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Dissolution

Dissolution

Titel: Dissolution Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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je lui répondis en levant mon
bâton. Entre lui et moi, nous devions avoir pris au piège l’assassin. Je serrai
le bâton de toutes mes forces. Mes jambes s’étant mises à trembler, je leur
enjoignis en les maudissant de se tenir tranquilles.
    Je poursuivis mon chemin, fouillant la pénombre du regard. Rien
en vue. Et pas le moindre bruit. Comme j’approchais du fond de l’église, la
galerie s’incurva en arc de cercle et quelques instants plus tard Mark et moi
nous retrouvâmes face à face, à cinquante pieds l’un de l’autre, de chaque côté
du sanctuaire. Et entre nous, rien, personne. Il me fixa, incrédule.
    « Il est venu par ici, je l’ai vu ! lança-t-il.
    — Alors où est-il ? Il n’y a personne de ce côté-ci.
Tu t’es sûrement trompé, il a dû partir vers l’autre bout, en direction du
portail. » Je regardai vers l’endroit d’où je venais, au-delà du jubé, là
où l’extrémité de la galerie se perdait dans l’obscurité.
    « Je jurerais sur ma vie qu’il se dirigeait par ici. Sur
ma foi.
    — D’accord. » Je pris une profonde inspiration.
« Calme-toi. S’il est à l’autre bout de l’église, on va quand même le
coincer. Personne n’est descendu par les escaliers, on l’aurait entendu. On n’a
qu’à repartir en sens inverse.
    — Peut-être devrions-nous redescendre. L’un de nous deux
pourrait aller chercher du renfort.
    — Non. C’est difficile de surveiller les deux escaliers
à la fois, et dans un bâtiment de cette taille, une fois en bas, il pourrait
filer sans être vu. »
    Nous rebroussâmes chemin, chacun de son côté, comme
précédemment. J’avais mal aux yeux à force de scruter la pénombre. Comme je
passais devant le jubé et ses statues quelque chose me fit tiquer. Je l’avais
déjà bien dépassé quand le déclic se produisit… Les trois statues habituelles
étaient là : saint Jean-Baptiste, Notre-Seigneur et la Vierge Marie. Mais
il y en avait une quatrième.
    À l’instant même où je m’arrêtais pour faire demi-tour, quelque
chose siffla dans l’air et frappa le mur à côté de moi. Un poignard tomba à mes
pieds sur la plate-forme au moment même où je me rendais compte que ce que j’avais
pris pour une statue du milieu était en fait un homme en habit de bénédictin. Une
silhouette floue était d’ailleurs en train d’enjamber la rambarde pour passer
dans la galerie. Je me précipitai vers elle mais, comme je me retournais, mon
pied se prit dans une aspérité de la plate-forme et je m’affalai contre le
garde-corps. L’espace d’un instant, ma tête et mes épaules restèrent suspendues
au-dessus de l’abîme de la nef que je scrutai, terrifié, avant de réussir à me
redresser. La silhouette avait disparu. Des pas résonnèrent sur les marches.
    « Mark ! criai-je. Par ici ! Il est en train
de s’échapper… »
    Mark était un peu plus loin que moi et, avant qu’il ait eu le
temps de revenir en courant jusqu’à l’escalier de son côté, le moine était
descendu. J’entendis des pas qui s’éloignaient très vite. Il filait le long du
mur de mon côté, ce qui m’empêchait de le voir. Je me ruai dans l’escalier, arrivant
en bas au moment où Mark débouchait de l’autre côté. Le portail de l’église
claqua au loin.
    « Il était debout sur le jubé, parmi les statues ! m’écriai-je.
Tu as vu qui c’était ? Il a disparu en un clin d’œil.
    — Non, monsieur, il était déjà dans l’escalier quand je
suis parvenu à votre hauteur. » Il leva les yeux vers le haut du jubé.
« Mordieu ! il en a eu du courage, de se tenir là-haut sans
garde-corps ni rien où s’accrocher.
    — Dans l’espoir que des réformateurs détourneraient
instinctivement les yeux des statues. Il a filé maintenant… » J’examinai
le poignard que j’avais ramassé dans la galerie. C’était une banale arme d’acier
très aiguisée. Aucun indice… Je donnai un coup de poing dans le mur, provoquant
une déflagration dans tout mon bras.
    « Mais, monsieur, et Gabriel ? Au fait, ne
pensiez-vous pas que c’était l’assassin ? Qu’avez-vous trouvé dans le
couloir secret ? »
    J’hésitai.
    « Je me trompais. Du tout au tout. Il n’avait aucun
secret. Et maintenant, une nouvelle personne est morte à cause de moi. En dépit
de mes prières, ajoutai-je, en regardant vers le plafond, l’air furieux. Mais
je jure que ce sera la dernière. »

26
    J ’avais
convoqué dans

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