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Douze

Titel: Douze Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jasper Kent
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bien sûr, que nous partions noyer nos soucis dans la vodka, permettant à une carcasse sans vie d’être échangée contre une autre.
    En même temps qu’il parlait, je fus attrapé par derrière. Les bras du corps suspendu derrière moi s’enveloppèrent autour de mon cou, et ses jambes autour de ma taille.
    — Vous vous souvenez bien sûr de Filipp, n’est-ce pas, Liocha ? demanda Iouda, sa politesse exagérée revenant, mais accompagnée maintenant par une lueur de victoire maniaque dans ses yeux.
    J’entendis un ricanement émanant de Filipp et il resserra son étreinte alors qu’il était toujours pendu, indemne, par le nœud coulant autour de son cou.
    Par-dessus l’épaule de Iouda, je vis du mouvement. Une voiture émergeait du taillis d’où Iouda lui-même était apparu un peu plus tôt. Iouda se tourna et la vit également.
    — Et bientôt les autres seront là, et nous pourrons tous partir vers une retraite isolée, calme et agréable, pour dîner. Oh, je sais que vous êtes un homme brave, Liocha, et votre mort douloureuse ne signifiera pas grand-chose pour vous, mais cela me donnera la plus profonde satisfaction de savoir que vous comprenez exactement à quel point Vadim et Max ont souffert lorsqu’ils sont morts.
    La voiture n’avançait qu’au petit galop, et il lui faudrait plusieurs minutes pour nous atteindre, mais si le conducteur choisissait de passer au galop, cela pouvait prendre moins de deux minutes. Je devais agir ici et maintenant. Je soulevai mes pieds en l’air, de sorte que Filipp soutenait désormais l’ensemble de mon poids, et je donnai un violent coup de pied à la poitrine de Iouda. L’impact ne le fit reculer que d’un pas, mais il nous envoya, Filipp et moi, nous balancer au bout de la corde. Filipp ne pouvait pas faire grand-chose d’autre que s’accrocher à moi. Il tenta de resserrer son étreinte autour de mon cou, mais son objectif étant de se retenir et non de m’étouffer, ce ne fut guère efficace.
    Je parvins à libérer mon épée de son fourreau, et nous oscillâmes suivant une vaste ellipse autour de Iouda. Il était ramassé et prêt ; dans sa main droite, il tenait le couteau à double lame qu’autrefois, si longtemps auparavant, il avait tant souhaité que je ne voie pas. Il porta quelques estocades dans ma direction alors que je passais, mais il ne semblait pas réussir à prendre la mesure du mouvement irrégulier du pendule humain lui faisant face. Je n’avais aucun contrôle sur notre direction, mais j’attendis jusqu’à ce que nous nous balancions assez près pour le frapper. Au loin, les autres Opritchniki avaient vu ce qui se passait et la voiture se lança au galop.
    Une oscillation nous amena suffisamment près de Iouda et je frappai. Je savais, d’après l’expérience de Max, qu’un coup d’estoc ne serait d’aucune utilité, j’utilisai donc plutôt le bord de ma lame. Je frappai Iouda en haut du bras droit et il hurla, portant la main à sa blessure. Au même moment, j’entendis le craquement du bois, et Filipp et moi tombâmes au sol avec un bruit sourd : la potence au-dessus de nous avait cédé sous nos poids conjoints. Quand nous touchâmes la neige, Filipp perdit son emprise sur moi et je sentis les boucles de la corde qui nous avait soutenus descendre sur moi en serpentant. Je roulai sur le côté juste à temps pour éviter d’être frappé par la poutre de bois, à laquelle l’autre extrémité de la corde était attachée.
    Filipp ne fut pas aussi chanceux. La lourde poutre le frappa violemment au niveau de la poitrine, lui coupant le souffle mais lui causant peu de dommages sérieux. Serrant toujours mon épée de la main droite, je pris alors ma dague de bois dans la main gauche et je commençai à reculer, observant les Opritchniki pourvoir si l’un d’eux se décidait à se lancer à ma poursuite. Iouda restait derrière, à présent incapable d’utiliser son couteau à cause de la blessure à son bras. Filipp, toutefois, s’était presque instantanément relevé et s’avançait vers moi, la corde toujours attachée à son cou et traînant derrière lui.
    La voiture était maintenant à moins d’une minute de distance. Je reculai derrière le gibet tandis que Filipp s’approchait de moi. Iouda lui hurla quelque chose et il répondit avec mépris, n’ayant clairement pas besoin de conseils en la matière. Il bondit sur moi d’un côté du poteau, et je l’esquivai en le contournant par l’autre

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