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Dissolution

Dissolution

Titel: Dissolution Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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exécutée. Mais
qui ? » Une pensée me traversa l’esprit. « Qui était le deuxième
visiteur de Smeaton ? Jérôme a mentionné le prêtre venu l’entendre en
confession et deux autres personnes.
    — Je vais faire rechercher le dossier préparé par
Singleton pour voir ce qu’il dit sur la famille de Smeaton. Je le ferai porter
chez vous dans moins de deux heures. Entre-temps, ce serait une bonne idée de
vous rendre au logis du père de Smeaton. Vous repartez pour Scarnsea dès demain ?
    — Oui. Le bateau part avant l’aube.
    — Si vous trouvez quoi que ce soit avant votre départ, faites-le-moi
savoir. En outre, Matthew…
    — Oui, Votre Seigneurie ? »
    Il était sorti de la lumière du soleil, la fureur et la
puissance animant à nouveau son regard.
    « Trouvez l’assassin coûte que coûte ! Voilà trop
longtemps que je cache cette affaire au roi. Quand je lui en parlerai je dois
être à même de lui fournir le nom du meurtrier… Et faites apposer le sceau de l’abbé
sur l’acte de soumission ! En ce domaine au moins vous semblez avoir eu un
certain succès.
    — Très bien, Votre Seigneurie. » J’hésitai. « Quand
le monastère se soumettra, que va-t-il lui arriver ? »
    Il fit un sourire sardonique.
    « La même chose qu’à tous les autres. L’abbé et les
moines obtiendront leur pension. Les serviteurs devront se débrouiller tout
seuls… Bien fait pour ces cupides larbins ! Quant aux bâtiments, je vais
vous dire ce que j’ai décidé pour Lewes. J’envoie un ingénieur expert en
démolition. Je veux qu’il rase complètement l’église et le cloître. Et une fois
que toutes les terres du monastère seront entre les mains du roi et qu’on les
louera, je vais faire insérer une clause dans chaque contrat, stipulant que les
locataires sont tenus de démolir tous les bâtiments monastiques, sans exception.
S’ils ne font qu’enlever la couverture de plomb en permettant aux gens du coin
d’utiliser les pierres pour des constructions, cela reviendra au même. Il ne
restera aucune trace de siècles de momeries, à part quelques ruines désolées
pour rappeler à la population la puissance royale.
    — Certains des bâtiments sont superbes.
    — Un gentilhomme ne peut vivre dans une église ! s’écria
Cromwell avec impatience. » Ses yeux s’étrécirent. « Vous ne tournez
pas au papiste ? Vous ne me faites pas ce coup, n’est-ce pas, Matthew
Shardlake ?
    — Jamais de la vie ! m’exclamai-je.
    — Bon. Alors vous pouvez disposer. Et, cette fois, je
compte sur vous. Rappelez-vous : j’ai le pouvoir de faire prospérer un
cabinet d’avocat, mais je peux également le conduire à la ruine. » Il me
foudroya derechef de son regard de taureau.
    « Vous pouvez compter sur moi, Votre Seigneurie. »
    Je ramassai l’épée et tournai les talons.

28
    L a tête
me tournait quand je quittai Stepney. Je passai en revue tous les habitants du
monastère, tentant de trouver un lien plausible avec la famille Smeaton. Se
pouvait-il que John Smeaton ait rencontré le frère Guy en Espagne trente ans
plus tôt ? S’il était alors apprenti, lui et l’infirmier auraient eu le
même âge.
    Je ruminais ces pensées, le cœur accablé d’un lourd poids. Je
n’avais pas cru Thomas Cromwell capable du rôle impie qu’on lui avait attribué
dans la chute d’Anne Boleyn. Et voilà qu’il venait de le reconnaître sans la
moindre gêne. Mais Cromwell n’avait pas abusé de ma crédulité, je m’étais abusé
moi-même.
    Le cheval avait avancé lentement et avec précaution entre les
ornières de la rue couverte de glace, mais au milieu de Fleet Street il s’arrêta
net, secouant la tête d’inquiétude. Entravant le chemin, une foule s’était
massée un peu plus loin. Par-dessus la tête des badauds, j’aperçus deux des
hommes de l’officier de paix cherchant à maîtriser un jeune apprenti, lequel se
débattait farouchement en vitupérant ceux qui le retenaient.
    « Vous êtes les suppôts de Babylone, vous arrêtez les
enfants du bon Dieu ! Les justes triompheront, les puissants seront
abattus ! »
    Lui maintenant les bras derrière le dos, les gardes
entraînèrent l’homme qui continuait à se démener tant et plus. Certains parmi
la foule le huaient, d’autres l’applaudissaient.
    « Tiens bon, mon frère ! Les élus du Seigneur
triompheront ! »
    Un cavalier arrivait à ma hauteur. Je découvris la mine
narquoise du confrère avocat

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