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C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy

C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy

Titel: C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Decaux
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effectueront – pour se procurer les fonds nécessaires à la lutte entreprise. L’année suivante, il est arrêté. En 1952, il s’évade de la prison de Blida, gagne Le Caire. Il sera l’un des neuf « chefs historiques de la Révolution » : ainsi les Algériens désigneront-ils ceux qui ont préparé l’insurrection du 1 er novembre 1954. Il figure parmi les fondateurs du FLN (Front de libération nationale) et de l’ALN (Armée de libération nationale).
    Ferhat Abbas a énuméré ces Neuf en rappelant ce qu’ils sont devenus. Un palmarès qui fait froid dans le dos : « Il y avait Didouche Mourad tombé au champ d’honneur ; Ben M’hidi Larbi tombé au champ d’honneur ; Benboulaïd Mustapha tombé au champ d’honneur ; Khider Mohammed lâchement assassiné ; Krim Belkacem lâchement assassiné ; Boudiaf Mohammed, Aït Ahmed, tous deux vivent aujourd’hui en exil ; Ben Bella Ahmed, chef d’État, arrêté et emprisonné par son ministre de la Défense nationale, et Rabah Bitat  (41) . »
    En octobre 1956, trois de ces chefs résident au Caire : Ben Bella, Khider, Aït Ahmed. Tous les trois se retrouveront à bord de l’avion qui, s’envolant du Maroc pour Tunis, doit survoler l’Algérie.
     
    Elle dure, cette guerre. La France s’y enlise. Dès le 31 mars 1955, on a proclamé « l’état d’urgence ». Au mois de mai, on rappelle les premiers réservistes. Le nouveau gouverneur général Jacques Soustelle tente d’accélérer une politique d’intégration. En vain. Les insurgés n’en veulent plus. Toute l’année 1955 est marquée par un durcissement de la rébellion, des combats sans pitié, des attentats féroces suscitant – triste logique – une répression de plus en plus cruelle.
    Le 31 janvier 1956, le Parlement accorde sa confiance à Guy Mollet. Son arrivée au pouvoir marque le succès de la campagne du Front républicain dont le slogan était « Paix en Algérie ». Dans le nouveau gouvernement, le général Catroux remplace Jacques Soustelle dont le mandat n’est pas renouvelé. Il a le titre de « ministre-résidant ». La nouvelle politique algérienne s’exprime désormais dans un programme en forme de triptyque : « Cessez-le-feu, élections, négociations. » En attendant, 400 000 soldats métropolitains stationnent désormais en Algérie. L’opinion française comprend mal. Si tant est qu’elle l’ait jamais été, la guerre d’Algérie se révèle de moins en moins populaire. Quand, en 1954, à l’Assemblée nationale, le garde des Sceaux François Mitterrand s’est écrié : « L’Algérie c’est la France » ; quand le président du Conseil Pierre Mendès France a confirmé : « Les départements d’Algérie font partie de la République, ils sont français depuis longtemps », jurant que, d’ailleurs, « jamais la France, jamais aucun parlement, jamais aucun gouvernement ne céderait sur ce principe fondamental », les Français ont admiré, certes, mais sont restés sceptiques. Depuis que l’indépendance a été accordée au Maroc et à la Tunisie, le sens du combat en Algérie commence à leur échapper. En 1956, la plupart conviennent que le stade d’une simple rébellion intérieure est dépassé. On ne peut mettre en doute que le FLN reçoit une aide matérielle et politique de l’étranger, des armes et des subsides d’États du monde arabe. On constate que le FLN se livre avec habileté à une intense propagande dans les pays susceptibles de lui venir en aide.
    Ce que ne comprend pas davantage la population métropolitaine, ce sont les positions des Français d’Algérie. Littéralement cramponnés à leurs droits, ceux-ci n’admettent aucune évolution, aucun changement qui permettrait de rapprocher les deux communautés. La nomination par Guy Mollet du général Catroux comme ministre-résidant a produit sur ces pieds-noirs l’effet d’une gifle. Des ultras – comme le cafetier Ortiz et le restaurateur Gouteiller – mobilisent leurs troupes lorsque les termes de la déclaration ministérielle de Mollet leur sont connus : « Le gouvernement entend que, dans les plus brefs délais, il soit procédé à une véritable consultation populaire, par de libres élections au collège unique, ce qui implique une réforme électorale. » C’en est trop pour Alger : les associations patriotiques, les poujadistes, le Comité d’entente des anciens combattants se lèvent dans un même cri :
    — Catroux,

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