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Dans l'ombre de la reine

Dans l'ombre de la reine

Titel: Dans l'ombre de la reine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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au bord du lit et me présentant la cuvette pendant que j’étais prise de nouveaux spasmes, soupira de soulagement.
    — À présent, je suis libre de tout vous raconter. Dame Blanchard, quand je suis descendue chercher votre tisane, j’ai pu parler à Brockley.
    — Que lui avez-vous dit ? Je veux qu’il soit informé de tout, et le plus vite possible.
    — Eh bien, je lui ai expliqué ce que je pouvais, répondit Dale, hésitante. La nuit dernière, quand nous sommes restées seules, vous avez dit qu’il fallait qu’il sache la vérité entière, quoi que vous prétendiez devant messire de la Roche. Néanmoins, j’espère que j’ai agi comme il convenait en le lui exposant à votre place. L’occasion s’est présentée et…
    — Bien sûr que vous avez agi comme il convenait ! Oh, Dale, Dieu vous bénisse ! Comment vous y êtes-vous prise ?
    — Je l’ai aperçu dans la cour et je suis simplement sortie lui parler. Personne ne m’en a empêchée. Messire de la Roche était trop bouleversé de vous voir souffrante pour songer à me surveiller ! Brockley pansait Étoile et il est aussitôt venu vers moi pour s’enquérir de votre santé. Quelle gentillesse ! J’aime bien Mr. Brockley, madame…
    — Venez-en au fait ! Que lui avez-vous dit ?
    — Je lui ai rapporté, aussi vite que j’ai pu, tout ce que je me rappelais de vos explications, ce que trament en réalité ces hommes que nous suivions, que votre oncle est mêlé à tout cela et messire de la Roche aussi. Madame, Brockley trouve que vous vous êtes fixé une terrible mission, mais dictée par la droiture, et il vous soutiendra dans toute la mesure de ses moyens. Nous sommes d’accord pour vous aider, non parce que vous nous payez, mais parce que nous vous approuvons.
    — Merci, Dale.
    Elle me guérit, je crois, bien mieux grâce à ses paroles qu’avec de la camomille. Enfin, la migraine et les nausées s’apaisèrent et je pus m’abandonner au sommeil. Au matin, j’étais rétablie.

CHAPITRE XVI

Repérages
     
    — Je peux me lever ! annonçai-je à Dale quand nous nous réveillâmes.
    Mes maux de tête étaient passés et j’avais un peu faim. Je me sentais encore faible, mais je savais d’expérience que cela ne durerait pas. J’avais désormais l’esprit serein. Je me rappelai Gerald, qui avait préféré la fidélité envers Gresham, la reine et sa propre famille à l’intérêt de ceux auxquels il extorquait des informations. Il avait dû faire un choix et s’y tenir. À mon tour, je m’y tiendrais.
    Tante Tabitha entra avec une assiette de petits pains et un bol de bouillon de viande ; elle me demanda, sarcastique, si je me sentais à même de prendre mon petit déjeuner et de partir pour Withysham. Je répondis par l’affirmative. Un peu plus tard, je descendis rejoindre Matthew, qui m’attendait dans le hall. Je fus touchée par la joie qui brilla dans ses yeux lorsqu’il me vit sur pied.
    — Meg est en sûreté à Westwater et les trois dont nous parlions l’autre jour sont partis pour les Midlands, me dit-il avec douceur. Vous n’avez pas à craindre une éventuelle rencontre. Comment vous sentez-vous ? Je vous trouve très pâle.
    — Ce sont les conséquences d’hier. Je serai bientôt comme à mon habitude.
    En temps normal, c’eût été vrai, toutefois ma pâleur présente était en partie due à la peur. Le risque que j’assumais ne concernait pas que moi, mais aussi Dale et Brockley. Cette responsabilité pesait lourd sur mes épaules.
    Pauvre Matthew ! Si je réussissais, ce serait en abusant de sa confiance. Sous ses dehors très « homme du monde », il avait en lui cette curieuse simplicité, ce côté enfantin. Je me voyais telle qu’il me verrait alors, froide et cruelle. L’image n’était pas belle.
    Cependant, je ne reviendrais pas sur ma décision. On avait préparé nos chevaux, Étoile, Escargot et Tacheté, le demi-sang de Brockley. Par égard pour ma personne, Matthew nous imposa une allure lente. Une seule fois, Brockley réussit à échanger quelques mots avec moi sans que nul ne nous entende.
    — Vous comptez aller jusqu’au bout de cette affaire ?
    — Jusqu’au bout.
    — Dieu vous guide, dit-il avec ferveur, puis, retrouvant son sens pratique : Quand nous serons à Withysham, il faudra examiner le terrain. Nous devrons tirer parti du moindre avantage.
    — Merci, Brockley.
     
    L’ancienne abbaye de Withysham était ceinte par un fossé,

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