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Constantin le Grand

Constantin le Grand

Titel: Constantin le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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Constantin.
    Il a écouté et, comme chaque fois que l’émotion ou la colère s’emparait de lui, son visage s’est couvert de taches rosâtres. Ses traits se sont durcis et tout son corps s’est raidi.
    Il a intimé d’un geste à Fausta de se taire alors qu’elle répétait que son père avait l’âme d’un traître prêt à tout – vol, meurtre – pour s’emparer ou conserver le pouvoir. Selon elle, il trahissait Constantin qui l’avait accueilli tout comme il avait trahi son fils Maxence, mais, si les circonstances l’exigeaient, il n’hésiterait pas à renouer avec ceux qu’il avait combattus, Maxence ou Licinius, l’empereur d’Occident.
    Constantin n’a pas prononcé une seule parole et ne m’a pas même répondu quand j’ai dit que Cyrille le chrétien avait bénéficié, tout au long de son parcours, de l’aide de toutes nos communautés, que tous les fidèles de Christos se rassemblaient derrière lui, Constantin, qu’ils souhaitaient voir régner sur l’Empire.
    — Souviens-toi que les chrétiens sont derrière toi, lui ai-je répété.

 
     
17
    J’ai prié pour la victoire de Constantin sur Maximien, le traître et l’usurpateur.
    Quand il a voulu que Cyrille et moi chevauchions à ses côtés à la tête des cohortes, j’ai cru qu’il avait reconnu la toute-puissance de Christos dont nous étions les fidèles serviteurs.
    Puis Hésios nous a rejoints et Constantin l’a accueilli avec les mêmes gestes de bienveillance et de reconnaissance.
    Le soir, quand l’armée faisait halte et dressait le camp dans la brume glacée, sur le sol gelé, Constantin, après nous avoir entendus prier, s’approchait d’Hésios et participait aux sacrifices en l’honneur de Jupiter, de Sol invictus et d’Apollon.
    Et il en fut ainsi de Trêves à Chalon, du Rhin à la Saône.
    Puis nous avons embarqué sur des navires à la coque renflée qui descendaient les fleuves, et les soldats ont commencé à ramer pour atteindre plus vite le Rhône, puis Arles et la mer.
    À Lugdunum, sur les quais de mon enfance, des messagers des communautés chrétiennes d’Arles et de Massalia nous attendaient.
    Maximien, disaient-ils, avait appris que l’armée de Constantin s’était mise en route et qu’elle approchait, portée par le fleuve qu’elle creusait à coups d’aviron. Ce n’était plus qu’un vieillard affolé qui tentait de rassembler ses troupes, commençait à se replier vers Massalia, songeait à s’embarquer pour l’Italie et à y renouer avec son fils Maxence.
    Constantin a écouté ces messagers.
    — Les chrétiens sont tes yeux, lui ai-je remontré.
    Pour la première fois depuis l’annonce du coup de force de Maximien, il a souri.
    — Les yeux ne suffisent pas, a-t-il répondu.
    Il a crispé les doigts sur la poignée de son glaive, l’a brandi.
    — J’ai aussi besoin du glaive, a-t-il ajouté.
    — Sans les yeux, ton armée n’est qu’une aveugle errante et impuissante. Tu ne pourras vaincre.
    Il a détourné la tête.
     
    Nous avons débarqué peu après sur les quais de l’emporium d’Arles, accueillis par la plèbe gauloise qui acclamait celui qu’elle appelait Constantin le Grand, son empereur. Les partisans de Maximien avaient quitté la ville et s’étaient réfugiés derrière les hautes murailles de Massalia.
    Déjà les chrétiens de cette ville, grecs pour la plupart, venaient à nous et décrivaient l’affolement de Maximien, les hésitations de ses soldats dont la plupart voulaient se rendre à Constantin, lui prêter serment d’allégeance, trompés qu’ils avaient été par l’annonce de sa mort.
    Ils nous ont guidés vers les portes de Massalia, mais Constantin, impétueux, a voulu donner l’assaut, dressant des échelles trop courtes contre les fortifications du port. Et quelques soldats encore fidèles à Maximien ont suffi pour repousser nos cohortes.
    Les chrétiens ont entouré Constantin. Ils allaient, dirent-ils, pénétrer dans la ville dont ils connaissaient toutes les issues. Si Constantin promettait le pardon, ils obtiendraient le ralliement des troupes et Maximien ne serait plus qu’un homme seul.
    Constantin a regardé les échelles brisées de son assaut manqué, les légionnaires blessés.
    — Écoute les chrétiens, ai-je dit. Ce sont tes soldats.
    Il s’est tourné vers Hésios.
    — Les dieux te sont favorables, a murmuré le prêtre de Jupiter et d’Apollon.
     
    Il y eut, durant tout un jour, des allées et

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