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Claude, empereur malgré lui

Claude, empereur malgré lui

Titel: Claude, empereur malgré lui Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Graves
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magistrat avisé   ; infatigable il était en outre d’une moralité exemplaire. Il avait été nommé consul six ans auparavant. Livia, en mourant, lui avait laissé un legs spécial de cinq cent mille pièces d’or. Mais Tibère, en tant qu’exécuteur testamentaire de Livie, déclara qu’il s’agissait sans nul doute d’une erreur. La somme avait été écrite en chiffres, et non en lettres, et il décida que la testatrice n’avait pas eu l’intention de léguer plus de cinquante mille pièces d’or. Comme Tibère ne paya jamais un seul des legs de Livie, cet incident ne changea pas grand-chose à l’époque, mais quand Caligula devenu empereur paya en totalité les legs de Livie, l’escroquerie de Tibère, malheureusement pour Galba, lui échappa. Galba évita de faire valoir ses droits sur les cinq cent mille pièces d’or et sans doute eut-il raison car s’il les avait réclamées Caligula s’en serait souvenu une fois à court de fonds, et, loin de lui confier ce commandement important sur le Rhin, il l’aurait probablement accusé d’avoir trempé dans la conspiration de Gétulicus.
    C’est une étrange histoire que celle du choix de Galba par Caligula. Il avait un jour ordonné un grand défilé à Lyon et ce défilé terminé, il convoqua devant lui tous les officiers qui y avaient participé et leur fit un petit discours sur la nécessité de se maintenir en bonne forme physique.
    —  Un soldat romain, déclara-t-il, devrait avoir la résistance du cuir et la dureté du fer. Je verrai avec intérêt combien d’entre vous survivront à la simple épreuve que je m’apprête à vous imposer. Venez donc, mes amis, nous allons faire une petite course en direction d’Autun.
    Il s’installa dans son chariot attelé de deux superbes coursiers français. Le cocher fit claquer son fouet et ils s’élancèrent. Les officiers, déjà en sueur, se ruèrent à sa suite, handicapés par le poids de leurs lourdes armes et de leurs armures. Il maintenait sur eux une avance suffisante pour ne pas les distancer complètement, mais ne laissait jamais ses chevaux se mettre au pas, de peur que les officiers ne ralentissent également le train. Il allait sans cesse. La colonne s’étirait. Nombre de coureurs s’évanouirent, l’un d’entre eux tomba mort. À la douzième borne milliaire, il s’arrêta enfin. Un seul homme avait surmonté l’épreuve, Galba.
    —  Préfères-tu rentrer en courant, général, lui demanda Caligula, ou t’asseoir à mes côtés   ?
    Il restait assez de souffle à Galba pour répondre qu’en tant que soldat, il n’avait aucune préférence   ; il était habitué à obéir aux ordres. Caligula le laissa donc rentrer à pied, mais le lendemain lui donna son commandement. Lorsqu’elle fit sa connaissance à Lyon Agrippinilla s’intéressa vivement à Galba et bien qu’il fût déjà marié à une dame de la famille Lépide elle se mit en tête de l’épouser. Galba, parfaitement heureux avec sa femme, manifestait à Agrippinilla toute la froideur que pouvait lui permettre sa loyauté envers Caligula. Agrippinilla persistait à lui faire des avances et lors d’une réception donnée par la belle-mère de Galba et à laquelle Agrippinilla se rendit sans y avoir été invitée, le scandale éclata. Devant tous les nobles assemblés la belle-mère de Galba interpella Agrippinilla, l’insulta carrément, la traita de drôlesse impudente et lascive et alla même jusqu’à la frapper au visage. Cet incident aurait pu très mal tourner pour Galba si Caligula n’avait décidé le lendemain qu’Agrippinilla était impliquée dans un complot pour l’assassiner et ne l’avait bannie, comme je l’ai déjà expliqué.
    Lorsque Caligula avait regagné Rome à bride abattue, terrorisé à l’annonce d’un raid des Germains de l’autre côté du Rhin (faux bruit humoristique lancé par les soldats), toutes ses forces étaient concentrées en un seul point. Sur de longues distances, le fleuve n’était pas gardé. Les Germains en furent aussitôt informés, ainsi que de la couardise de Caligula. Ils profitèrent de l’occasion pour traverser le Rhin en force et pour s’établir sur notre territoire, où ils exercèrent de grands ravages. Ces envahisseurs appartenaient à la tribu des Cattes, ce qui signifie les Chats de la Montagne. Le chat était leur emblème. Ils occupaient des forteresses dans le pays vallonné entre le Rhin et le Haut Weser. Mon frère

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