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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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beaux vêtements – un manteau noir au col en velours, un pagne en tissu bleu et des jambières en peau de daim. Il rappela aux Britanniques que son propre grand-père avait combattu à leurs côtés contre les Américains, et que pendant la guerre anglo-américaine de 1812 les Santees s’étaient emparés d’un canon américain et leur en avaient fait cadeau. À cette occasion, poursuivit-il, les Britanniques avaient promis qu’en cas de problème, si jamais les Santees avaient besoin d’aide, ils leur rapporteraient le canon en leur fournissant des hommes pour le manœuvrer. À présent que les Santees avaient effectivement des problèmes, ils réclamaient ce canon.
    Mais tout ce que Little Crow put obtenir des Canadiens, ce fut des vivres. Ils n’avaient pas de canon à donner aux Santees, ni même de munitions pour leurs propres armes.
    En juin 1863, le mois de la Lune-des-fraises, Little Crow prit sa décision. Puisque lui et sa famille devaient désormais vivre comme des Indiens des Plaines, il leur fallait des chevaux. Les hommes blancs qui l’avaient chassé de ses terres en possédaient. Il n’avait qu’à les leur prendre en échange des terres. Le vieux chef décida alors de retourner dans le Minnesota avec un petit groupe de guerriers afin de capturer des montures.
    « Père, raconta plus tard son fils Wowinapa, âgé de seize ans à l’époque des faits, a dit qu’il ne pouvait pas se battre contre les Blancs, mais qu’il volerait leurs chevaux pour les donner à ses enfants, afin que leur vie soit plus confortable, et qu’alors il s’en irait.
    « Père m’a également dit qu’il se faisait vieux, et qu’il voulait que je vienne avec lui pour porter ses affaires. Il a laissé ses femmes et ses autres enfants. Le groupe qui nous accompagnait comprenait seize hommes et une squaw. Nous n’avions pas de chevaux, si bien que nous avons marché jusqu’aux villages des colons. »
    À la Lune-des-lys-rouges-en-fleur, les Indiens atteignirent les Big Woods, anciennement territoire santee qui, à présent, se couvrait peu à peu de fermes et de villages blancs. Le 3 juillet, dans l’après-midi, Little Crow et Wowinapa quittèrent leur campement secret pour aller ramasser des framboises près du village de Hutchinson. Le soleil se couchait quand ils furent repérés par deux colons qui rentraient chez eux après avoir chassé le cerf. Comme l’État du Minnesota avait commencé à verser des primes de vingt-cinq dollars par scalp de Sioux, les Blancs ouvrirent immédiatement le feu.
    Little Crow fut touché au flanc, juste au-dessus de la hanche. « Son fusil ainsi que le mien étaient posés par terre, raconte Wowinapa. Il a pris le mien et a d’abord tiré avec, avant d’utiliser le sien. La balle du Blanc a frappé en premier la crosse de son arme, puis l’a touché au flanc, près de l’épaule. C’est cette balle qui l’a tué. Il m’a dit qu’il allait mourir et m’a demandé de l’eau. Je lui en ai donné. Il est mort tout de suite après. Quand j’ai entendu le premier coup de feu, je me suis aplati au sol, si bien que les hommes ne m’ont pas vu avant que Père soit tué. »
    Wowinapa s’empressa de mettre aux pieds de son père de nouveaux mocassins pour son voyage jusqu’à la Terre des Esprits. Il couvrit son corps d’un manteau, puis s’enfuit. Arrivé au campement, il dit aux autres membres du groupe de s’éparpiller, puis se mit en route pour Devil’s Lake. « J’ai voyagé uniquement de nuit, et comme je n’avais aucune munition pour tuer du gibier, j’étais trop faible pour marcher vite. » Dans un village abandonné près de Big Stone Lake, il découvrit une cartouche et parvint à tuer un loup. « J’en ai mangé quelques morceaux, ce qui m’a donné un peu de force pour le trajet. J’ai pris la direction du lac et on m’a capturé peu après. »
    Wowinapa fut attrapé par des soldats du régiment de Sibley qui s’étaient enfoncés dans le territoire dakota cet été-là afin de tuer des Indiens. Ils ramenèrent le jeune garçon de seize ans dans le Minnesota, où il fut jugé par un tribunal militaire et condamné à la pendaison. Wowinapa apprit que le scalp et le crâne de son père avaient été conservés et exposés sur la place publique à St. Paul. L’État du Minnesota versa aux colons qui avaient tué Little Crow la récompense habituelle pour un scalp, à laquelle fut ajoutée une prime de cinq cents dollars.
    Les

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