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Dissolution

Dissolution

Titel: Dissolution Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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ici ?
    — Mon officier de paix et son adjoint, ainsi que mes
trois informateurs. Mais il y a en ville de bons réformateurs sur qui je peux
compter en cas de besoin. » Il scruta mon visage. « Vous vous
attendez à des difficultés ?
    — J’espère que non. Mais je compte procéder à des
arrestations sous peu. Peut-être pourriez-vous vous assurer que vos hommes sont
disponibles et que la prison de la ville est prête. »
    Il hocha la tête en souriant.
    « Je serai ravi d’y accueillir quelques moines. Et, monsieur,
poursuivit-il en me regardant d’un air entendu, quand cette affaire sera
terminée, aurez-vous la bonté de me recommander à lord Cromwell pour me
remercier de mon aide ? J’ai un fils qui a presque l’âge de monter à Londres…
    — Je crains qu’une recommandation de ma part n’ait guère
de poids en ce moment, répliquai-je avec un sourire narquois.
    — Ah ! fit-il, l’air déçu.
    — Bon. Pourrais-je voir la bonne dame ?
    — Cela ne vous gêne pas de lui parler dans la cuisine, n’est-ce
pas ? Je ne veux pas qu’elle marche sur mes tapis avec ses souliers
crottés. »
    Il me mena à la cuisine, où était assise la gouvernante, un
gobelet de bière entre les mains. Copynger chassa deux filles de cuisine
curieuses et me laissa en tête à tête avec elle. La vieille femme alla droit au
but.
    « Je suis désolée de vous déranger, monsieur, mais je
dois vous demander une faveur. Nous avons enterré Orpheline, il y a deux jours,
dans le cimetière.
    — Je suis content que son pauvre corps soit en repos.
    — J’ai payé moi-même l’enterrement mais je n’ai pas d’argent
pour une stèle. J’ai vu que vous étiez triste d’apprendre tout ce qu’elle avait
subi et je me suis demandé si… Une stèle bon marché coûte un shilling, monsieur.
    — Et une chère coûte combien ?
    — Deux, monsieur. Je peux vous faire envoyer un reçu. »
    Je comptai deux shillings.
    « Cette mission fait de moi un dispensateur d’aumônes, dis-je
d’un ton chagrin, mais il faut qu’elle ait une belle stèle. Je ne paierai pas
pour des messes, cependant.
    — Orpheline n’a que faire de messes, rétorqua-t-elle
avec mépris. Je crache sur les messes pour les défunts. Elle est en sûreté
auprès de Dieu.
    — Vous parlez comme une adepte de la Réforme, ma bonne.
    — J’en suis une et j’en suis fière.
    — Au fait, ajoutai-je d’un ton désinvolte, avez-vous
jamais été à Londres ? »
    Elle me regarda d’un air perplexe.
    « Non, monsieur. Une fois j’ai été jusqu’à Winchelsea.
    — Vous n’avez pas de parents à Londres ?
    — Toute ma famille vit dans cette région.
    — C’est bien ce que je pensais. Ne vous en faites pas, mon
amie. »
    Je la remerciai et pris brièvement congé de Copynger, lequel
était visiblement moins chaleureux maintenant qu’il savait que je ne jouissais
pas de la faveur de Cromwell. J’allai chercher Chancery aux écuries et repris
la route embrumée du monastère.
    **
    Je sentais l’atmosphère se réchauffer encore tandis que je
chevauchais lentement dans l’obscurité. Chancery avançait avec précaution, le
chemin étant rendu glissant par la neige fondue. J’entendais l’eau dégouliner
en gargouillant dans les marais. Je mis bientôt pied à terre et menai Chancery
par la bride, de crainte que, vu l’obscurité, il ne patauge dans la boue et ne
quitte le chemin. Enfin l’enceinte du monastère et les lumières de la loge de
Bugge apparurent à travers la brume. Celui-ci, une torche à la main, répondit
sans tarder aux coups que je frappai contre le portail.
    « Vous voilà de retour, monsieur. C’est dangereux de
voyager à cheval par une telle nuit.
    — J’étais pressé. » Je franchis le portail en
tenant Chancery par la bride. « Un coursier a-t-il apporté un message pour
moi, Bugge ?
    — Non, monsieur, il n’y a rien eu.
    — Peste ! J’attends quelqu’un venant de Londres. S’il
arrive, venez me chercher sur-le-champ. De nuit comme de jour.
    — Oui, monsieur, comptez sur moi.
    — Et sauf contrordre de ma part, personne, vous entendez
bien, personne, ne doit quitter l’enceinte du monastère. Vous comprenez ? Si
quelqu’un désire sortir vous devez m’envoyer quérir. »
    Il me fixa d’un air curieux.
    « Si vous l’ordonnez, monsieur le commissaire.
    — Absolument. » Je pris une profonde inspiration.
« Que s’est-il passé, ces derniers jours, Bugge ?

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