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Dissolution

Dissolution

Titel: Dissolution Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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Tout le monde va
bien ? Maître Mark ?
    — Oui, monsieur. Il loge chez l’abbé. » Il planta
sur moi un regard perçant, ses yeux envoyant des éclairs dans la lumière de la
torche. « Mais d’autres se sont déplacés.
    — Que voulez-vous dire ? Foin d’énigmes, l’ami !
    — Le frère Jérôme. Il est sorti de sa chambre hier. Il a
disparu.
    — Vous voulez dire qu’il s’est enfui ? »
    Il ricana méchamment.
    « Il pourrait pas filer très loin, celui-là, et il n’est
pas passé par mon portail. Non, il se cache quelque part dans le monastère. Le
prieur aura tôt fait de le dénicher.
    — Mordieu, on était censé le tenir enfermé ! »
Je grinçai des dents. Maintenant je ne pourrais pas l’interroger sur le
visiteur de Mark Smeaton. Tout dépendait désormais du messager.
    « Je sais, monsieur. Mais aujourd’hui plus rien n’est
fait sérieusement. Le serviteur qui s’en occupe a oublié de verrouiller la
porte de la chambre. Vous voyez, monsieur, tout le monde a peur. La mort du
frère Gabriel a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Et on dit que
le monastère va être dissous.
    — On dit ça ?
    — Eh bien, c’est logique, non ? Entre ces meurtres et
l’annonce que de nouveaux monastères vont être confisqués par le roi ? Qu’en
dites-vous, monsieur ?
    — Corbleu, Bugge ! Croyez-vous que je vais discuter
de questions politiques avec vous ? »
    Cela lui rabaissa le caquet.
    « Je suis désolé, monsieur. Je n’avais pas l’intention d’être
insolent. Mais… » Il se tut.
    « Eh bien ?
    — On dit que, si les monastères sont dissous, les moines
obtiendront des pensions mais les serviteurs seront jetés à la rue. Seulement
moi, j’ai presque soixante ans. Je suis sans famille et je n’ai pas d’autre
métier que celui-ci. Et il n’y a pas de travail à Scarnsea.
    — Je n’ai aucune prise sur les colporteurs de ragots, Bugge,
répondis-je doucement. Bon, votre assistant est-il là ?
    — David, monsieur ? Oui.
    — Alors demandez-lui, s’il vous plaît, de conduire
Chancery à l’écurie pour moi. Je vais chez l’abbé. »
    Je regardai le jeune gars traverser la cour avec précaution
dans la neige fondue en guidant Chancery par la bride. Je me souvins de ma
discussion avec Cromwell. Bugge et tous les autres seraient mis dehors, confiés
à la paroisse s’il n’y avait pas de travail. Je me rappelai les mendiants
patentés en train de déneiger le chemin, la fois où j’étais allé à l’hospice
des indigents. Même si je ne l’aimais guère, ce n’était pas agréable d’imaginer
Bugge, dépouillé de ses quelques onces d’autorité, occupé à ce genre de tâche. Cela
le tuerait en moins de six mois.
    Un mouvement me fit me retourner brusquement et agripper l’épée
de John Smeaton. Debout contre le mur, une vague silhouette était perceptible
dans la brume.
    « Qui va là ? » m’écriai-je.
    Le frère Guy s’avança, le capuchon encadrant son visage
sombre.
    « Messire Shardlake, fit-il de son accent zézayant. Vous
voilà donc de retour ?
    — Que faites-vous donc, mon frère, debout là, dans le
noir ?
    — Je voulais respirer un peu d’air pur. J’ai passé la
journée avec le vieux frère Francis. Il est mort il y a une heure. » Il
fît le signe de la croix.
    « Je suis désolé.
    — Son heure était venue. À la fin, il semblait retombé
en enfance. Il parlait de vos guerres civiles du siècle dernier, entre les York
et les Lancastre. Il avait vu le vieux roi Henri VI conduit le long des
rues le jour de sa restauration, la bave aux lèvres.
    — Aujourd’hui, nous avons un roi fort.
    — Personne ne pourrait le nier.
    — Il paraît que Jérôme s’est échappé.
    — En effet. Son gardien a laissé ouverte la porte de sa
chambre. Mais on va le retrouver, même dans un lieu aussi vaste. Sa santé ne
lui permet pas de rester caché. Le pauvre homme… Il est plus faible qu’il ne le
paraît, et une nuit passée dehors n’arrangera pas sa condition.
    — Il est fou. Il pourrait être dangereux.
    — Les serviteurs n’accomplissent plus leurs tâches avec
soin. Il en va de même des moines, car tous craignent pour leur avenir.
    — Alice va-t-elle bien ?
    — Oui, très bien. Nous avons beaucoup travaillé, elle et
moi. Maintenant que le temps se radoucit, tout le monde attrape la fièvre. C’est
à cause de ces miasmes fétides montant des marais.
    — Dites-moi, mon

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