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Dans l'ombre de la reine

Dans l'ombre de la reine

Titel: Dans l'ombre de la reine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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encore ?
    Je secouai la tête.
    — Je consens à tout. Sommes-nous maintenant fiancés ?
    — Oui.
    — Je devrais vous offrir une bague.
    Il commença à ôter un lourd anneau d’or et de rubis qu’il portait à la main droite, mais il renonça, voyant que le bijou résistait.
    — Non, pas celui-ci. Je vous trouverai bien mieux lorsque nous arriverons à Withysham. Je l’ai gagné aux cartes – Sir Richard Verney était à court d’argent et misait ses bijoux. Ce n’est pas l’histoire qui convient pour une bague de fiançailles.
    — Ce n’est pas grave. Puis-je voir mon valet et lui annoncer l’avenir qui l’attend ?
    — Que sait-il au juste ? s’enquit Matthew.
    — Rien de ma visite nocturne dans le bureau de mon oncle et de votre collecte de fonds. Il poursuivait simplement les meurtriers de John Wilton avec moi.
    Matthew se rembrunit, comprenant que nous imposer la discrétion à tous les trois serait plus difficile qu’il ne l’avait supposé.
    — Mieux vaut pour lui qu’il demeure dans l’ignorance.
    Il se tourna vers Dale, toujours assise dans son coin, dans un état de stupeur.
    — Suivrez-vous les recommandations de votre maîtresse ?
    J’adressai à Dale un signe presque imperceptible du menton, et elle bredouilla avec nervosité :
    — Oh oui, messire, bien sûr !
    — Bon. Dites-moi, Ursula, que vous proposez-vous de dire à votre serviteur ?
    Quand Brockley se présenta devant moi, je m’éclaircis la gorge et lui déclarai que, ces tout derniers jours, j’avais commis une terrible méprise.
    — Par bonheur, j’ai obtenu des preuves satisfaisantes que mon ancien valet, John Wilton, n’a pas été assassiné par ceux que je croyais, et j’en conclus qu’il a été attaqué par des brigands, comme nous le supposions au début.
    — Je me réjouis de l’apprendre, madame.
    Brockley me scruta, puis jeta un coup d’œil discret vers Dale, qui fixait le parquet.
    — J’ai demandé à vous voir, madame, reprit-il. On m’a répondu que vous étiez souffrante…
    — Ce n’était rien, une indisposition passagère, prétextai-je en souriant pour le rassurer. J’ai des nouvelles beaucoup plus importantes. Vous voyez auprès de moi messire de la Roche, dont j’ai fait la connaissance à la cour et qui m’a rendu visite à Cumnor Place.
    Je tendis ma main à Matthew, qui la prit.
    — Il est le voisin de mon oncle et réside à Withysham, qui ne se trouve qu’à une lieue d’ici. Aujourd’hui, nous nous sommes revus. Ma quête, si infondée fût-elle, nous a permis de nous retrouver. Nous allons nous marier.
    — Après-demain, à Withysham, confirma Matthew. Nous partirons au matin.
    Si tôt ! Ébranlée, je poursuivis laborieusement, mais avec détermination. M’adressant à la fois à Dale et à Brockley, je leur dis que j’espérais qu’ils continueraient à me servir comme par le passé et montreraient à Matthew la même loyauté. Dale murmura : « Bien sûr, madame », mais jamais je n’avais vu l’incrédulité se peindre aussi clairement sur les traits de Brockley qu’à cet instant. Il se domina cependant, me présenta ses félicitations et nous promit fidélité à tous les deux.
    — Donc, conclus-je, nous partirons pour Withysham demain matin.
    — Sitôt après le petit déjeuner, précisa Matthew.
     
    Toutefois, nous ne partîmes pas pour Withysham après le petit déjeuner, ni même après le dîner. Durant la nuit, derrière les tentures du lit, je confiai mon dessein à Dale, qui exprima son émoi par maintes exclamations.
    — Oh, madame ! Oh, mon Dieu ! Oui, c’est ce que vous devez faire, mais en trouverez-vous la force ? Je vois bien de quoi il retourne entre messire de la Roche et vous. Oh, madame !
    Dale était conventionnelle dans l’âme, mais moi aussi. Ses réactions reflétaient mes propres sentiments. Non seulement je ne voyais pas comment exécuter mon plan, mais je craignais de ne pouvoir m’y résoudre.
    À l’aube, l’une de ces crises de migraine qui s’étaient évanouies pendant mon mariage avec Gerald, puis avaient failli réapparaître à Cumnor, surgit dans toute sa violence. Je m’éveillai, affligée du pire mal de tête que j’eusse jamais eu de ma vie.
     
    On eût dit que mon front était pris dans un étau de fer et qu’on le martelait au-dessus de l’œil gauche à l’aide d’un maillet. Tante Tabitha, entrant dans la chambre afin de m’escorter à la table du petit

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