Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Dissolution

Dissolution

Titel: Dissolution Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
Vom Netzwerk:
un
commissaire appartenant aux services de lord Cromwell, il recula peureusement
en secouant la tête.
    « On n’a rien fait, monsieur. Il n’y a rien ici qui
puisse intéresser lord Cromwell.
    — Vous n’êtes accusés de rien, le rassurai-je d’une voix
douce. J’ai quelques questions à poser, c’est tout. Au sujet du dernier
propriétaire de la maison, John Smeaton. Il y aura une récompense pour ceux qui
m’aident. »
    Il ne sembla guère convaincu, mais il me fit entrer.
    « Excusez l’état de mon logis, marmonna-t-il, mais je n’ai
pas de travail. »
    En vérité, l’endroit où il me conduisit était sordide. À l’évidence,
ç’avait été un atelier tout récemment encore, car il n’y avait qu’une longue
pièce basse dont les murs de brique étaient noircis par la suie accumulée au
fil des ans. Un établi de menuisier servait désormais de table. Il faisait
froid, les quelques morceaux de houille de l’âtre dégageant autant de fumée que
de chaleur. En plus de l’établi, le mobilier ne se composait que de quelques
chaises bancales et de paillasses posées à même le sol. Devant le maigre feu, trois
enfants maigres s’agglutinaient autour de leur mère qui cajolait un bébé
toussant assis dans son giron. Ils levèrent tous vers moi un regard vide. L’endroit
était sombre, la seule lumière venant d’une petite fenêtre de derrière, maintenant
qu’était cloué le volet de la devanture. La pièce empestait la fumée et l’urine.
La scène m’emplit d’une affreuse tristesse.
    « Vous habitez ici depuis longtemps ? demandai-je à
l’homme.
    — Dix-huit mois. Depuis la mort de l’ancien propriétaire.
Le nouveau nous loue cette pièce. Il y a une autre famille dans le logement du
premier. Maître Placid, lui, habite dans le Strand.
    — Vous savez qui était le fils de l’ancien propriétaire ?
    — Oui, monsieur. Mark Smeaton, qui a couché avec la
grande putain.
    — Je suppose que les héritiers de Smeaton ont vendu la
maison à maître Placid. Savez-vous qui c’étaient ?
    — L’héritière était une vieille femme. Quand on a
emménagé il y avait un tas d’effets appartenant à maître Smeaton, des vêtements,
une timbale en argent et une épée…
    — Une épée ?
    — Oui, monsieur. Tout était en tas, là. » Il
désigna un coin. « Le valet de maître Placid nous a dit que la sœur de
John Smeaton viendrait les chercher. Nous n’avions pas le droit d’y toucher… Autrement
on serait mis à la porte.
    — Et on a obéi, monsieur », ajouta la femme assise
près de l’âtre. Son enfant eut un accès de toux et elle le serra contre elle.
« Calme-toi, Craint-Dieu ! »
    J’eus du mal à maîtriser mon émotion.
    « La vieille femme ? Est-elle venue ?
    — Oui, monsieur. Quelques semaines plus tard. Elle
habitait la campagne. La ville avait l’air de lui faire peur. Son avocat l’accompagnait.
    — Vous rappelez-vous son nom ? demandai-je d’un ton
pressant. Et de quelle province elle venait ? Pourrait-ce être d’une ville
appelée Scarnsea ? »
    Il secoua la tête.
    « Désolé, monsieur. Je me rappelle seulement qu’elle
venait de province. Une petite femme grassouillette, de plus de cinquante ans, aux
cheveux gris. Elle n’a prononcé que quelques mots. Ils ont pris le ballot et l’épée,
et ils sont partis.
    — Vous vous souvenez du nom de l’avocat ?
    — Non, monsieur. Il l’a aidée à porter l’épée. Je me
rappelle qu’elle a dit qu’elle aurait aimé avoir un fils pour la lui donner.
    — Très bien. J’aimerais que vous jetiez un coup d’œil à
mon épée – non, n’ayez pas peur, je la sors de son fourreau seulement pour vous
la montrer ! – et que vous me disiez s’il pourrait s’agir de celle que la
vieille femme a emportée. » Je la posai sur l’établi. L’homme l’examina et
sa femme s’approcha, le bambin toujours serré dans ses bras.
    « Ça lui ressemble », dit-elle. Elle me regarda
attentivement. « On l’a sortie de son fourreau, monsieur, mais juste pour
y jeter un œil. On ne s’en est pas servi. Je reconnais cette poignée dorée et
ces marques sur la garde.
    — On a dit que c’était une belle pièce, ajouta l’homme. Pas
vrai, Élisabeth ? »
    Je rengainai l’arme.
    « Je vous remercie beaucoup tous les deux. Vos
renseignements me sont précieux. Je suis désolé que votre enfant soit malade. »
Je fis le geste de toucher l’enfant, mais la femme

Weitere Kostenlose Bücher