Dans le jardin de la bête
impression de la disposition générale des lieux. Assez curieusement, les bâtiments du ministère de l’Armée de l’air où travaillait Göring ont survécu largement intacts à la guerre, de même que ceux du quartier général de l’armée, le Bendler Block. Ce qui m’a le plus frappé, c’est la proximité de tous les édifices avec la maison de Dodd, chacune des principales administrations se trouvant à une courte distance à pied, y compris le siège de la Gestapo et la chancellerie d’Hitler, qui ont aujourd’hui disparu. Là où se dressait autrefois la maison de Dodd, le 27 a Tiergartenstrasse, se trouve aujourd’hui un terrain en friche, inoccupé, entouré d’un grillage. Le Bendler Block est visible à l’arrière-plan.
Je tiens à remercier tout spécialement Gianna Sommi Panofsky et son mari, Hans, fils d’Alfred Panofsky, propriétaire des Dodd à Berlin. Le couple s’était installé à Evanston, Illinois ; Hans enseignait à l’université Northwestern. Mme Panofsky m’a aimablement fourni les plans originaux de la maison de la Tiergartenstrasse (qu’une étudiante diplômée en journalisme de Northwestern, Ashley Keyser, a soigneusement retracés pour moi). C’était un grand plaisir de s’entretenir avec Mme Panofsky. Malheureusement, elle est décédée au début de 2010 d’un cancer du colon.
Par-dessus tout, je remercie mes fidèles premiers lecteurs, Carrie Dolan et son mari, Ryan Russell : mes filles, Kristen, Lauren et Erin ; et, comme toujours, ma femme qui est mon arme secrète, Christine Gleason, dont les notes dans la marge – comprenant des visages en pleurs et des lignes rampantes de zzzzzzz – se sont révélées de nouveau indispensables. Merci à mes filles aussi pour leurs critiques de plus en plus pointues sur ma façon de m’habiller. Je suis hautement redevable à Betty Prashker, qui édite mes textes depuis près de vingt ans, et à John Glusman, qui a guidé avec dextérité ce livre jusqu’à sa publication. Merci aussi à Domenica Alioto d’avoir assumé des tâches qu’elle n’était pas censée assumer, et à Jacob Bronstein, qui enjambe si allègrement la frontière entre le Web et le monde réel. Un hourra supplémentaire à Penny Simon pour son amitié et son professionnalisme, qui arrive à me faire faire ce que je refuse de faire ; à Tina Constable pour sa confiance, et à David Black, mon agent de longue date, expert en vin et grand ami. Enfin, je serre longuement dans mes bras Molly, notre adorable et gentille chienne, qui a succombé à un cancer du foie à l’âge de dix ans alors que mon travail sur ce livre s’achevait. Toutefois, dans ses dernières semaines, elle a réussi à attraper un lapin, ce qu’elle avait toujours rêvé de faire. Elle nous manque chaque jour.
Quand je me trouvais à Berlin, il m’est arrivé une chose étrange, un de ces petits moments où l’espace et le temps se rejoignent, et qui paraissent toujours survenir quand je suis plongé dans mes recherches pour un livre en cours. J’étais descendu au Ritz-Carlton près du Tiergarten, non pas parce que c’était « le » Ritz mais parce que c’était un hôtel Ritz tout nouveau qui proposait des chambres à un tarif particulièrement avantageux. Que cela eût lieu en février n’est pas indifférent. Le premier matin, trop sonné par le décalage horaire pour accomplir quoi que ce soit d’ambitieux, j’ai décidé d’aller me promener et j’ai pris la direction du Tiergarten, avec la vague idée de marcher jusqu’à l’endroit où habitaient les Dodd, à moins que je ne sois mort de froid avant. C’était un matin glacial, avec des bourrasques et la présence occasionnelle de flocons de neige qui zébraient le paysage. Comme je marchais, je suis tombé sur un vestige d’architecture particulièrement intéressant : un grand pan de la façade d’un ancien bâtiment grêlé d’impacts de balles, protégé par une paroi de verre géante. Une plate-forme enjambait le haut du mur et soutenait plusieurs étages d’un immeuble résidentiel de luxe. Par curiosité, je me suis approché d’une plaque commémorative apposée sur la façade. Il s’agissait d’un vestige de l’Hôtel Esplanade, où la famille Dodd était descendue lors de son arrivée à Berlin. Ici aussi, derrière la vitre, se trouvait un des murs intérieurs de la salle du petit déjeuner de l’Esplanade, restauré dans son état d’origine.
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