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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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pour
conjurer le mauvais sort.
    « Est-ce
que Meurig laissera les lanciers du Powys traverser son pays ?
demandai-je.
    — Cuneglas
lui a dit que, s’il refusait, il passerait tout de même. »
    Je gémis. La
dernière chose dont nous avions besoin, c’était un royaume breton en guerre
contre un autre. Pendant des années, ce genre de conflits avait affaibli la
Bretagne et permis aux Saxons de prendre vallée après vallée, ville après
ville, même si, récemment, c’étaient les Saxons qui s’étaient battus entre eux,
et nous qui avions tiré parti de leur division pour les vaincre, mais Cerdic et
Aelle avaient appris la leçon qu’Arthur rabâchait aux Bretons : l’unité
apporte la victoire. Maintenant, les Saxons étaient unis et les Bretons
divisés.
    « Je
pense que Meurig laissera passer Cuneglas, dit Emrys, car il n’a pas envie de
se battre. Il veut seulement la paix.
    — Nous
voulons tous la paix, mais si la Dumnonie tombe, alors le Gwent sera le
prochain à subir le fer des Saxons.
    — Meurig
soutient que non, et il offre l’asile à tout chrétien dumnonien qui souhaite échapper
à la guerre. »
    C’étaient de
mauvaises nouvelles, car cela signifiait que tous ceux qui n’auraient pas le
courage d’affronter Aelle et Cerdic n’auraient qu’à se réclamer de la foi
chrétienne pour trouver refuge dans le royaume de Meurig. « Est-ce qu’il
croit vraiment que son Dieu le protégera ? demandai-je à Emrys.
    — Bien
sûr, Seigneur, car à quoi d’autre un dieu servirait-il ? Mais Dieu, bien
sûr, peut avoir d’autres idées. Ses voies sont si impénétrables. » L’évêque
avait maintenant assez chaud pour ôter sa grande cape de fourrure d’ours. En
dessous, il portait un justaucorps en peau de mouton. Il glissa une main à l’intérieur
et je supposai qu’un pou le démangeait, mais il en tira un parchemin plié,
attaché avec un ruban et scellé d’une goutte de cire. « Arthur m’a envoyé
ceci de Démétie en demandant que vous le portiez à la princesse Guenièvre.
    — Entendu »,
dis-je en acceptant le document. J’avoue que je fus tenté de briser le sceau et
de le lire, mais je résistai à la tentation. « Savez-vous de quoi il s’agit ?
    — Hélas,
non, Seigneur », répondit Emrys sans me regarder, et je soupçonnai le
vieil homme d’avoir pris connaissance du contenu de la lettre, mais de ne pas
vouloir avouer ce petit péché. « Je suis sûr que ce n’est rien d’important,
ajouta-t-il, mais Arthur a insisté, particulièrement, pour qu’elle le reçoive
avant le solstice. C’est-à-dire, avant son retour.
    — Pourquoi
est-il allé en Démétie ? demanda Ceinwyn.
    — Pour s’assurer
que les Blackshields se battraient à vos côtés ce printemps, je suppose »,
répondit l’évêque, mais son ton me parut quelque peu évasif. Je soupçonnai que
la lettre devait contenir la vraie raison de la visite qu’Arthur avait rendue à
Œngus Mac Airem, mais Emrys ne pouvait pas la révéler sans reconnaître qu’il
avait brisé le sceau.
    Le lendemain,
je me rendis à Ynys Wydryn. Ce n’était pas loin, mais le trajet prit la plus
grande partie de la matinée car, par endroits, je devais faire traverser des
congères à mon cheval et à ma mule. Cette dernière transportait une douzaine de
peaux de loup que Cuneglas nous avait apportées et ce cadeau fut bien reçu par
Guenièvre car les murs de rondins de sa prison étaient percés de fentes par
lesquelles sifflait un vent glacé. Je la trouvai accroupie à côté d’un feu qui
brûlait au centre de la pièce. Elle se redressa quand on m’annonça, puis envoya
ses deux domestiques préparer le repas. « Je suis tentée de devenir
moi-même une fille de cuisine. Là au moins, il fait chaud, mais c’est sinistre,
car on y entend les paroles hypocrites des chrétiens. Ils ne peuvent pas casser
un œuf sans louer leur misérable Dieu. » Elle frissonna et serra la cape
autour de ses épaules minces. « Les Romains savaient se chauffer, mais on
dirait que nous avons perdu cet art.
    — Ceinwyn
vous envoie ceci, Dame, dis-je en laissant tomber les peaux par terre.
    — Remercie-la
de ma part », dit Guenièvre, puis, en dépit du froid, elle alla ouvrir les
volets afin que la lumière du jour entre dans la pièce. Les flammes vacillèrent
sous une bouffée d’air glacial et des étincelles montèrent en tournoyant jusqu’aux
poutres noircies. Guenièvre portait un surcot

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