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Dernier acte à Palmyre

Dernier acte à Palmyre

Titel: Dernier acte à Palmyre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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espion.
    — Oh ! ne t’en fais pas pour ça, me rassura Chremes d’une façon chaleureuse. Avec le métier qu’on fait, ça nous arrive tout le temps.
    Ils devaient espionner quand ça les arrangeait. Les acteurs pouvaient aller partout. Et à en croire leur réputation à Rome, ils n’étaient pas regardants en ce qui concernait leurs relations. Ils avaient coutume de vendre autre chose que de beaux alexandrins.
    — Alors si je comprends bien, jeune Marcus, cet épisode dans le sanctuaire de la montagne, qui t’a valu d’être chassé de Pétra, te laisse à court de deniers.
    — C’est exact. Mais ne m’inscris pas sur la liste du personnel avant de m’indiquer les conditions de travail !
    — Marcus en est capable, intervint encore une fois Helena.
    J’aime que mes petites amies croient en moi, mais là, c’était tout de même un peu trop.
    — Il écrit des poèmes dès qu’il a un moment, ajouta-t-elle sans s’inquiéter de savoir si j’étais d’accord ou non avec ses indiscrétions.
    — Alors, c’est tout à fait l’homme qu’il nous faut !
    Je tentai de modérer quelque peu son enthousiasme.
    — Désolé, mais je ne suis rien d’autre qu’un écrivailleur de mauvaises satires et d’élégies. Et en plus, je déteste les pièces de théâtre grecques.
    — Comme nous tous. Il n’y a là rien d’extraordinaire, m’assura Chremes.
    — Je sens que tu vas adorer ce travail ! osa plaisanter Helena.
    Le chef de troupe me tapota le bras.
    — Écoute, Falco, si Heliodorus pouvait faire ce boulot, c’est que n’importe qui le peut !
    Exactement le genre de carrière dont j’avais toujours rêvé ! Mais il était trop tard pour résister. Chremes leva un poing en signe de victoire et cria : — Bienvenue dans la troupe !
    Je fis une dernière tentative pour essayer de me libérer du piège qui venait de se refermer sur moi, grâce à Helena.
    — J’ai tout de même promis de rechercher quelqu’un. Je doute que vous alliez là où je dois aller…
    — Si ! Nous y allons, énonça Chremes en soignant son élocution. Là où la population du désert peine à reconnaître son magnifique héritage grec et devrait avoir depuis longtemps des théâtres en dur. Heureusement que leurs minables cités hellènes leur ont au moins fourni des auditoria que nous pouvons utiliser. Oui, nous y allons, mon beau détective privé…
    — Vous vous rendez dans la Décapole ? hurlai-je presque.
    Appuyée contre mon genou et contemplant le ciel mystérieux du désert, Helena souriait d’un air satisfait.
    — Tout s’arrange plutôt bien, Chremes. Marcus et moi avions justement l’intention de visiter cette région !

13
    Nous allions d’abord nous rendre à Bostra, rejoindre le reste de la troupe. C’est-à-dire que nous allions passer tout près de l’endroit où je comptais commencer mes recherches pour retrouver Sophrona – à l’est des villes de la Décapole. Mais j’avais l’habitude de voyager à l’envers. Je ne m’attendais jamais à ce qu’il y ait un minimum de logique dans ma vie.
    En route pour Bostra, j’eus le temps de réfléchir à ce que je pourrais dire à Vespasien sur cette contrée – en admettant que j’aie la chance de regagner Rome sans encombre. Nous nous trouvions encore dans le royaume de Nabatène, mais même sur leurs routes bien entretenues, qui avaient jadis appartenu au grand Empire perse, le trajet fut une épreuve ; nous nous traînâmes lamentablement pendant dix longues journées. Le nord du pays nabatéen ressemblait à une espèce de long doigt longeant la Décapole. Une raison supplémentaire pour Rome de l’annexer : il s’ensuivrait une plus grande netteté géographique. Une frontière toute droite descendant de la Syrie ferait beaucoup plus joli sur une carte.
    Nous nous dirigions vers une région particulièrement fertile, véritable grenier à grain potentiel pour l’Empire. Rome projetant de prendre le contrôle du commerce de l’encens, je pensais qu’il serait judicieux d’orienter les grandes voies commerciales vers cette cité du nord, en ignorant l’obstination des autorités de Pétra à vouloir faire passer toutes les caravanes par leur ville.
    Diriger le pays depuis Bostra serait de toute façon bien plus plaisant. Le climat était plus agréable, et les liens avec la civilisation plus étroits. Les habitants de Bostra ne pourraient qu’être favorables à un changement qui leur donnerait une meilleure position sur

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