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C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy

C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy

Titel: C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Decaux
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président.
    Ce jeune play-boy dénué de tout souci jusque-là devient donc, sans y être préparé, l’héritier. Il fait la guerre lui aussi. Il commande un patrouilleur dans le Pacifique. Un destroyer japonais fonce sur lui et l’éperonne ; le patrouilleur coule en quelques minutes. John est blessé à la colonne vertébrale. Il n’en remorque pas moins l’un de ses hommes, blessé lui aussi, et nage plusieurs heures avant de rejoindre un îlot désert où le rejoignent les survivants. John sera rapatrié aux États-Unis et subira une grave opération à la colonne vertébrale dont les conséquences l’handicaperont toute sa vie.
    Quand la paix revient, Joe ne laisse aucune liberté de choix à John : il doit se présenter aux élections à la Chambre des représentants. La presse – fortement encouragée par Joe Kennedy senior – a largement célébré les exploits guerriers de John. Il est élu dans le XI e district du Massachusetts. Ses biographes remarquent que, très rapidement, John a pris goût aux affrontements politiques et révélé un tempérament de « battant ». En 1952, il franchit une nouvelle étape en arrachant le siège de sénateur de Boston à Henry Cabot Lodge, issu d’une dynastie quasi souveraine de la ville. Sénateur à trente-cinq ans, JFK marque un point de plus en épousant la ravissante Jacqueline Lee Bouvier, fille d’un banquier catholique et idole de la high society . Le cardinal Cushing, archevêque de Boston, célèbre le mariage. Une habitude, décidément, chez les Kennedy. Hélas, le handicap physique de John s’accroît dans des proportions inquiétantes. Il faut l’opérer de nouveau et on ne cache pas à John que l’intervention comporte de forts risques. Il s’y résout. L’opération réussit mais il reste près d’un an alité. Il en profite pour écrire un livre Profiles in courage , portrait d’Américains courageux, qui reçoit – Joe Kennedy senior une fois encore a fait ce qu’il fallait – le prix Pulitzer d’histoire pour 1956.
    À la convention du parti démocrate qui va désigner Adlai Stevenson comme candidat, John rétabli révèle de remarquables talents d’orateur et de communicateur : « À Chicago, écrit Pierre Salinger, les caméras de télévision catapultèrent Kennedy sur la scène nationale. » Certes il n’est pas élu lui-même, mais on sait désormais que le parti démocrate dispose, en sa personne, d’une chance qu’il ne faudra pas laisser passer. En juillet 1960, la convention démocrate de Los Angeles le désigne comme candidat à la présidentielle avec, comme colistier, Lyndon Baines Johnson, sénateur du Texas. L’élection va se révéler « la plus serrée du siècle aux États-Unis  (133)  » : Kennedy ne bat Richard Nixon que de 118 000 voix sur 68 millions d’électeurs (soit 0,2 %). Pour la première fois, un catholique devient président. Tous les préjugés traditionnels ont été balayés : le passé discutable du père, l’état de santé du candidat et surtout sa religion. Ce qui a joué en sa faveur : sa guerre dans le Pacifique, sa jeunesse – quarante-trois ans –, son physique rayonnant et même la grossesse annoncée de Jacqueline.
    Son frère, Robert Kennedy a fait merveille. Mince, ardent, dynamique, agressif quand il le faut, il s’est révélé dans la campagne un stratège de premier ordre. Il a compris que, pour contrer le conservatisme des républicains, il fallait jouer à fond la carte libérale. Dans son adresse inaugurale du 20 janvier 1961, John Kennedy va définir avec un enthousiasme communicatif la mission des États-Unis telle qu’il la considère désormais : « Maintenant, la trompette nous appelle encore une fois à un combat contre les ennemis communs de l’homme : la tyrannie, la pauvreté, la maladie, la guerre elle-même… Dans la longue histoire du monde, seules quelques générations se sont vu attribuer le rôle de défendre la liberté, à l’heure où elle courait le plus grand danger. Je ne fuis pas cette responsabilité, je m’en félicite. »
    John et Robert Kennedy vont soutenir l’action de Martin Luther King en faveur des revendications noires. En septembre 1962, Kennedy donnera l’ordre à la garde nationale d’imposer l’admission de l’étudiant noir James Meredith à l’université du Mississippi. Rendant le gouverneur de l’État responsable d’émeutes ayant provoqué plusieurs morts, il le fera poursuivre. Pendant les

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