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Christophe Colomb : le voyageur de l'infini

Christophe Colomb : le voyageur de l'infini

Titel: Christophe Colomb : le voyageur de l'infini Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Girard
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J’ai
demandé des renseignements à ce sujet et vous les communiquerai le temps venu.
    Eleazar le regarda d’un air intrigué :
    — Dans ce cas, pourquoi m’avoir suggéré de
l’engager ?
    — Parce que je veux en savoir plus sur son compte.
Trouvez-vous normal que cet imbécile ait choisi de s’installer dans la
Mouraria ? Et qu’il se soit laissé enfermer dans la Judaria ? Il y a
là un faisceau de coïncidences troublantes qui ne peuvent être le fruit du
hasard et de l’ignorance. C’est pour cette raison qu’il nous faut découvrir qui
il est et ce qu’il vaut.
     
    *
     
    Le 27 Rajab 881
    Au nom d’Allah le Clément et le
Miséricordieux !
    Au très respecté José Vizinho, le
salut et la paix !
     
    Je te remercie de la confiance que tu m’as témoignée en
me faisant adjuger la fourniture de jarres pour le palais. Tu n’auras pas à te
plaindre du résultat.
    S’agissant du Génois qui me loue une maison que je
possède ici, jadis occupée par mon défunt fils, je n’ai qu’à me féliciter de
lui. Il paie régulièrement ce qu’il me doit et j’ai cru comprendre que son
caractère réservé l’a conduit à habiter notre quartier réputé pour son calme et
sa sécurité.
    Personne ne le vient visiter et je sais qu’il se rend
chaque jour au port dans l’espoir d’y trouver un engagement.
    À ce que je sais, il est Nazaréen. Peut-être a-t-il été
jadis l’un des vôtres car il m’a posé des questions sur vos Judarias dont je
lui ai expliqué la localisation et les règles qui les gouvernent. J’espère ne
point avoir mal agi.
    Qu’Allah le Tout-Puissant et le Tout-Miséricordieux
veille sur toi et les tiens.
     
    Ali Al Ushbuni,
alcade de la Mouraria.
     
    *
     
    Le 19 Heshvan 5237
    À notre frère bien aimé
l’illustre José Vizinho,
    que le Dieu d’Abraham, d’Isaac et
de Jacob
    le comble de bienfaits et le
garde en vie !
     
    Dès réception de ta lettre, moi, Samuel Ben Abraham,
ouvidor de la communauté de Lagos, je me suis enquis des événements que tu
évoquais. Il est vrai que les fils d’Edom se sont battus au large de notre
ville et que plusieurs bateaux ont fait naufrage.
    Les corps de nombreux malheureux ont été rejetés par la
mer et ont été enterrés par leurs frères. La Providence a voulu que nul enfant d’Israël
ne figure parmi eux. J’ai discrètement interrogé le gouverneur de Lagos, dont
j’administre la fortune, et il m’a confirmé qu’il n’y avait eu aucun survivant.
    Voilà ce que je puis te dire pour satisfaire ta
curiosité. Sache que nous apprécions tous le zèle que tu déploies en faveur de
ton peuple, et que nous prions pour ta santé et la bonne marche de tes
affaires.
     
    Samuel Ben Abraham.
     
    *
     
    Le 17 novembre de l’an de
grâce 1476
    À mestre José Judéu Vizinho
     
    Je te remercie du somptueux présent dont tu as bien voulu
me gratifier. J’ai fait grand honneur à cet excellent vin de Madère que tu me
recommandes pour calmer les migraines qui me font endurer mille tourments.
    J’ai fait diligence et me suis renseigné sur les Génois
arrivés récemment dans cette cité de Séville. Deux frères, Cristoforo et
Bartolomeo, ont débarqué de la Bechalla et ont logé chez le consul de
leur nation. D’après ce que j’ai pu apprendre, celui-ci leur a remis une lettre
de recommandation pour l’un de leurs compatriotes, mestre Estevao, cartographe
à Lisbonne.
    Ils sont partis pour cette ville, munis d’un sauf-conduit
que je leur ai délivré après avoir constaté qu’ils étaient de bons Chrétiens et
qu’ils disposaient de l’argent nécessaire pour pourvoir à leur entretien.
    Je suis ton très fidèle serviteur,
     
    Antonio de Ribeira,
    agent de la couronne
du Portugal à Séville.
     
    *
     
    Le 22 novembre de l’an de
grâce 1476
     
    Noble seigneur,
    Mon commis m’a lu ta lettre et je l’ai chargé d’écrire cette
réponse. J’ai effectivement vendu un esclave africain à un Maure de cette ville
et à son locataire génois. Celui-ci m’a payé comptant et je puis t’assurer que
sa bourse était bien remplie. Ce qui est d’autant plus scandaleux qu’il a usé
de mille artifices pour obtenir un prix qui couvre à peine les frais que
j’avais engagés pour faire venir ce captif. J’ose espérer que ta bonté me
récompensera de la hâte avec laquelle je réponds à ta demande et que tu
m’aideras à récupérer mon dû. Si tu le souhaites, j’ai un lot d’esclaves que

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