Des Jours sans Fin
stricte, les yeux droits devant soi, et l’on remettra la coiffure six pas après. Quand un détenu est appelé, il doit crier : « Présent », s’arrêter à six pas du supérieur et répondre à haute et intelligible voix. Pour se retirer, il fait un demi-tour, impeccable et regagne sa place en courant. Quand un membre de la S.S. entre dans une baraque, on crie : « À vos rangs, fixe » et chaque détenu se met au garde-à-vous, le regard fixé sur le supérieur.
Quand un détenu entre dans un bureau, il doit annoncer à haute voix : « Je demande la permission d’entrer. » Il est interdit d’adresser la parole à un supérieur sans ordre. Chaque demande d’audience à un supérieur est transmise par l’intermédiaire du « Blockältester » (chef de block). (Sont considérés comme supérieurs les contremaîtres, chefs de table, de chambre, de block et de camp.)
Au travail, les détenus ne saluent qu’en certaines circonstances sur ordre du surveillant S.S.
En cas de mutinerie, d’attaque violente ou d’évasion de détenus, les surveillants et sentinelles feront usage de leurs armes. En cas d’attaques violentes, il sera tiré de suite et sans sommation. Sur des fugitifs, il sera tiré après sommation.
Il est interdit de fumer dans les baraques et dans les endroits où existent des risques d’incendie. L’usage de l’alcool est interdit aux détenus.
III. – Zone neutre et chaîne de surveillance
Le camp est entouré d’une clôture en fil de fer parcourue jour et nuit par un courant électrique à haute tension. Danger de mort ! La clôture est précédée « d’une zone neutre » . Qui s’y introduit s’expose à la fusillade sans sommation. Le lieu de travail est entouré d’une ligne de sentinelles. Il est interdit de la franchir au risque d’être fusillé après sommation.
IV. – Appel
Chaque détenu est tenu d’assister sans faute et en toutes circonstances à l’appel nominal. Dès que la cloche sonne, chacun se rend au pas de course sur la place d’appel, à l’emplacement réservé à son block, se met à l’alignement et reste en garde-à-vous. Dans les rangs, il est interdit de parler ou de se retourner.
Note : la page n° 3 était absente de la liasse repêchée dans le lac Toplitz (manquent donc dans ce règlement les points 5, 6 et 7).
VIII. – Kommandos de travail
Chaque détenu est affecté à un kommando de travail. Il est interdit de changer de kommando de sa propre initiative. Chacun est tenu d’effectuer consciencieusement et de son mieux le travail dont il est chargé. Celui qui, sans ordre, quitte son poste, sera suspect d’évasion et sévèrement puni. Il n’est pas permis de pénétrer dans les baraques S.S. occupées. Il est strictement interdit d’entrer en contact avec des civils. Quand, après l’appel nominal, l’ordre est donné de se rendre au kommando de travail, chacun se hâte, sans bruit et sans parler, de rejoindre celui dont il fait partie, s’incorpore au rassemblement et prend l’alignement. Le départ s’exécute au pas cadencé. Au commandement : « Découvrez-vous », tout le kommando retire les coiffures, les tient dans la main droite sans les replier et reste, les mains fixées le long de la couture du pantalon, la tête droite, le regard fixé devant soi, en alignement dans le rang et sur l’homme de tête. Même procédé lors du retour du travail.
IX. – Tenue des armoires à paquetage
L’étagère supérieure est destinée aux lettres, à la brosse à dents, au nécessaire à raser, au tabac, etc. Sur l’étagère inférieure figurent la gamelle (propre et retournée) et par-dessus la timbale également retournée. En arrière à droite le pain et autres vivres. Cuiller et couteau sont décrochés au chambranle de la porte. Tous les objets ainsi que l’armoire elle-même doivent toujours être d’une propreté impeccable. Le manteau, soigneusement plié, le numéro matricule nettement visible en haut, est rangé au fond de l’armoire. Les chaussures doivent être nettoyées chaque soir avant le premier coup de sonnette à trois pas de la baraque, puis graissées légèrement et placées devant les armoires. Les chaussettes doivent être disposées sur les tiges des chaussures. Il est interdit d’emporter des chaussettes dans le dortoir.
X. – Courrier
Le courrier ne sera remis ou expédié qu’après avoir été censuré. Chaque détenu a le droit de recevoir et
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