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Consolation pour un pécheur

Consolation pour un pécheur

Titel: Consolation pour un pécheur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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mauvaise action.
    — Mais de quoi parles-tu ?
    — Eh bien… il a volé le Graal, c’est évident. Et peut-être aussi l’argent. Et il a tué maître Gualter. N’est-ce pas ce qu’il a avoué ?
    — Non, pas du tout, dit Raquel en indiquant la feuille ouverte devant elle. Vous n’allez pas y aller, n’est-ce pas, papa ?
    — Ma chérie, je ne manquerais pas ce rendez-vous pour tout l’or de l’Aragon. Bien sûr que nous y allons.
    — Nous ? fit Raquel.
    — Pas toi, ma chérie. Yusuf et moi. Mais je dois d’abord rendre une visite. Viens, Yusuf, nous avons beaucoup à faire avant le coucher du soleil.
     
    — Deux témoignages me sont parvenus en moins d’une heure, Votre Excellence, dit Isaac. Une conversation rapportée et une lettre. J’ai cette dernière avec moi : je l’ai reçue après dîner. J’aimerais que vous en preniez connaissance.
    Berenguer saisit la lettre, la regarda, l’éloigna un peu de son visage et la regarda à nouveau.
    — L’écriture en est abominable, Isaac, et les lettres trop petites pour mes yeux. Bernat !
    Le secrétaire ouvrit la porte du cabinet.
    — Votre Excellence…
    — Lisez-moi ça, dit l’évêque en reposant la tête sur ses oreillers.
    — C’est très mal…
    — Nous le savons, Bernat. Lisez.
    — Certainement, Votre Excellence.
    Il déchiffra alors le texte avec la facilité dont fait preuve celui qui a l’habitude des écritures les plus illisibles.
    — Est-ce écrit par Vicens ? s’enquit Berenguer.
    — Je l’ignore. Je ne reconnais pas sa patte.
    — J’en doute. Vicens n’est pas assez sot pour croire que l’on pourrait me flouer avec un faux Graal.
    — Moi aussi, intervint Isaac, je doute beaucoup que ce soit de lui.
    — Pourquoi donc ?
    — Simplement parce que c’est signé du nom de Vicens, alors que l’homme qui me l’a adressé semble avoir tout fait pour déguiser son identité, expliqua le médecin. Pourquoi prendre tant de peine avec ses messagers quand on envoie un message signé ?
    — Qui te l’a donné, Yusuf ? demanda l’évêque.
    — Quelque malotru de la campagne, Votre Excellence. Un paysan.
    — Et à quoi ressemble-t-il, ce malotru de la campagne, comme tu dis ?
    — Il est grand et large de poitrine et d’épaules, Votre Excellence. Ses cheveux sont d’un brun roux et son crâne se dégarnit sur le dessus.
    — Autre chose ?
    — Il s’est rasé il y a quelques jours, Votre Excellence, mais sa barbe repousse. Il a le nez fort et tordu – comme s’il se l’était cassé. Ses yeux sont bruns, brun foncé. Il a les joues creuses et une fossette au menton. Il portait une tunique marron, sale et déchirée, ainsi que des sandales de corde. Son visage, ses bras et ses mains sont halés par le soleil, et il est très sale. Il sent.
    — Quoi, Yusuf ? demanda Isaac.
    — La cour de ferme, seigneur. Les cochons et les poules. Il a aussi une longue cicatrice blanchâtre sur le bras gauche. Non, c’était à gauche quand il me regardait – sur son bras droit.
    — J’ai l’impression de le mieux connaître que ma vénérée mère, dit Berenguer. Tu ne le dépeins pas sous un jour très attrayant, en tout cas.
    — Ce doit être un journalier bien ordinaire, Votre Excellence, intervint Bernat. Sans aucun doute un brave homme à qui l’on aura donné un sou pour porter ce pli.
    — Vous avez probablement raison, Bernat. Mais je pense tout de même que nous devrions le rechercher avec discrétion. Une fossette au menton et une cicatrice au bras droit ne doivent pas passer inaperçues.
    — Certainement, Votre Excellence.
    En silence, Bernat quitta la pièce. La conversation n’avait pas repris qu’il était déjà de retour.
    — J’ai envoyé chercher le capitaine des gardes, Votre Excellence, dit-il.
     
    — J’ai une nouvelle susceptible de vous intéresser, Isaac, annonça Berenguer tandis qu’ils attendaient le capitaine.
    — Et quelle est-elle, Votre Excellence ?
    — Elle concerne l’un de vos patients. Celui que Gualter a trouvé et ramené en ville. Joaquim. Il a disparu.
    — Disparu, Votre Excellence ?
    — Il est parti ce matin après avoir déclaré à l’un des frères qu’il se rendait au marché – ce qui est étrange puisqu’il n’avait pas d’argent pour faire des courses. Il n’est pas revenu.
    — Je redoutais que cela n’arrive.
    — Qu’il aille au marché ? demanda Berenguer.
    — Non, Votre Excellence, qu’il

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