoir lieu à Moscou avec une délégation cubaine – au sein de laquelle se trouvait notamment « Che » Guevara – le gouvernement soviétique annonce que l’URSS, à la demande du gouvernement cubain et en raison des menaces adressées au pays de Fidel Castro par « certaines factions impérialistes », a accepté de fournir à Cuba des armes et des spécialistes. Le communiqué soviétique précise : « Tant que lesdites factions continueront de menacer Cuba, le gouvernement de La Havane sera parfaitement en droit de prendre toutes les mesures nécessaires pour sauvegarder sa souveraineté et son indépendance, de même que les vrais amis de Cuba seront parfaitement en droit de répondre favorablement à ses demandes légitimes. »
    Donc, Moscou ne nie aucunement l’envoi à Cuba d’armes et de spécialistes. Cependant, Khrouchtchev, deux jours plus tard, tient à faire savoir aux Américains – par l’intermédiaire d’Anatoly Dobrynine, ambassadeur d’URSS à Washington – qu’il s’engage à

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