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Des souris et des hommes

Des souris et des hommes

Titel: Des souris et des hommes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: John Steinbeck
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palefrenier passa la tête ; une mince tête de
nègre, où la douleur avait laissé ses marques, et des yeux patients.
    — Monsieur
Slim.
    Slim, qui
regardait toujours le vieux Candy, tourna les yeux.
    — Hein ?
Oh ! Bonsoir, Crooks. Qu'est-ce qu'il y a ?
    — Vous
m'avez dit de faire chauffer du goudron pour le pied de votre mule. Il est
chaud.
    — Oh !
en effet, Crooks. J’vais aller l'appliquer tout de suite.
    — J’peux
le faire si vous voulez, monsieur Slim.
    — Non,
je le ferai moi-même.
    Il se
leva.
    Crooks dit :
    — Monsieur
Slim.
    — Oui.
    — Y a
le grand type, le nouveau, il tripote vos petits chiens, dans l'écurie.
    — Bon,
il ne leur fait pas de mal. J’lui en ai donné un de ces petits chiens.
    — J’voulais
simplement vous dire, dit Crooks. Il les sort de leur caisse et il les
manipule. Ça ne leur fera pas de bien.
    — Ça
n' leur fera pas de mal, dit Slim. J’vais aller avec toi.
    George
leva les yeux.
    — Si
ce grand couillon y va trop fort, fous-le dehors, Slim.
    Slim
sortit avec le palefrenier.
    George
donna et Whit ramassa ses cartes et les examina.
    — T’as
déjà vu la petite ? demanda-t-il.
    — Quelle
petite ? demanda George.
    — Ben,
la nouvelle femme à Curley.
    — Oui,
je l'ai vue.
    — Alors,
elle se pose pas là ?
    — J’l'ai
point assez vue, dit George.
    Whit
déposa ses cartes d'un geste impressionnant.
    — Ben,
t’as qu'à rester quelque temps et ouvrir les yeux. Tu verras quelque chose.
Elle ne cache rien. J'ai jamais rien vu de pareil. Elle passe son temps à faire
de l'œil à tout le monde. J’parierais qu'elle fait de l'œil même au
palefrenier. Du diable si je sais de quoi elle a envie.
    George
demanda d'un air indifférent
    — Y a
pas eu de grabuge depuis qu'elle est ici ?
    Il était
évident que Whit ne s'intéressait pas à ses cartes. Il abattit sa main, et
George remit les cartes dans le paquet. George éclata sa réussite ordinaire — sept
cartes, six par-dessus, et cinq par-dessus le tout.
    Whit dit :
    — J’vois
ce que tu veux dire. Non, il n' s'est encore rien passé. Curley a, comme
qui dirait, un nid de frelons dans ses culottes, jusqu'à présent, c'est tout.
Chaque fois qu'il y a un gars ici, elle s'amène. Elle cherche Curley, ou bien
elle croyait qu'elle avait oublié quelque chose et elle venait le chercher. A
ce qu'on dirait, elle n' peut pas s'éloigner des hommes. Et Curley a des
fourmis plein ses culottes, mais, jusqu'à présent, il ne s'est rien passé.
    George dit :
    — Ça
fera du vilain. Sûr qu'il se passera du vilain autour d'elle. C'est un piège
tout tendu pour ceux qu’aiment la prison. Le Curley a son travail tout préparé.
Un ranch avec un tas de types, c'est pas un endroit pour une femme, surtout une
comme ça.
    Whit dit :
    — Si t’as
des idées, tu devrais venir en ville avec nous, demain soir.
    — Pourquoi ?
qu'est-ce qui s'y passe ?
    — Comme
à l'ordinaire. On va chez la vieille Suzy. C'est une chic maison. La vieille
Suzy est tordante... toujours quelque blague à raconter. Comme elle a dit, quand
on est arrivé sous la véranda, samedi dernier : Suzy ouvre la porte, et
puis elle gueule par-dessus son épaule : « Allons, mesdames, mettez
vos manteaux, v' là le shériff. » Elle n'est jamais grossière, non
plus. Elle a cinq femmes chez elle.
    — Combien
que ça coûte ? demanda George.
    — Deux
dollars et demi. On peut boire un verre pour vingt-cinq cents. Suzy a de bons fauteuils pour s'asseoir aussi. Si un type
veut pas coucher, il peut s'asseoir dans les fauteuils et boire deux ou trois
verres et passer le temps, et Suzy s'en fout. Elle n' vous bouscule pas,
et elle n' vous fout pas dehors si on n' veut pas coucher.
    — J'irai
peut-être bien y jeter un coup d'œil, dit George.
    — Bien
sûr, t'auras qu'avenir. J’t'assure qu'on rigole... avec elle qui passe son temps
à raconter des blagues. Comme elle a dit un jour : « J’connais des
gens, s'ils ont un tapis sur leur plancher et une lampe à fanfreluches sur leur
phono, ils s' figurent qu'ils tiennent un salon. » C'est de la maison
à Clara qu'elle parle. Et Suzy dit : « Moi, j’sais ce que vous
voulez, les gars. Mes femmes sont saines, qu'elle dit, et y a pas d'eau dans
mon whiskey non plus, qu'elle dit. Si y en a parmi vous qu'aiment regarder une
lampe à fanfreluches et courir le risque de se faire échauder, ben, j’sais où
qu'ils peuvent aller. » Et elle dit :

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