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Comment vivaient nos ancêtres

Comment vivaient nos ancêtres

Titel: Comment vivaient nos ancêtres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
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bonne mère, est l’ancêtre de la sage-femme qui n’apparaît quant à elle que tardivement. On entend, par sage-femme, quelqu’un de compétent et de qualifié. Au XVIII e siècle, très rares sont celles qui peuvent se vanter de sortir de l’Hôtel-Dieu (de Paris) et garantir ainsi des connaissances. Aucune école n’enseigne l’art de l’accouchement, au point qu’une femme experte, Mme Du Coudray, scandalisée de l’ignorance de ses consœurs, rédige un traité complet sur ce sujet et, de 1759 à 1783, prend son bâton de pèlerin pour un tour de France de formation et d’enseignement des aspirantes accoucheuses. Malgré cela, les progrès sont lents principalement dans les campagnes où, jusqu’à une période très récente, on continue à accoucher chez soi, et plutôt que d’aller dans les maternités laissées aux misérables et aux sans-famille, on appelle le médecin du bourg voisin.
    La matrone de village est généralement choisie parmi les femmes âgées et qui ont eu beaucoup d’enfants. Sa formation se limite la plupart du temps à avoir assisté une autre matrone. Devant donner le baptême aux enfants en danger de mort, il est capital qu’elle soit bonne catholique et vertueuse, ce dont l’Église s’assure. D’ailleurs c’est souvent le curé qui l’institue officiellement, à moins que celle-ci ne soit élue par l’assemblée des paroissiens après la messe du dimanche, comme c’est le cas en Lorraine. De toute façon, elle doit prêter serment sur les saints Évangiles.
    Matrone ou sage-femme, le personnage est entouré d’une autorité évidente. La seule vue de sa panoplie n’a-t-elle pas longtemps eu le don de remplir de crainte et d’effroi ? En effet, le problème le plus fréquent qui se pose lors d’un accouchement est celui du passage de la tête du bébé dans le bassin maternel. Pour sortir l’enfant, la matrone exerce des pressions sur le ventre de la mère, ou bien elle s’aide d’un instrument pour tirer le corps de l’enfant, au prix d’un véritable martyre pour la femme, qui conservera des séquelles à vie. Parfois le bébé lui-même est à moitié déchiqueté. Parmi les instruments de la « bonne mère » le crochet d’une pelle à feu, celui d’une balance romaine ou d’une lampe à huile, sans désinfection préalable. Au moindre faux mouvement, l’instrument risque de riper et de déchirer le col de l’utérus. On comprend que leur seule évocation suffise à terroriser les accouchées.
    Aux XVII e et XVIII e siècles apparaissent des instruments « d’art », comme le tire-tête à trois branches, puis les leviers et forceps, conçus pour « avoir l’enfant vivant », mais à condition encore de savoir les utiliser et de les employer au bon moment.
    De la césarienne au tsar
    Tout remonte à Jules César, et même encore plus loin…
    Le grand empereur se nommait en réalité Caïus Julius Caesar, avec pour prénom Caïus et pour nom de famille Julius, du nom de la « gens » Julia, une « gens » étant une puissante famille de l’aristocratie romaine.
    Pour ce qui était du troisième nom « Caesar », il s’agissait du surnom propre à une branche de cette « gens », surnom dû au fait que son ancêtre – on ignore à quelle génération celui-ci pouvait se situer par rapport à Jules – était né par incision (en latin « caedere »), opération que l’on nomme depuis une « césarienne ».
    Conséquence de la gloire de Jules, son nom devint rapidement synonyme d’empereur et dénomma, avec celui d’un de ses plus illustres successeurs « Augustus », la dignité suprême : imperator Caesar Augustus. C’est pour cela qu’au Moyen Âge, Charlemagne puis les souverains germano-autrichiens, se voulant successeurs des Romains, se dirent « empereurs » alors que les Russes, les Bulgares et les Polonais se diront Czar ou Tsar (dérivés directs de César) et que les Allemands auront un Kaiser, lui aussi de même étymologie.
    La césarienne ou « accouchement sur le côté » est extrêmement lente à être mise au point et reste longtemps l’opération pratiquée en cas de désespoir. En obstétrique comme en médecine générale, la saignée de la femme enceinte demeure jusqu’au XVIII e siècle le remède le plus pratiqué et le dilemme tragique « sauver la mère ou l’enfant » est résolu au cas par cas selon des critères pour le moins arbitraires.
    Quoi qu’il arrive, la suprématie

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