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Eclose entre les lys

Eclose entre les lys

Titel: Eclose entre les lys Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Chantal Touzet
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dans sa campagne bavaroise.
    Ainsi, l’amour c’était ça… aussi. Elle ne voulait
pas ; tout son être criait non.
    Alors que la chemise glissait sur son corps, la
protégeant d’un rempart fragile, Charles poussa un cri terrible. Jamais femelle
ne s’était refusée à lui, jamais il n’avait éprouvé un désir physique aussi
barbare, aussi torturant. Il fallait qu’il soulage cette insupportable tension.
Il fallait qu’il la possède. Son visage se convulsa, ses yeux s’exorbitèrent, prirent
une fixité hagarde, et il se rua sur Isabelle. Elle poussa un hurlement, se
débattit furieusement, et s’échappa en laissant un lambeau d’étoffe entre les
mains crispées de Charles. Elle sauta du lit et alla s’adosser contre une
tapisserie murale, pantelante de terreur. La déchirure laissait ses seins nus, ses
cheveux défaits ruisselaient autour de son visage, cascadaient sur ses épaules,
tombaient bas en dessous de ses reins. Elle était d’une beauté féline, féroce
dans son refus épouvanté. Alors les nerfs de Charles craquèrent, il devint fou.
Il fondit à nouveau sur elle. Comme elle tentait de fuir, il la rattrapa et l’envoya
durement rouler sur le sol. Il se laissa tomber sur elle de tout son poids, de
tous ses muscles. Il la gifla à tour de bras, déchira encore sa chemise qu’il
finit par lui remonter jusqu’en haut du ventre, et la frappa encore. Elle
luttait des griffes et des dents, lui lacérant le visage, ce visage qui l’avait
fait rêver, le visage de son beau cavalier blond. Charles semblait ne rien
sentir, il grondait à la manière d’un loup. Comme Isabelle s’épuisait, il lui
ouvrit les jambes de force. Elle sentit avec horreur des doigts qui pénétraient
son intimité. En un sursaut de refus désespéré, elle se tordit et glissa comme
une anguille sous le poids du roi. Enfin, elle se libéra et se précipita dans
le corridor en exhalant une longue plainte d’agonie, et tomba, à moitié nue, dans
les bras de Bois-Bourdon qui accourait. Il la serra fort, comprimant de sa
chaude protection les tremblements incoercibles qui la secouaient tout entière.
    — Je suis là, ma reine ! Soyez sans
crainte, je suis là.
    Elle s’accrocha à lui comme une noyée. Mais déjà le
roi survenait et tentait de la lui arracher. Jamais le sire de Graville n’avait
vu le roi dans un état semblable. Il paraissait ne pas le reconnaître.
    — Par pitié, monseigneur, c’est une enfant !
    Le roi était hors de sens. Le sire de Graville
hurla, comme pour réveiller son esprit égaré.
    — Ne la touche pas ! Charles, elle n’est
pas femme encore, ne la touche pas, au nom du Christ !
    Mais le roi luttait farouchement, sourd aux
exhortations de son ami. Bourdon réussit à dégager Isabelle et la repoussa
derrière lui. Elle glissa sur le dallage froid, où elle demeura, gisante de
panique, les yeux rivés sur les deux combattants.
    Le bruit de la lutte et les cris attirèrent trois hommes
de garde. Croyant leur roi en danger, ils se précipitèrent à son secours. Mais
Charles, avant qu’ils n’arrivent, les forces décuplées par la démence, assena
de ses deux poings joints un formidable coup sur la tête de Bois-Bourdon. Les
jambes du sénéchal plièrent, il tomba lentement à genoux, et s’écroula inanimé
sur le sol, assommé.
    — Saisissez-vous d’elle ! hurla le roi.
    Les trois hommes de garde hésitèrent à porter la
main sur leur trop jeune reine, elle paraissait si délicate, si vulnérable.
    — Le roi l’ordonne, ou je vous fais pendre !
    Avec précaution, ils se résolurent à porter
Isabelle jusque dans la chambre où les menait Charles VI. Elle n’eut aucun
geste de défense, pas un cri, tétanisée d’horreur.
    — Couchez-la sur le lit et tenez-la fermement
les jambes écartées à outrance.
    L’affable roi de France n’était plus lui-même. Les
gardes s’en aperçurent. Épouvantés par sa violence, ils obéirent. Charles s’acharna
sur les pauvres restes de la chemise d’Isabelle, les déchirant, les arrachant
avec férocité. Grognant comme un chien, il se coucha sur sa petite épouse, prit
son sexe distendu d’une main et l’insinua entre les cuisses maintenues
écartelées.
    Alors elle se remit à hurler.
    Ses cris et la résistance qu’il rencontra le
rendirent encore plus fou. Il poussa sauvagement, donnant de puissants coups de
boutoir. Enfin, il pénétra tout entier en elle et la prit avec une fureur
bestiale tandis

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