C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy
Russes ont essayé de le faire pour Berlin, en 1948 : » Il en vient au passage assurément le plus dur de son discours : « Toute fusée nucléaire lancée à partir de Cuba contre l’une quelconque des nations de l’hémisphère occidental sera considérée comme l’équivalent d’une attaque soviétique contre les États-Unis, attaque qui entraînerait des représailles massives contre l’Union soviétique. »
Kennedy annonce encore que les États-Unis ont demandé la réunion immédiate de l’Organisation des États américains, de même que la convocation du Conseil de sécurité « auxquels nous soumettrons un projet de résolution invitant l’Union soviétique à démonter et rembarquer l’ensemble des armes offensives stationnées à Cuba, et avant la levée du blocus ».
Pour faire bonne mesure, JFK en appelle au bon sens de ses adversaires : « Il appartient au président Khrouchtchev de mettre fin, radicalement, à cette menace sournoise, téméraire et intolérable pour la paix du monde et pour les relations entre nos deux pays. Je l’invite également à renoncer à sa politique de domination mondiale, à joindre ses efforts aux nôtres pour interrompre cette périlleuse course aux armements, pour modifier l’histoire de l’humanité. Aujourd’hui, il a la possibilité d’éloigner le monde du bord du gouffre, en respectant enfin les paroles de son propre gouvernement affirmant que la Russie soviétique n’était aucunement obligée de faire stationner des frisées en dehors de son propre territoire, et en retirant ses missiles de Cuba…»
Sa conclusion : « Notre but n’est pas la victoire du plus fort, mais la défense du bon droit ; non pas la paix aux dépens de là liberté, mais à la fois la paix et la liberté, chez nous, dans cet hémisphère et, nous l’espérons, dans le monde entier. Si Dieu le veut, le but sera atteint. »
John F. Kennedy a achevé. L’attente commence.
Le mercredi 24 octobre, dans la vaste salle du National Military Command Center, les regards des spécialistes sont tournés – tous – vers les panneaux lumineux où s’inscrivent les données des ordinateurs qui centralisent et décodent les informations en provenance des bâtiments et des avions des États-Unis. Ce qui apparaît comme une certitude, c’est que des cargos soviétiques – et l’on en dénombre vingt-quatre – progressent vers Cuba.
La flotte américaine a pris position autour de l’île. Si ces cargos franchissent la limite qui a été portée à la connaissance du monde, la flotte américaine les interceptera.
La question se pose de ce qui se passera ensuite.
Les Américains suivent massivement Kennedy : un sondage témoigne que 84 % des citoyens sont favorables au blocus. Imperturbables, les cargos soviétiques se rapprochent de Cuba.
Le Kremlin a informé les pays du pacte de Varsovie – la République démocratique allemande, la Tchécoslovaquie, la Pologne, la Hongrie, la Roumanie – et les a invités à mettre leurs forces armées sur le pied de guerre. Parallèlement Nikita Khrouchtchev a expédié au président Kennedy un message furibond dans lequel il qualifie le blocus d’« acte de piraterie » et dénonce le président comme un provocateur de guerre.
Quant au gouvernement américain, il démontre chaque jour sa détermination absolue. D’évidence, le pays est prêt à aller, s’il le faut, au-delà du blocus. Depuis la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis n’ont jamais eu autant d’hommes sous les drapeaux. Pierre Salinger – c’est son métier – les énumère : « Plus de cent mille soldats rassemblés en Floride et dans les autres États du Sud-Est, prêts à envahir Cuba si cela se révèle nécessaire. Une flotte de quatre-vingt-dix navires, dont huit porte-avions avec leurs soixante-huit escadrilles, sont prêts à faire appliquer le blocus dès qu’ils en recevront l’ordre. Le Stratégie Air Command et les sous-marins Polaris se trouvent en état d’alerte. »
Primitivement fixée à 1 300 kilomètres, la ligne d’interception des navires à destination de Cuba a été ramenée par le président à 800 kilomètres. Si les cargos franchissent cette ligne, il faudra les arraisonner.
Avec une émotion que nous ressentons, après tant d’années, avec lui, Robert Kennedy a évoqué la réunion du mercredi matin 24 octobre, la plus éprouvante, la plus difficile, la plus tendue de toutes : « Les bateaux
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