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Contes populaires de toutes les Bretagne

Contes populaires de toutes les Bretagne

Titel: Contes populaires de toutes les Bretagne Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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maudites : elles ne peuvent
pas supporter mon costume, et je vous montrerai tout à l’heure que ce sont
vraiment des animaux du diable.
    La dame passa dans la salle à manger où le couvert était
mis. Les chats, bien contents de retrouver leur maîtresse, se frottaient à sa
robe et ronronnaient. Puis, comme la dame prenait place à la table, les chats
sautèrent sur leurs chaises.
    Le prêtre fit alors le signe de la croix. Les pauvres bêtes,
croyant qu’on allait les chasser à coups de fouet comme les autres jours, se
précipitèrent au bas de leurs chaises en miaulant.
    — Eh bien, ma tante ! dit le prêtre, ne vous
avais-je pas dit la vérité. Vous avez vu comme ces maudits animaux craignent le
signe de Notre Seigneur ?
    La dame fut très étonnée. Et comme elle avait peur du
diable, elle renvoya ses chats et laissa tout son bien à son neveu.
    Nantes (Loire-Atlantique).
     
    Ce conte
facétieux, recueilli en 1858, est dans le ton des chansons quelque peu
anticléricales que l’on observe dans la tradition bretonne : un pays
religieux ne peut manquer de se moquer des clercs et de montrer la rapacité et
la ruse de certains d’entre eux.

LA PETITE SARDINE
    Il y avait une fois un homme et une femme qui étaient très
pauvres. Un jour, la bonne femme dit à son mari :
    — Mon pauvre bonhomme, nous n’avons plus ni pain, ni
fricot. Comment pourrions-nous faire ? Il me vient une idée : si tu
allais à la pêche, nous vendrions ce que tu prendrais, et alors, nous aurions
du pain…
    Sans plus tarder, le bonhomme partit à la rivière. Mais il
eut beau tendre sa ligne et passer toute sa journée à la pêche, il ne prit
rien. Enfin, au moment de s’en aller, il attrapa une belle petite sardine.
    Alors la petite sardine se mit à parler et lui dit :
    — Bonhomme ! si tu veux me faire grâce et me
laisser en vie, je te donnerai tout ce que tu voudras !
    — Eh bien ! ma petite sardine, répondit le
bonhomme, si tu dis la vérité, tu pourras nous faire beaucoup de bien, car nous
sommes bien malheureux, ma femme et moi. Il nous faudrait du fricot et du pain.
    — Tu n’as qu’à retourner chez toi, dit la sardine, et
tu trouveras une table bien garnie.
    Le bonhomme rejeta la sardine à l’eau, et elle se fourra
dans un trou. Il retourna alors chez lui, et là, il trouva une table toute
couverte de vins fins et de bonnes choses.
    Le bonhomme raconta à sa femme ce qui lui était arrivé, et
comment c’était la petite sardine qui les régalait si bien. Puis ils se mirent
à table, et quand ils eurent bien bu et bien mangé, ils s’en allèrent se
coucher, bien contents.
    Alors, le lendemain matin, la femme dit à l’homme :
    — Nous sommes bien heureux d’avoir eu si bon fricot,
mais il nous manque quelque chose : il faudrait que tu retournes à la
rivière et que tu demandes à la petite sardine une plus belle maison que celle
où nous sommes.
    Le bonhomme partit aussitôt. Quand il fut arrivé à la
rivière, il s’écria :
    — Petite sardine, où es-tu ?
    — Dans mon trou, répondit la petite sardine. Que
veux-tu ?
    — Ma bonne femme m’envoie te dire que nous sommes bien
heureux, mais que notre maison n’est pas convenable et qu’il nous en faudrait
une plus belle.
    — Va-t’en chez toi, répondit la petite sardine. Tu y
trouveras ce que tu désires.
    Puis elle disparut.
    En arrivant chez lui, le bonhomme trouva une belle maison à
la place de l’ancienne, et sa bonne femme était déjà dedans, bien contente d’un
logis si somptueux.
    L’homme et la femme étaient très heureux. Mais cela ne dura
que quelques jours. Au bout de ce temps, il leur manqua quelque chose, et la
bonne femme dit à son mari :
    — Il faut que tu retournes voir la petite sardine. Tu
lui demanderas de beaux meubles pour mettre dans la maison, car les nôtres sont
trop vieux.
    Le bonhomme retourna donc à la rivière et dit :
    — Petite sardine, où es-tu ?
    — Dans mon trou, répondit la petite sardine. Que
veux-tu ?
    — Il y a que ma bonne femme aimerait voir de beaux
meubles dans la maison que tu nous as obtenue.
    — Ils sont en place, dit la sardine.
    Et elle disparut tandis que le bonhomme reprit le chemin de
sa maison. Effectivement, sa bonne femme était en train d’admirer les beaux
meubles qui s’y trouvaient.
    Pendant quelque temps, la femme prit plaisir à voir ces
meubles neufs et luisants, mais bientôt elle trouva que son linge n’était pas
en rapport

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