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Constantin le Grand

Constantin le Grand

Titel: Constantin le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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manteau pourpre drapé sur sa tunique blanche frangée d’or.
    Il fut ovationné comme un dieu.
    Sa vigueur d’homme jeune, sa démarche lente et majestueuse, sa haute silhouette et sa tête massive, sa force de combattant qui, dans l’arène, avait affronté les gladiateurs et les ours, et dans les forêts les guerriers germaniques, m’ont impressionné comme si, en lui, j’avais vu plus qu’un homme. Et j’ai été plus que jamais persuadé qu’il était celui que Christos avait choisi pour faire de l’empire de Rome un empire chrétien.
     
    Au lendemain de ces fêtes qui avaient célébré la victoire de Constantin sur Maximien et la prophétie du dieu Apollon, j’ai reçu des envoyés des communautés chrétiennes d’Italie, de Thrace, de Bithynie et de Syrie. Les nouvelles qu’ils apportaient confirmaient que, dans toutes les provinces de l’Empire, les chrétiens espéraient la victoire de Constantin sur ses rivaux.
    Ils décrivaient le désarroi, les hésitations, la fureur, le désespoir même de Maxence, de Galère, de Maximin Daia, de Licinius, ces hommes qui, à Rome, à Nicomédie, à Antioche, affrontaient la colère, la rébellion de leurs peuples, et savaient qu’un jeune empereur, Constantin, que l’on disait protégé par Dieu, rassemblait ses troupes en Gaule.
     
    J’appris qu’à Rome Maxence, qui avait réussi à vaincre Lucius Alexander, lequel s’était prétendu empereur d’Afrique, devait affronter la révolte de la plèbe romaine. Il avait fait massacrer près de six mille Romains par ses prétoriens mais se sentait si menacé qu’il avait cessé de persécuter les chrétiens, essayant d’obtenir leur soutien.
    J’en ai fait part à Constantin.
    Je l’informais que Galère était dévoré par la maladie. Des abcès grouillant de vers rongeaient ses parties intimes. Je répétai ce que m’avait rapporté le messager des sentiments des chrétiens devant sa maladie. Pour eux, l’empereur Galère, qui avait tant persécuté les fidèles de Christos, était, par une juste vengeance divine, à son tour soumis à la torture : ses entrailles tuméfiées se répandaient hors de lui.
    Au milieu des souffrances il avait, comme pour obtenir le pardon de Dieu, promulgué un édit de tolérance, affiché dans le palais impérial le 30 avril 311.
    Dans le même temps, sa cruauté continuait néanmoins de s’exercer. Il faisait égorger ses médecins, ceux qui vomissaient en découvrant son corps déjà en putréfaction et ceux qui étaient incapables de le guérir.
    Mais, pour se racheter, il reconnaissait humblement que les édits pris contre les chrétiens n’avaient pu les réduire, et qu’ils persistaient dans leur « folle impiété ».
    Ma voix tremblait en lisant à Constantin cet édit qui était l’aveu de la défaite païenne.
    « Nous sommes disposés à étendre jusque sur ces infortunés chrétiens les effets de notre clémence ordinaire », écrivait Galère, en proie au supplice d’un corps qui se défaisait et dont les vers déjà se repaissaient.
    — Christos a vaincu, ai-je murmuré. Nos martyrs sont victorieux !
    Et j’ai, détachant chaque mot, scandé les phrases proclamant la victoire chrétienne :
    « Nous permettons donc aux chrétiens, poursuivait Galère, de professer librement leur doctrine particulière et de s’assembler sans crainte et sans danger, pourvu qu’ils conservent toujours le respect dû aux lois et au gouvernement établi. Nous espérons que notre indulgence engagera les chrétiens à offrir leurs prières à la divinité qu’ils adorent pour notre sûreté et pour notre prospérité, pour leur propre conservation et pour celle de l’Empire. »
    — L’Empire a besoin de la prière des chrétiens, ai-je ajouté. Les empereurs d’hier nous ont jetés aux bêtes, ils nous ont crucifiés, et l’un de ceux qui prétend être leur successeur nous appelle à prier pour l’Empire ! Il se repent, mais est-il encore temps pour lui ? Dieu offre à chacun l’occasion de racheter ses fautes, de choisir le juste chemin, mais il ne faut pas laisser passer ce moment, il faut écouter le message de Dieu et saisir Sa main quand Il la tend.
    J’ai annoncé à Constantin, quelques jours plus tard, la mort de Galère.
    Son corps s’était décomposé, masse de graisse et de chair grouillante de vers, laissant échapper des odeurs pestilentielles.
    Constantin comprendrait-il cette leçon ?
    — Il ne suffit pas de ne pas avoir

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