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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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criai-je. Ce n’est pas le moment de s’encombrer de
chariots !
    — Je
sais, Seigneur, répond-il d’un air pitoyable.
    — Es-tu
fou ? » J’étais en colère. Je m’étais rendu à sa rencontre, à cheval,
et faisais maintenant virevolter ma jument sur le bas-côté. « Tu as perdu
des heures ! criai-je.
    — Je n’avais
pas le choix ! protesta-t-il.
    — Tu
portes une lance ! dis-je d’une voix hargneuse. Cela te donne le droit de
choisir ce que tu veux. »
    Il se contenta
de hausser les épaules et de montrer du geste la princesse Argante, perchée sur
le chariot de tête. Les quatre bœufs, dont les flancs saignaient des coups d’aiguillon
qui les avaient harcelés tout le jour, s’arrêtèrent au milieu de la route, tête
basse.
    « Les
chariots n’iront pas plus loin ! lui criai-je. A partir d’ici, vous
chevaucherez ou vous irez à pied !
    — Non ! »
insista Argante.
    Je mis pied à
terre et remontai la colonne de chariots. L’un ne contenait que des statues
romaines qui avaient orné la cour du palais de Durnovarie, un autre était plein
de robes et de manteaux, tandis que sur le troisième s’empilaient des pots, des
torchères et des candélabres de bronze. « Dégagez la route, criai-je en
colère.
    — Non ! »
Argante avait sauté de son perchoir et courait maintenant vers moi. « Arthur
m’a ordonné de les lui apporter.
    — Dame,
Arthur n’a pas besoin de statues ! » Je me tournai vers elle,
réprimant ma colère.
    « Elles
viendront avec nous ou je reste ici ! cria Argante.
    — Alors,
demeurez, Dame, répliquai-je brutalement. Dégagez la route ! criai-je aux
charretiers. Enlevez-moi ça ! Dégagez la route ! » J’avais tiré
Hywelbane et frappai de sa lame le bœuf le plus proche pour le pousser vers le
bas-côté.
    « Ne
partez pas ! » hurla Argante aux charretiers. Elle tirailla l’un des bœufs
par les cornes, ramenant l’animal ahuri sur la route. « Je ne laisserai
pas tout cela à l’ennemi », me hurla-t-elle.
    Guenièvre nous
regardait avec un air d’amusement froid, ce qui n’avait rien d’étonnant car
Argante se comportait en enfant gâtée. Fergal, son druide, se précipita au
secours de sa princesse, arguant que ses chaudrons et ingrédients magiques
étaient chargés sur l’un des chariots. « Ainsi que le trésor, ajouta-t-il,
comme une réflexion tardive.
    — Quel
trésor ? demandai-je.
    — Le
trésor d’Arthur, dit Argante d’un ton sarcastique, comme si en révélant l’existence
de l’or, elle avait remporté la victoire. Il veut que je l’apporte à Corinium. »
Elle souleva quelques lourdes robes, dans le second chariot, et frappa de
petits coups un coffre en bois caché dessous. « L’or de la Dumnonie !
Vous allez le donner aux Saxons ?
    — Mieux
vaut leur abandonner le trésor que vous et moi, Dame », dis-je, puis je
rompis le harnais des bœufs avec Hywelbane. Argante m’injuria, jurant qu’elle
me ferait punir, que je lui volais ses trésors, mais je me contentai de
trancher le harnais suivant en ordonnant aux charretiers, d’une voix rageuse,
de relâcher les animaux. « Écoutez, Dame, dis-je, il faut que nous allions
plus vite que ces bœufs. » Je lui montrai du doigt la fumée, au loin. « Ce
sont les Saxons ! Ils seront ici dans quelques heures.
    — On ne
peut pas abandonner les chariots ! » hurla-t-elle. Il y avait des
larmes dans ses yeux. Bien qu’elle fût fille de roi, elle avait grandi sans
beaucoup de biens et maintenant, en tant qu’épouse du chef de la Dumnonie, elle
était riche et ne voulait pas renoncer à sa nouvelle fortune. « Ne
détachez pas ces harnais ! » cria-t-elle aux charretiers et eux,
interdits, ne savaient plus que faire. Je cisaillai un autre trait de cuir et
Argante se mit à me rouer de coups de poing, jurant que j’étais un voleur, et
son ennemi.
    Je la
repoussai gentiment, mais elle ne voulait pas partir et je n’osais pas me
montrer trop brutal. Elle piqua une crise de rage, m’injuriant et me frappant
de ses petites mains. J’essayai de la repousser de nouveau, mais elle me cracha
au visage, me frappa encore, puis cria à ses gardes du corps de venir à son
aide.
    Les douze
Blackshields hésitèrent, mais c’étaient des guerriers de son père qui avaient
juré de la servir, aussi s’avancèrent-ils vers moi, la lance levée. Mes propres
hommes accoururent pour me défendre. Nous surpassions de beaucoup les
Blackshields en

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