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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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dans les marais. Les hommes de
Mordred ne prendront pas garde à leur sainteté et les violeront toutes. »
    Morgane me
jeta un regard noir de son œil unique qui brillait dans le trou du masque. « Tu
es mieux sans barbe, Derfel.
    — Je
serai pire sans tête, Dame, et Mordred est en train d’en empiler sur Caer
Cadarn.
    — Je ne
vois pas pourquoi Sansum et moi devrions sauver vos vies pécheresses,
grommela-t-elle, mais Dieu nous ordonne d’être miséricordieux. » Elle se
dégagea des bras de son époux et poussa un terrible hurlement pour réveiller
ses compagnes. Taliesin et moi reçûmes l’ordre d’entrer dans l’église ; on
nous donna un panier et l’on nous dit d’y mettre l’or du sanctuaire pendant que
Morgane envoyait des femmes au village réveiller les bateliers. Elle était
merveilleusement efficace. La panique s’empara du sanctuaire, mais Morgane
maîtrisa tout et, quelques minutes plus tard, les premières passagères s’embarquaient
déjà dans les barges à fond plat, qui s’engagèrent bientôt dans les marais,
vers l’étang qu’enveloppait le brouillard.
    Nous partîmes
les derniers, et je jure avoir entendu des claquements de sabots venant de l’est
lorsque notre batelier plongea sa perche dans les eaux noirâtres. Taliesin, assis
à la proue, se mit à chanter la complainte d’Idfael ; Morgane lui intima sèchement
de cesser sa musique païenne. Ses doigts abandonnèrent la petite harpe. « La
musique ne connaît aucune allégeance, Dame, la gronda-t-il gentiment.
    — Ta
musique est celle du diable, feula-t-elle.
    — Absolument
pas », répondit le barde, et il entonna cette fois une chanson que je n’avais
jamais entendue : « Près des fleuves de Babylone, nous versions des
larmes amères au souvenir de notre pays », et je vis Morgane glisser un
doigt sous son masque pour s’essuyer les yeux. Le barde continua à chanter et
le grand Tor s’estompa tandis que les brumes des marais nous ensevelissaient et
que notre batelier nous faisait traverser l’eau noire, entre les roseaux
bruissants. Quand Taliesin eut terminé son chant, il n’y eut plus d’autres
bruits que les clapotis du lac sur la coque et les éclaboussures de la perche
qui heurtait sourdement le fond pour nous propulser en avant.
    « Tu
devrais chanter pour le Christ, dit Sansum d’un ton de reproche.
    — Je
chante pour tous les Dieux, répliqua Taliesin, et dans les jours à venir, nous
aurons besoin de tous.
    — Il n’y
a qu’un seul Dieu, dit Morgane avec acharnement.
    — Si vous
le dites, Dame, répondit le barde d’une voix douce, mais je crains qu’il vous
ait mal servi ce soir », et il pointa le doigt vers Ynys Wydryn. En nous
retournant, nous vîmes un rougeoiement sinistre monter dans la brume. Je l’avais
déjà vu auparavant, dans ces mêmes brumes, sur ce même lac. C’était celui de
bâtiments livrés aux torches, la lueur du chaume qui brûle. Mordred nous avait
suivis et le sanctuaire de la Sainte-Epine, où sa mère était enterrée, allait
être réduit en cendres, mais nous étions en sécurité, dans les marais où aucun
homme n’oserait pénétrer sans guide.
    Le mal avait
de nouveau empoigné la Dumnonie.
    Cependant nous
étions sains et saufs et, à l’aube, nous trouvâmes un pêcheur qui, pour de l’or,
nous emmena en Silurie. Ainsi retournai-je vers Arthur.
    Et vers une
horrible épreuve.

 
     
    Ceinwyn était
malade.
    Le mal était
survenu rapidement, me dit Guenièvre, quelques heures après mon départ d’Isca.
Ceinwyn s’était mise à frissonner, puis à suer, et dès le soir, elle n’eut plus
la force de se lever et dut rester au lit ; Morwenna la soigna, une femme
sage lui fit boire une décoction de pas-d’âne et de rue et mit un talisman
guérisseur entre ses seins, mais au matin, on trouva son corps couvert de
furoncles. Chaque articulation était source d’élancements douloureux, elle ne
pouvait plus déglutir, et sa respiration râlait dans sa gorge. Elle commença à
délirer, se débattant des quatre membres et appelant Dian d’une voix rauque.
    Morwenna
essaya de me préparer à la mort de Ceinwyn. « Elle se croit victime d’une
malédiction, père, parce que le jour où tu es parti, une femme est venue nous
demander de la nourriture. Nous lui avons donné des grains d’orge, mais après
son départ, on a trouvé du sang sur le montant de la porte. »
    Je touchai la
garde d’Hywelbane. « On peut dissiper les

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