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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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au pardon ; Sagramor, lui, se montrait implacable. Il
poursuivrait un ennemi jusqu’au bout du monde.
    Pourtant, le
fait que Sagramor leur ait échappé ne me servit pas à grand-chose, ce soir-là.
Mordred, en apprenant ma capture, hurla de joie, ensuite il demanda qu’on lui
montre la bannière de Gwydre, souillée de boue. Il rit en voyant l’ours et le
dragon, puis ordonna qu’elle soit étendue sur l’herbe afin que lui et ses
hommes puissent pisser dessus. Loholt esquissa même quelques pas de danse à la
nouvelle de mon emprisonnement, car c’était ici, sur cette même colline, qu’on
lui avait tranché la main. Cette mutilation, c’était le châtiment de sa
rébellion contre Arthur, et maintenant, il pouvait se venger sur l’ami de son
père.
    Mordred
demanda à me voir et lorsque Amhar vint me chercher, il portait la laisse faite
avec ma barbe. Il était accompagné par un homme énorme, édenté, louchon, qui se
courba pour franchir la porte, me saisit par les cheveux, me mit à quatre
pattes, puis me poussa dehors. Amhar me passa la laisse autour du cou et, quand
je tentai de me relever, il me fit retomber. « Rampe », ordonna-t-il.
La brute édentée me força à baisser la tête, Amhar tira sur la laisse et ainsi
je fus obligé d’avancer à quatre pattes jusqu’au sommet entre deux rangs d’hommes,
de femmes et d’enfants qui me conspuaient. Tous  me crachaient dessus, certains
me donnaient des coups de pied, d’autres me frappaient avec la hampe de leur
lance, mais Amhar les empêcha de m’estropier. Il me voulait indemne pour le plaisir
de son frère.
    Loholt m’attendait
près du tas de têtes. Le moignon de son bras droit était gainé d’argent, et l’on
y avait fixé une paire de griffes d’ours. Il sourit en me voyant ramper à ses
pieds, cependant sa joie le rendait incohérent. Il bredouillait et me crachait
dessus, et pendant tout ce temps, me donnait des coups de pied dans le ventre
et dans les côtes. Il y mettait de la force, mais il était tellement en rage qu’il
frappait aveuglément et ne fit que me meurtrir. Mordred regardait cela de son
trône, au sommet de l’empilement de têtes bourdonnant de mouches. « Assez ! »
cria-t-il. Loholt me donna un dernier coup de pied et s’écarta. « Seigneur
Derfel, m’accueillit Mordred avec une courtoisie moqueuse.
    — Seigneur
Roi », répondis-je. Loholt et Amhar me flanquaient. Une foule avide s’était
rassemblée tout autour de nous pour assister à mon humiliation.
    « Debout,
Seigneur Derfel », m’ordonna Mordred.
    Je me relevai
et le regardai, mais je ne pus rien voir de son visage car le soleil, derrière
lui, m’aveuglait. Je vis Argante, d’un côté du tas de têtes, et avec elle,
Fergal, son druide. Ils avaient dû arriver de Durnovarie dans la journée. Elle
sourit de me voir imberbe.
    « Qu’est-il
arrivé à ta barbe, Seigneur Derfel ? » demanda Mordred avec une
inquiétude feinte.
    Je ne répondis
pas.
    « Parle ! »
ordonna Loholt, et il me gifla avec son moignon. Les griffes d’ours me
déchirèrent la jour.
    « On me l’a
coupée, Seigneur Roi.
    — Coupée ! »
Il rit. « Et sais-tu pourquoi on a fait cela, Seigneur Derfel ?
    — Non,
Seigneur.
    — Parce
que tu es mon ennemi.
    — Ce n’est
pas vrai, Seigneur Roi.
    — Tu es
mon ennemi ! » cria-t-il dans un soudain accès de fureur en frappant
le bras de son fauteuil et en me regardant pour voir si j’éprouvais de la peur.
« Lorsque j’étais enfant, déclara-t-il à la foule, cet être m’a élevé. Il
me battait ! Il me détestait ! » La foule me conspua jusqu’à ce
qu’il lève la main pour les faire taire. « Et cet homme, dit-il en
pointant le doigt sur moi afin d’ajouter le mauvais sort à ses paroles, a aidé
Arthur à trancher la main du prince Loholt. » De nouveau, la foule cria de
colère. « Et hier, poursuivit Mordred, on a trouvé le seigneur Derfel dans
mon royaume avec une étrange bannière. » Il fit, de la main droite, un
geste brusque et deux hommes s’avancèrent en courant avec le drapeau de Gwydre
trempé d’urine. « À qui est cette bannière, Seigneur Derfel ? demanda
Mordred.
    — Elle
appartient à Gwydre ap Arthur, Seigneur.
    — Et
pourquoi la bannière de Gwydre est-elle en Dumnonie ? »
    Durant un ou
deux battements de cœur, je cherchai quelque faux-fuyant. Peut-être pourrais-je
prétendre que j’avais apporté la bannière comme un tribut à

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