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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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homme
hésita encore, et j’imagine qu’une armée de raisons tourbillonna dans sa tête,
mais pour finir, il prit un air de défi. « Parce que je suis né pour l’être.
Je suis autant que Mordred l’héritier d’Uther.
    — Tu
estimes que tu y as droit de naissance, hein ? » demanda Arthur d’un
ton sarcastique. Il mit le soufflet en marche, faisant rugir le fourneau qui
cracha des étincelles jusque dans sa hotte de brique. « Tout homme présent
dans cette forge est fils de roi, sauf toi, Gwydre, dit-il d’un air féroce, et
tu dis que tu es né pour l’être ?
    — Alors,
vous n’avez qu’à l’être, père, répliqua Gwydre, et je serai fils de roi.
    — Bien
dit », glissai-je.
    Arthur me
lança un regard de colère, puis tira un chiffon d’une pile posée à côté de l’enclume
et se moucha dedans. Il le jeta dans le fourneau. Nous autres, nous nous
contentions de souffler en tenant nos narines entre le pouce et l’index, mais
il avait toujours été délicat. « Supposons, Gwydre, que tu appartiennes à
une lignée de rois. Que tu sois le petit-fils d’Uther et donc que tu aies droit
au trône de Dumnonie. Moi aussi j’y ai droit, mais j’ai choisi de ne pas le
revendiquer. Je suis trop vieux. Pourquoi des hommes comme Derfel et Galahad devraient-ils
combattre afin de te mettre sur le trône ? Dis-le-moi.
    — Parce
que je serai un bon roi, répondit Gwydre en rougissant, puis il me regarda. Et
Morwenna serait aussi une bonne reine, ajouta-t-il.
    — Tout
prétendant promet toujours d’être un bon roi, grommela Arthur, et la plupart se
révèlent fort mauvais souverains. Pourquoi serais-tu différent ?
    — Dites-le-moi,
père.
    — Je te
le demande !
    — Mais si
un père ne connaît pas le caractère de son fils, qui le connaîtra ? »
riposta Gwydre.
    Arthur alla à
la porte de la forge, l’ouvrit et regarda dans la cour de l’écurie. Elle était
déserte, sauf la bande habituelle de chiens, aussi se retourna-t-il. « Tu
es un homme bien, mon fils, dit-il de mauvaise grâce, un homme honnête. Je suis
fier de toi, mais tu penses trop de bien de ce monde. Il y a le mal, là, dehors,
le vrai mal, et tu n’y crois pas.
    — Y
croyiez-vous quand vous aviez mon âge ? »
    Arthur
reconnut la justesse de la question par un pâle sourire. « Quand j’avais
ton âge, je croyais pouvoir changer le monde. Je croyais qu’il n’avait besoin
que d’honnêteté et de gentillesse. Je croyais que si l’on traitait bien les
gens, si on leur apportait la paix, si on leur offrait la justice, ils vous en
tiendraient gré. Je pensais pouvoir dissoudre le mal par le bien. » Il fit
une pause. « Je devais croire que les gens réagissaient comme les chiens,
reprit-il d’un air piteux, et que si on leur donnait assez d’affection, ils
seraient dociles, mais les hommes ne sont pas des chiens, Gwydre, ce sont des
loups. Un roi doit gouverner un millier d’ambitions toutes couvées par des fourbes.
On te flattera et, derrière ton dos, on se moquera de toi. Des hommes te
jureront fidélité éternelle un jour et comploteront ta mort le lendemain. Si tu
survis à leurs complots, tu finiras, comme moi, par avoir une barbe grise, tu
te retourneras sur ton passé et tu t’apercevras que tu n’as rien accompli.
Rien. Les bébés que tu avais admirés dans les bras de leurs mères seront
devenus des tueurs, la justice que tu avais fait respecter sera à vendre, ceux
que tu avais protégés auront toujours faim et l’ennemi que tu avais défait
menacera encore tes frontières. » Sa colère n’avait fait que grandir, mais
il l’adoucit d’un sourire. « C’est cela que tu désires ? »
    Gwydre fixait
son père dans les yeux. Je pensai un moment qu’il allait faiblir, ou peut-être
discuter, mais il fit à Arthur la bonne réponse. « Ce que je veux, père, c’est
traiter bien les gens, leur donner la paix et leur offrir la justice. »
    Arthur sourit
d’entendre qu’on lui resservait ses propres mots. « Alors, peut-être
devrions-nous essayer de te faire roi, Gwydre. Mais comment ? » Il
revint à son fourneau. « Nos lanciers ne pourront pas traverser le Gwent,
Meurig nous en empêchera, et sans lanciers, nous n’obtiendrons pas le trône.
    — Des
bateaux, dit Gwydre.
    — Des
bateaux ? demanda Arthur.
    — Il doit
y avoir, sur notre côte, une quarantaine de bateaux de pêche, et chacun peut
transporter dix à douze hommes.
    — Mais
pas les chevaux,

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