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Dernier acte à Palmyre

Dernier acte à Palmyre

Titel: Dernier acte à Palmyre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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Grumio avec un haussement d’épaules. Il s’agit d’une bague.
    Son indifférence parfaitement imitée me convainquit qu’il mentait. Pourquoi ? Très probablement parce qu’il voulait m’empêcher de deviner en quoi consistait le gage.
    — Une bague sertie d’une pierre précieuse ?
    Il se força à rire.
    — Par Jupiter, non, Falco ! C’est une bague qui appartenait à mon grand-père, sans aucune valeur marchande. La pierre était bleu foncé. J’ai longtemps voulu croire qu’il s’agissait de lapis-lazuli, mais j’en suis beaucoup moins sûr aujourd’hui.
    — Est-ce qu’elle a été retrouvée après la mort du scribe ?
    — Non, ce salaud l’avait probablement vendue.
    — As-tu interrogé Chremes ou Phrygia ? demandai-je comme si je croyais son histoire. Ils ont inventorié ses possessions, et je crois bien qu’ils m’ont parlé d’une bague.
    — Je sais, mais c’était pas la mienne.
    Il me semblait détecter une trace d’agacement chez l’ami Grumio.
    — C’est peut-être Congrio qui l’a trouvée ?
    — Non plus.
    Cependant, à en croire Congrio, les clowns ne lui avaient pas dit ce qu’ils cherchaient.
    — D’après toi, demandai-je d’une voix douce, pourquoi est-ce que Tranio n’a pas voulu me parler de cette histoire de gage ?
    — C’est évident, non ?
    Beaucoup de choses évidentes aux yeux de Grumio étaient loin de l’être aux miens. Il avait l’air parfaitement content de lui en enfonçant son ami :
    — Il n’a jamais eu d’ennuis et n’a certainement jamais été mêlé à un meurtre. Mais il dramatise tout. Ce pauvre idiot croit que tout le monde sait qu’il a eu une violente dispute avec Heliodorus et que ça oriente les soupçons vers lui.
    — Il est clair que chercher à le dissimuler ne plaide pas en sa faveur.
    Je vis Grumio hausser les sourcils, comme si cette évidence avait pu lui échapper. J’ajoutai sèchement :
    — Je te remercie de m’avoir mis au courant.
    — Ce serait idiot de vouloir le cacher. De toute façon, c’est pas Tranio qui a tué Heliodorus.
    — Tu dis ça comme si tu savais qui est coupable.
    — Pas vraiment, mais je crois tout de même que maintenant c’est facile à deviner.
    Il donnait l’impression de me mépriser pour ne pas avoir deviné moi-même.
    — Et tu penses à qui ?
    Je m’attendais à tout sauf à ça !
    — Eh bien, répondit-il, rien qu’à voir la façon dont il s’est sauvé, je pense à ton soi-disant interprète !
    Malgré le désespoir dans lequel l’accident d’Helena m’avait plongé, je ne pus m’empêcher d’éclater de rire.
    — Quoi ? Musa ? Je n’en crois pas mes oreilles.
    — Je sais, il avait réussi à t’embobeliner, hein ?
    Grumio s’exprimait d’une voix glaciale. J’étais persuadé que si le jeune Musa s’était trouvé avec nous, même innocent comme il l’était, il aurait paniqué.
    — Musa n’a jamais rien fait pour m’embobeliner, comme tu dis. Mais développe ta pensée, ça m’intéresse.
    Le clown m’exposa son raisonnement, à la façon d’un magicien qui dévoile un de ses tours. Il s’exprimait d’une voix tranquille. Je l’imaginais parfaitement en train de déposer devant un juge.
    — Tous les membres de la troupe ont un alibi, comme tu es bien placé pour le savoir. La conclusion qui s’impose est donc qu’Heliodorus connaissait quelqu’un à Pétra, à qui il a donné rendez-vous. Tu dis que tu as trouvé Musa tout près du lieu du meurtre. C’est donc probablement lui l’homme que tu as suivi depuis la Haute Place. Quant à la suite, elle est logique.
    — Raconte, parvins-je à croasser.
    — C’est simple. Musa a été obligé de tuer Ione parce qu’elle savait sans doute qu’Heliodorus le connaissait. Comme elle couchait avec lui, il s’était peut-être laissé aller à des confidences. Pour ce deuxième meurtre aussi, nous avons tous des alibis. Mais Musa est censé avoir passé des heures seul quelque part…
    Complètement interloqué par le raisonnement insidieux du clown, je me souvins qu’en effet je l’avais laissé au temple de Dionysos pendant que je me renseignais sur la musicienne de Thalia. J’étais persuadé qu’il ne s’était pas rendu au bassin en mon absence, mais je n’étais pas en mesure de le prouver. Et comme il avait disparu, je ne pouvais pas non plus lui poser la question.
    — Et comment expliques-tu Bostra, Grumio, quand Musa a failli se noyer ?
    — Tout simplement : quand tu l’as amené

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