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Chronique de mon erreur judiciaire

Chronique de mon erreur judiciaire

Titel: Chronique de mon erreur judiciaire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Marécaux
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à Wirwignes, commune voisine de Samer. En somme, à trop bavarder avec un enfant fortement perturbé, elle a retenu des détails ou des noms que son esprit traumatisé a ensuite ressortis, en leur faisant « dire » autre chose. Il fut facile pour lui, alors, afin d’étayer ses fausses accusations, de nous couvrir de déclarations falsifiées nourries de détails aux apparences de vérité, connaissant parfaitement notre couple, ainsi que Sébastien et la petite Claire Lepers.
    En fait, j’ai l’impression que « Christiane », la nounou de ces enfants, n’avait aucune qualification ni bagage pour recevoir et comprendre la parole d’un enfant et trier le bon grain de l’ivraie. À mon sens, elle était plus à sa place dans son travail d’employée de maison que dans un rôle d’assistante maternelle accueillant des enfants en proie à des troubles. À l’écouter à la barre tout mélanger, embrouiller, je me demande même comment des services sociaux ont pu confier un garçon si fragile à une personne sans formation ni expérience.
    Apparaît ensuite un ancien instituteur de Dave, qui le décrit comme étant perturbé, l’ayant même une fois surpris en train de s’introduire un crayon dans l’anus. Une assistante maternelle lui ayant alors demandé les raisons de ce geste, il aurait commencé à livrer lentement, par bribes, l’horrible traumatisme de sa vie.
    *
    En fin de matinée est aussi entendu Damien, mon neveu, qui a habité chez nous entre 1999 et 2001. Il a confirmé ce que j’avais toujours dit – à savoir que la pièce que Dave désignait, sur le plan de notre domicile, comme une salle de bains – était en fait, à l’époque prétendue des faits qui nous étaient reprochés, sa propre chambre, meublée à l’époque d’un lit, d’un bureau, d’un ensemble informatique, d’un téléviseur, d’une table et d’un coin cuisine. Une pièce dont il a déménagé en septembre 2001, époque où Odile et moi y avons installé un matelas à même le sol pour les amis venus à l’improviste. La preuve que Dave faisait erreur !
    Je précise également qu’il était à la maison du dimanche soir au samedi matin, bénéficiait d’une entrée indépendante, et participait régulièrement à « la vie familiale ». Ainsi, il mangeait tous les mardis avec les enfants et moi tandis qu’Odile allait à la gym. Et d’expliquer que lorsqu’il m’entendait parfois, le soir, arriver tard et aller embrasser mes enfants, la lumière du couloir était toujours allumée et sa porte ouverte. Si j’avais osé pratiquer des attouchements sur ma progéniture, il l’aurait évidemment vu. Son témoignage est donc essentiel pour détruire les racontars proférés à mon encontre.
    En évoquant Sébastien, dont les propos pèsent sur mes épaules, il confirme que son filleul a toujours été un peu fantasque, n’hésitant pas, par exemple, à accuser facilement son frère aîné ; que jamais lui-même n’avait vu ou entendu quoi que ce soit d’irrespectueux et même que je ne restais pas plus de quelques minutes dans la chambre de mon fils. Et ce témoin de première main d’ajouter que je passais plus de temps avec Cécile, à qui je lisais volontiers des histoires avant qu’elle ne s’endorme, battant en brèche le portrait caricatural du père sans affection que l’on avait dessiné de moi. Quant à la fable des gages contenant le pain perdu dans la fondue, elle lui paraît on ne peut plus fantaisiste et invraisemblable.
    Pas de doute, voilà une intervention qui me blanchit totalement, tant des propos de mes enfants incités par des enquêteurs à charge que des contrevérités des petits Delay.
    *
    À la barre, un médecin légiste. Un expert près les tribunaux qui a le courage de désavouer son confrère de la veille et d’affirmer que si les enfants Delay ont été violés autant de fois qu’avancé par eux, leurs parents ou l’instruction, ils en garderaient des traces. Ce qui n’est pas le cas. À la question de savoir si les viols ont été perpétrés avec des objets contondants, il se montre dubitatif et affirme que cela aurait laissé des lésions, voire des cicatrices.
    *
    Nous entendons ensuite M me  Joly, assistante sociale, réfèrent de nombreux enfants impliqués dans ce dossier. Concernant les petits Delay, elle évoque leurs scolarités chaotiques et déclare, lorsqu’elle est interrogée sur d’éventuelles suspicions de sévices sexuels : « Je ne

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