Comment le jeune et ambitieux Einstein s'est approprié la Relativité restreinte de Poincaré
sa seizième
année.
En octobre 1895, Einstein échoua à l’examen d’entrée à l’École
polytechnique fédérale de Zurich. Il fit une année de plus dans une école lui
permettant de s’inscrire directement à l’École de Zurich. Après quatre années, il
obtint un diplôme lui donnant le droit d’enseigner les mathématiques et la
physique au lycée.
Un professeur de l’École polytechnique, Heinrich Weber, lui
aurait promis une place d’assistant mais il ne l’obtint pas. Einstein se
retrouva sans emploi avec son diplôme. Il ne pardonna jamais à Weber ce
camouflet ; à la mort de ce dernier, en 1912, il écrivit à un ami :
« La mort de Weber est un bienfait pour l’École polytechnique ».
Il trouva à faire des enseignements temporaires dans un
lycée, puis dans une école privée. Finalement, en juin 1902, il fut engagé
comme expert technique de troisième classe à l’Office fédéral des brevets de
Berne. Il y resta jusqu’en 1909.
Des débuts universitaires difficiles
Dès sa sortie de l’École polytechnique de Zurich, Einstein
chercha à obtenir un poste d’assistant dans diverses universités mais il ne fut
recruté nulle part. Sans doute en conçut-il une certaine amertume. Ses
véritables intérêts étaient dirigés vers la recherche mais le diplôme qu’il
avait ne lui donnait évidemment pas une reconnaissance officielle ni de sa vocation,
ni de sa véritable culture scientifique.
Einstein était en effet en grande partie un autodidacte en
physique. Durant ses années d’études à Zurich, et par la suite, il lut les
ouvrages des grands physiciens de l’époque : Kirchhoff, Hertz et Heimholtz.
Il apprit la théorie de l’électromagnétisme de Maxwell dans la première édition
parue en allemand en 1894. Il étudia et médita le livre de Mach sur la mécanique.
Dès 1901, il rédigea une thèse de doctorat sur un problème
de théorie cinétique des gaz. Il soumit cette thèse au professeur Kleiner de l’université
de Zurich. Ce travail ne fut cependant pas accepté. Ce revers lui resta de
nouveau en travers de la gorge. En 1903, il écrit à son ami Michèle Besso :
« … je ne préparerai pas le doctorat… toute cette comédie m’est devenue
fastidieuse ». Einstein envoie cependant, en 1905, un nouveau texte à l’université
de Zurich, où il sera de nouveau refusé. Finalement, Einstein modifiera son
texte et l’université accordera son imprimatur en juillet 1905.
En 1907, Einstein posa sa candidature comme privadozent à
l’université de Zurich ; en 1908, il fut habilité, ce qui lui donnait
seulement le droit d’enseigner à titre privé à l’université. Enfin, il obtint
un poste de professeur associé de physique théorique à Zurich en 1909. Une
brillante carrière universitaire commençait.
Un premier mariage à contrecœur
Indépendamment de ses déboires avec l’université dans les
années 1901-1905, la vie maritale d’Einstein est mal engagée. À l’École
polytechnique de Zurich, Einstein est amoureux d’une étudiante, Mileva Marie. Au
printemps 1901, Mileva est enceinte, et retourne dans sa famille pour mettre au
monde une fille qui est probablement décédée dans son enfance. Albert et Mileva
se marièrent le 6 janvier 1903. Bien plus tard, en 1952, Einstein confiera à C.
Seelig qu’il s’était engagé dans ce mariage à contrecœur.
Son divorce aura lieu seulement en 1919 mais auparavant Einstein
fera cruellement souffrir Mileva. Il envoya à sa femme des lettres qui
expriment une dureté de cœur qui n’est pas à l’avantage d’Einstein. L’année de
son divorce, il épousa sa cousine au second degré, Eisa, qui était elle aussi
divorcée.
Un ambitieux prépare sa revanche
Toutes les tentatives d’Einstein, depuis sa sortie de l’École
polytechnique de Zurich jusqu’à sa nomination comme privadozent à l’université
de Zurich, montrent qu’il avait la ferme ambition de devenir professeur d’université.
Comment parvenir à ses fins, se demande le jeune ambitieux. Évidemment en
publiant des articles scientifiques qui le feront remarquer.
« L’engeance » universitaire
Einstein est passionné par la physique théorique mais de
grands physiciens travaillent dans tous les domaines, et la concurrence est
rude. N’ayant pu obtenir un poste d’assistant à l’École polytechnique de Zurich,
il va quémander un emploi chez des physiciens célèbres : Wilhelm Ostwald à
Leipzig,
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