Comment vivaient nos ancêtres
unanimement reconnues. Des nos jours, la tradition a disparu et on peut se demander si la distribution des prix fut victime de mai 68 ou du stylo-bille.
DE LA CULOTTE AU PANTALON :
« LE PLUS BEAU JOUR DE LA VIE »
Comme le 14 juillet dut longtemps rivaliser avec la Fête-Dieu et le 15 août pour devenir la fête nationale, le certificat d’études s’inscrivit bien vite comme rite de passage, rival de la première communion. Il ne lui manque qu’un banquet familial pour prendre le pas sur elle.
On raconte que Napoléon aurait dit à Sainte-Hélène que le jour de sa première communion avait été le plus beau de sa vie. Pourtant, à la fin du XVIII e siècle, la cérémonie est moins fastueuse que par la suite. C’est au XVI e siècle, avec le concile de Trente, que l’âge des communiants est fixé : en principe douze ans pour les filles et quatorze pour les garçons, l’âge de « discrétion », c’est-à-dire où l’on est capable de « discerner ». Dans leurs registres, les curés tiennent parfois des listes de communiants, comme ils énumèrent celles des confirmés. Ils sont dénombrés souvent par centaines et sans limite d’âge, lors du passage de l’évêque. À l’époque, l’enfant doit bien sûr aller demander pardon de ses offenses en se confesser avant de communier. En dehors de la réception du sacrement, c’est à peu près le seul cérémonial que l’occasion implique. Ce n’est en effet qu’au XIX e siècle que la première communion est véritablement fêtée.
D’un côté, la cérémonie religieuse s’officialise et grandit. Cierges, encens, homélie, tout concorde à la rehausser et à lui donner un air de fête solennelle. La messe dure facilement trois heures, sans oublier les vêpres et la procession de l’après-midi. Les enfants font une retraite préalable de plusieurs jours, avec un classement de ceux qui connaissent le mieux leur catéchisme, classement qui se retrouve dans l’attribution des places à l’église pour le grand jour. Chaque famille fait l’achat d’un cierge dont la taille et l’ornement sont ni plus ni moins que le reflet de son image sociale. Ainsi, les plus riches vont acheter les cierges chez le cirier de la ville voisine, où ils sont beaucoup plus gros que ceux vendus par M. le curé ou par la fabrique.
Un jeûne de douze heures précède la première communion. Mille et une recommandations sont données aux enfants pour ne pas laisser tomber l’hostie ou ne pas la laisser coller au palais. La communion fréquente n’est alors pas encouragée par l’Église et n’est souvent pratiquée que lors de certaines fêtes bien précises.
Cette journée est empreinte d’une signification sociale toute particulière car elle correspond au commencement d’une nouvelle existence. En effet, la première communion marque l’entrée dans l’adolescence, l’apprentissage de la vie professionnelle et de la sexualité. Elle est bel et bien un rite de passage. Maints détails sont là pour en témoigner.
Comme le passage de l’état de bébé à celui d’enfant, du monde féminin et domestique à celui du quotidien et des adultes avait été marqué par l’abandon de la robe des garçons pour la culotte, la première communion est, de la même façon, le jour où le garçon reçoit son premier pantalon, voire plus tard son premier costume. Pour lui c’est aussi le jour de la première toilette qu’il ne renouvellera sans doute pas de sitôt, mis à part les baignades d’été lorsque le cœur lui en dit et que le temps le permet. Les filles, de leur côté, sont débarbouillées comme elles le seront le jour du mariage.
Petite histoire des culottes…
Nos ancêtres lointains, notamment les Gaulois, avaient, on le sait, d’abord porté des braies, dont nous avons hérité les termes « braguette » (d’abord « brayette », signifiant à l’origine « petite braie », qui désignait à ses débuts une sorte de poche rapportée) et « débrayé » (signifiant hors des braies »).
Ils portèrent ensuite des « hauts de chausses », allant du bassin jusqu’au-dessus du genou, ainsi nommés par opposition aux « bas de chausses », partant de dessous le genou pour aller aux pieds, et qui devinrent nos « bas », tout court, avant que nos « chaussettes » (petites chausses) n’arrivent. Pendant ce temps, les « hauts de chausse » étaient devenus quant à eux des « culottes », pour partir du
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