Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
Vom Netzwerk:
rare. Un grand amour.
    — Vous
aussi, Dame. »
    Elle fît la
grimace, et je souhaitai n’avoir pas évoqué, tacitement, l’idée qu’elle avait
gâché ce grand amour, même si, en vérité, Arthur et elle avaient survécu à ce
malheur. Je suppose que ce souvenir devait être encore là, comme une ombre profondément
enfouie et, parfois, durant ces années, lorsqu’un idiot mentionnait le nom de
Lancelot, un silence glaçait soudain l’atmosphère ; un jour, un barde en
visite nous avait innocemment chanté la Complainte de Blodeuwedd, ballade qui
relatait l’infidélité d’une épouse, et après, dans l’air enfumé de la salle du
festin, nous étions restés tendus et silencieux. Pourtant, la plupart du temps,
Arthur et Guenièvre semblaient vraiment heureux. « Oui, moi aussi j’ai de
la chance », dit-elle d’un ton cassant, non parce qu’elle ne m’aimait pas,
mais parce que les conversations intimes l’avaient toujours embarrassée. Elle n’avait
surmonté cette réserve que sur le Mynydd Baddon, et nous étions devenus presque
amis à l’époque. Depuis, nous nous étions éloignés l’un de l’autre, sans
retomber dans notre ancienne hostilité, cependant nos relations, bien qu’affectueuses,
restaient circonspectes. « Tu es bien, imberbe, cela te rajeunit, dit-elle
pour changer de sujet.
    — J’ai
juré de ne la laisser repousser qu’après la mort de Mordred.
    — Puisse-t-elle
survenir bientôt. Je détesterais mourir avant que ce ver de terre n’ait reçu ce
qu’il mérite. » Elle parla sauvagement, et avec une véritable peur que la
vieillesse la tue avant que Mordred meure. Nous étions tous entrés dans la
quarantaine et peu de gens vivaient aussi longtemps. Merlin, bien sûr, avait
dépassé le double, et nous en connaissions d’autres qui avait atteint
cinquante, soixante ou même soixante-dix ans, mais nous nous trouvions vieux.
Les cheveux roux de Guenièvre étaient striés de gris, quoiqu’elle fût toujours
belle, et son visage vigoureux observait le monde avec la même force et la même
arrogance. Elle s’arrêta et regarda Gwydre qui était entré à cheval dans l’arène.
Il la salua de la main, puis mit sa monture à l’épreuve. Il entraînait un
étalon pour en faire un destrier, lui apprenait à ruer et frapper avec ses
sabots et garder sans cesse ses pattes en mouvement, même quand il était
stationnaire, afin qu’aucun ennemi ne puisse trancher les tendons de ses
jarrets. Guenièvre le contempla un moment. « Crois-tu qu’il sera jamais
roi ? demanda-t-elle avec une tristesse rêveuse.
    — Oui,
Dame. Mordred commettra tôt ou tard une erreur, et alors nous lui sauterons
dessus.
    — J’espère
bien », dit-elle en glissant son bras sous le mien. Je ne crois pas qu’elle
tentait de me réconforter, c’était plutôt l’inverse. « Est-ce qu’Arthur t’a
parlé d’Amhar ?
    — Brièvement,
Dame.
    — Mon
époux ne t’en veut pas. Tu le sais, n’est-ce pas ?
    — J’aimerais
le croire.
    — Eh
bien, tu le peux, dit-elle avec brusquerie. S’il s’afflige, c’est de son échec
en tant que père, et non de la mort de ce petit bâtard. »
    Arthur, je
suppose, avait beaucoup plus de chagrin pour la Dumnonie que pour Amhar, car
les massacres l’avaient rempli d’une profonde amertume. Comme moi, il voulait
se venger, mais Mordred commandait une armée et Arthur avait moins de deux
cents hommes qui auraient dû traverser la Severn pour combattre le roi. En
toute honnêteté, il ne voyait pas comment faire. Il s’inquiétait même de la
légitimité d’une telle vengeance. « Ceux qu’il a tués lui avaient prêté
serment. Il avait le droit de les tuer.
    — Et
nous, nous avons le droit de les venger », insistai-je, mais je ne suis
pas certain qu’Arthur fût entièrement d’accord avec moi. Il essayait toujours d’élever
la loi au-dessus des passions personnelles, et la nôtre faisant du souverain la
source de toutes les lois et donc de tous les serments, Mordred pouvait agir à
sa fantaisie dans son propre royaume. C’était la loi, et l’idée de la violer
répugnait à ce légaliste, mais il n’en pleurait pas moins les hommes et les
femmes qui étaient morts, dont les enfants avaient été emmenés en esclavage, et
il savait que, tant que Mordred vivrait, d’autres encore mourraient ou
porteraient des chaînes. Il aurait fallu contourner la loi, mais Arthur ne
savait pas faire ce genre de choses. Si

Weitere Kostenlose Bücher