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Constantin le Grand

Constantin le Grand

Titel: Constantin le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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dénoncé le tyran Maxence, dit qu’il fallait élever un arc de triomphe afin que l’on se souvienne toujours de Constantin le Grand qui, avec son armée, par l’inspiration de la divinité et le génie de son esprit, avait vengé l’Empire d’un tyran et de toutes ses factions.
    J’étais à un pas de Constantin. J’ai dit :
    — N’oublie pas ce que tu as lu, ce que tu as vu, n’oublie pas Celui qui t’a choisi, qui a combattu avec toi et t’a donné la victoire.
    Souviens-toi de Christos. Par son signe, tu as vaincu. Tes ennemis, ceux qui sacrifiaient à Jupiter et à Hercule, à Sol invictus et à Apollon, que sont-ils devenus ? Ton triomphe est le triomphe de Dieu ! Fête-Le ! Honore-Le !

 
     
     
     
     
CINQUIÈME PARTIE

 
     
21
    J’ai voulu être la mémoire, tantôt l’espoir, tantôt le remords de Constantin le Grand.
    J’étais auprès de lui quand il s’arrêtait devant les statues des dieux païens qui peuplaient les salles du palais impérial où il résidait.
    Je ne parlais pas mais le harcelais du regard.
    Je faisais en sorte qu’il se souvînt de l’aide que Christos lui avait apportée.
    Et alors qu’Hésios lui proposait de sacrifier à Jupiter, à Apollon ou à Sol invictus , je priais pour qu’il entendît mon murmure et s’inquiétât du jugement que le Dieu unique porterait sur lui s’il acceptait d’immoler, pour célébrer Rome, neuf brebis et neuf chèvres, une truie noire, un taureau blanc.
    Oserait-il, sur le champ de Mars, organiser les fêtes en l’honneur de Rome la païenne, s’inclinerait-il devant les déesses infernales, Proserpine et les Parques ? Ne serait-il donc qu’un païen ?
    Je sentais qu’il hésitait et je me rapprochais de lui.
    Je lui suggérais de demander au Sénat de dresser une immense statue impériale sur le Forum, là où toute la plèbe de Rome se rassemblait. Il fallait qu’elle dominât la foule et brandît dans sa main le signe de Dieu, cette croix traversée par une verticale recourbée, que les deux premières lettres du nom de Christos révèlent à tous les Romains le rôle de Dieu dans sa victoire et la reconnaissance que Lui manifestait l’empereur.
    Elle devait aussi lever un étendard, le labarum , sur lequel serait inscrite la phrase que Constantin avait lue : « Par ce signe, tu vaincras. »
    Alors Christos serait satisfait et étendrait sa protection sur tout le règne de Constantin.
    Lequel m’écoutait mais ne me répondait pas, se dérobait, s’éloignait.
    Je le suivais.
     
    Il entrait à la curie, s’inclinait devant les statues des empereurs divinisés.
    Il prenait place, majestueux, sur le siège impérial. Yeux mi-clos, comme s’il rêvait, il recevait les éloges des sénateurs. Il était, lui disait-on, le Maximus Augustus , le premier des empereurs.
    On s’agenouillait devant lui, on baisait le pan de son manteau pourpre. On célébrait en lui le prince de la jeunesse, le restaurateur de l’empire du genre humain.
    On lui annonçait que le Sénat avait ordonné que commençât la construction de l’arc de triomphe promis pour perpétuer sa gloire. Et on dresserait aussi une statue de Constantin le Grand sur le Forum.
    Il inclinait légèrement la tête vers moi comme pour souligner que mes vœux se trouvaient ainsi exaucés.
     
    Mais j’entendais les sénateurs lire le texte qui serait gravé sur le socle de la statue :
    « À Constantin le Grand qui a étendu l’Empire, protégé ses frontières, assuré la domination de Rome, fondé la paix et la sécurité éternelle. À Constantin, l’heureux et glorieux, le « Vainqueur perpétuel », le plus grand des empereurs, le fils du divin Constance le pieux, le protégé des dieux de Rome ! Qu’il soit vénéré ! »
    Les sénateurs saluaient en païens un empereur païen.
    Je m’indignais.
    J’étais le moins apaisé, le moins heureux des chrétiens.
    Je craignais que Constantin ne se laissât dévorer par cette Rome païenne à laquelle il offrait des jeux et des courses de chars. Il lui suffisait d’organiser des distributions de blé et de vin à la plèbe pour que la foule l’acclamât comme elle avait vénéré les empereurs persécuteurs, Néron, Marc Aurèle ou Dioclétien !
     
    J’ai protesté, mais Constantin paraissait ne plus me voir, ne plus m’entendre.
    Les sénateurs l’entouraient, si désireux de s’agenouiller devant lui, de le flatter, de faire acte de soumission qu’ils me repoussaient.
    Et je

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