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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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nous avions pu faire traverser le Gwent
à nos hommes, puis les emmener jusqu’à la frontière avec le Llœgyr, et joindre
ainsi nos lanciers à ceux de Sagramor, nous aurions pu vaincre l’armée
indisciplinée de Mordred, ou du moins le rencontrer à forces égales, mais le
roi Meurig refusait obstinément de nous laisser passer sur ses terres. Si nous
traversions la Severn, nous le ferions sans nos chevaux, et nous nous
retrouverions loin de Sagramor, séparés de lui par l’armée royale. Mordred
pourrait nous vaincre d’abord, puis régler le compte du Numide.
    Au moins,
Sagramor vivait encore, mais c’était une piètre consolation. Bien que Mordred
eût massacré la plupart de ses hommes, il n’avait pas réussi à le trouver en
personne et avait ramené ses hommes de la frontière avant que le Numide puisse
lancer de sauvages représailles. Nous apprîmes qu’il s’était réfugié, avec cent
vingt de ses guerriers, dans un fort du sud. Mordred craignait de lancer un
assaut, et Sagramor n’avait pas les moyens d’effectuer une sortie et de défaire
l’armée du roi ; ils se surveillaient mutuellement, mais ne combattaient
pas, et pendant ce temps les Saxons de Cerdic, encouragés par l’impuissance du
Numide, pénétraient par l’ouest dans notre pays. Mordred, occupé à envoyer des
troupes affronter ces Saxons, en oublia d’intercepter les messagers que
Sagramor envoya à Arthur. Leur contenu reflétait la frustration du Numide
 – comment pourrait-il tirer ses hommes du piège et les ramener en Silurie ?
La distance était grande et un ennemi trop nombreux lui barrait le chemin. Nous
paraissions vraiment incapables de venger les massacres lorsque, trois semaines
après mon retour de Dumnonie, des nouvelles nous parvinrent de la cour de
Meurig.
    La rumeur nous
fut transmise par Sansum. Venu à Isca avec moi, mais trouvant la compagnie d’Arthur
trop irritante, il avait laissé Morgane à la garde de son frère et s’était
réfugié au Gwent ; peut-être pour nous montrer combien il était proche du
roi, il nous envoya un message disant que Mordred cherchait à obtenir de Meurig
la permission de traverser le Gwent avec son armée pour attaquer la Silurie.
Selon lui, il n’avait pas encore obtenu de réponse.
    Arthur me
transmit le message de Sansum. « Est-ce que le Seigneur des Souris complote
de nouveau ? me demanda-t-il.
    — Il vous
apporte son appui. Seigneur, ainsi qu’à Meurig, afin de s’assurer de votre
reconnaissance à tous deux, répondis-je amèrement.
    — Mais
est-ce vrai ? » se demanda Arthur. Il l’espérait, car si Mordred l’attaquait,
aucune loi ne l’empêcherait de se défendre, et si le roi faisait passer son
armée par le nord, nous pourrions traverser la Severn et joindre nos forces aux
hommes de Sagramor qui étaient quelque part en Dumnonie du Sud. Tant Galahad
que l’évêque Emrys doutaient que Sansum dise la vérité, pourtant je n’étais pas
d’accord avec eux. Mordred détestait Arthur plus que tout autre, et je croyais
notre roi incapable de résister à la tentation de le défaire sur le champ de
bataille.
    Aussi, durant
quelques jours, nous fîmes des plans. Nos hommes s’entraînèrent à la lance et à
l’épée, Arthur envoya à Sagramor des messages esquissant la campagne qu’il
espérait mener, mais soit Meurig refusa à Mordred la permission dont il avait
besoin, soit Mordred décida de ne pas s’en prendre à la Silurie, car rien n’arriva.
L’armée de notre roi resta entre Sagramor et nous, Sansum n’envoya plus de
message, si bien qu’il ne nous resta plus qu’à attendre.
    Attendre et
regarder Ceinwyn souffrir le martyre. Regarder son visage devenir de plus en
plus émacié. Écouter son délire, sentir la terreur dans l’étreinte de sa main
et pressentir la mort qui ne voulait pas venir.
    Morgane essaya
de nouvelles herbes médicinales. Elle déposa une croix sur le corps nu de
Ceinwyn, mais ce contact fit hurler la malade. Une nuit, pendant que Morgane
dormait, Taliesin pratiqua un exorcisme pour chasser la malédiction qui,
croyait-il, était cause de la maladie. On eut beau tuer un lièvre et oindre de
son sang le visage de Ceinwyn, toucher sa peau ravagée par les furoncles avec l’extrémité
brûlée d’une baguette de frêne, entourer son lit de pierres d’aigle, de
carreaux d’arbalète elfiques et de pierres de sorcière, suspendre au-dessus d’elle
une brindille de mûrier sauvage et un bouquet

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