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Dans l'ombre de la reine

Dans l'ombre de la reine

Titel: Dans l'ombre de la reine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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Blanchard !
    — Bridget ! Au nom du ciel, dites-moi ce qui se passe ! Meg est-elle souffrante ? Ou bien… ?
    Oh non, par pitié, mon Dieu, non ! Les enfants sont toujours vulnérables, face à la maladie. Soudain, je fus terrifiée en imaginant ma fille mortellement atteinte, ou morte, peut-être, de la vérole comme son père.
    — Non, madame, elle n’est pas malade pour autant que je sache, mais elle n’est pas là. Ils l’ont prise !
    — Qui donc ? Bridget, je ne comprends rien à ce que vous dites. Où est-elle ?
    — À Faldene ! Votre oncle et votre tante sont venus il y a une semaine et l’ont emmenée avec eux. Ils disaient que sa place était là-bas, que cette maison n’était pas assez bien pour elle, et ils parlaient beaucoup de son âme immortelle. Je n’ai pas pu les en empêcher, madame. J’ai eu beau essayer, ils ne voulaient rien entendre. Pauvre petite Meg, comme elle pleurait !
    — À Faldene ! répétai-je avec fureur.
     
    — Vous resterez ici, ordonnai-je à Bridget. Attendez de mes nouvelles. Mieux vaut que je vous donne cela maintenant.
    De ma sacoche de selle, je tirai un paquet d’étoffes que j’avais achetées à Windsor, afin que Meg ait plus d’affaires neuves. Elle était brune, et j’avais trouvé un lainage et un satin d’une jolie nuance écarlate qui lui irait à ravir. Les voir alors que Meg n’était pas là pour s’en émerveiller et pour tenir contre elle les tissus éclatants me déchira le cœur, mais je retins mes larmes et confiai le tout à Bridget. Puis je sortis ma bourse et lui remis sept livres en demi-anges et en shillings, devant lesquels elle ouvrit des yeux ronds.
    — Nous allons à Faldene, lui dis-je. Nous ramènerons Meg si nous le pouvons. Préparez-vous à l’accueillir et, pendant que vous y êtes, Bridget, pour l’amour du ciel, mettez de l’eau à chauffer et lavez-vous ! Voici du savon, ajoutai-je, l’ayant tiré de ma sacoche. Ainsi, vous n’avez plus d’excuse.
    — Oh ! Je suis désolée… C’est qu’il fait frais ces jours-ci, et ma mère disait toujours qu’une fois qu’on attrape un coup de froid à la poitrine…
    — Obéissez, Bridget ! Nous reviendrons sitôt que possible.
    Westwater se trouvait à l’extrémité de la longue vallée forestière que l’on appelait Faldene Vale. Le manoir familial était à plus d’une lieue, de l’autre côté. Nous suivîmes le chemin à travers bois aussi vite que nous le permettaient le cheval de bât et Escargot, ballottant leurs charges respectives. Dale, tout en s’accrochant au pommeau de sa selle, exprima son indignation d’une voix haletante :
    — Ils ont volé votre fille, madame ? Par ma foi, je n’ai jamais entendu une chose aussi honteuse ! Oups ! J’ai perdu mon étrier !
    Nous marquâmes une pause pendant que Brockley réunissait le pied de Dale et son point d’appui.
    — Pourquoi ont-ils fait cela ? me demanda-t-elle tandis qu’il s’assurait que la sangle d’Escargot était bien bouclée.
    — J’entrevois plusieurs raisons, mais le mépris est la plus probable. Maintenant, continuons !
    — On la leur reprendra, n’ayez crainte ! m’assura Brockley.
    — J’espère bien !
    À ma colère s’ajoutait la peur, la peur pour Meg. Elle avait perdu son père et s’était trouvée séparée de moi – des épreuves suffisantes pour une enfant –, mais au moins je l’avais laissée auprès d’une nourrice aimante. Comment s’en tirait-elle à Faldene, avec Tante Tabitha et Oncle Herbert ? Je me la représentais, décontenancée, perdue et houspillée, incapable de comprendre les règles de conduite rigides de ma tante, l’offensant constamment sans le vouloir. Elle devait se demander pourquoi ceux en qui elle avait confiance avaient laissé ces méchantes gens l’emmener. Je me rappelai ma propre expérience d’enfant. Faldene était le dernier lieu au monde où je voulais aller, et voilà que je ne pouvais y arriver assez vite à ma guise. Je saisis la bride d’Escargot et lançai :
    — Allons-y !
    À la lisière du bois se trouvait un croisement. L’un des chemins menait au portail, les autres partaient sur la gauche et sur la droite vers les champs qui tapissaient les flancs de la vallée. Le blé était coupé et les troupeaux broutaient parmi les chaumes. Des villageoises glanaient çà et là, un panier sur le bras, se courbant pour ramasser les épis échappés aux moissonneurs.
    — C’est

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