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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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armes ? » demandai-je en montrant les
hommes renfrognés qui attendaient sous la pluie. Sur la soixantaine, deux ou
trois portaient des lances, je vis une vieille épée romaine, mais la plupart n’avaient
que des haches ou des pioches ; certains ne possédaient même pas ces armes
rudimentaires et tenaient seulement des pieux durcis au feu dont ils avaient
taillé les bouts noircis en pointe.
    « Nous
fouillons la cité, Seigneur. Il doit bien y avoir des lances quelque part.
    — Lances
ou non, répliquai-je cruellement, si vous essayez de tenir la place, vous
mourrez tous. »
    Cildydd me
regarda bouche bée. « Alors, que faire ? finit-il par demander.
    — Vous
rendre à Glevum.
    — Mais la
cité ! » Il blêmit. « Il y a des marchands, des orfèvres, des
églises, des trésors. » Sa voix baissa petit à petit tandis qu’il
imaginait l’énormité de la catastrophe, et pourtant si les Saxons arrivaient,
celle-ci semblait inévitable. Aquae Sulis n’était pas une ville de garnison,
juste un petit bijou niché entre des collines. Cildydd clignait des paupières
sous la pluie. « Glevum, dit-il d’un air maussade. Et vous nous escorterez
jusque-là, Seigneur ?
    — Non. Je
vais à Corinium, et vous, à Glevum. » J’étais tenté d’envoyer Argante,
Guenièvre, Ceinwyn et les familles avec lui, mais je ne pouvais pas me fier à
Cildydd pour les protéger. Il valait mieux que j’emmène les femmes et les
familles dans le nord, puis que je les renvoie, avec une petite escorte, de
Corinium à Glevum.
    Au moins, je
fus débarrassé d’Argante, car tandis que je détruisais brutalement les minces
espoirs qu’avait couvés Cildydd de défendre Aquae Sulis, une troupe de
cavaliers en armures pénétra bruyamment dans l’enceinte du temple. C’étaient
des hommes d’Arthur, portant la bannière de l’ours, et menés par Balin qui
injuriait copieusement la foule des réfugiés. Il parut soulagé de me voir, puis
étonné en reconnaissant Guenièvre. « As-tu ramené la mauvaise princesse,
Derfel ? demanda-t-il en descendant de son cheval fourbu.
    — Argante
est dans le temple », répondis-je en montrant d’un signe de tête l’édifice
où la princesse s’était abritée de la pluie. Elle ne m’avait pas parlé de toute
la journée.
    « Je vais
l’amener à Arthur », dit Balin. C’était un homme barbu, direct, avec un
ours tatoué sur le front et une cicatrice blanche irrégulière sur la joue
gauche. Je lui demandai des nouvelles et il me dit le peu qu’il savait, rien de
bon. « Ces bâtards descendent la Tamise. Ils ne sont qu’à trois jours de
marche de Corinium, et il n’y a toujours aucun signe de Cuneglas ou d’Œngus. C’est
le chaos, Derfel, le chaos. » Soudain, il frémit. « Qu’est-ce qui pue
comme ça ?
    — Les
égouts refoulent.
    — Dans
toute la Dumnonie. Il faut que je me dépêche, Arthur attendait son épouse à
Corinium avant-hier.
    — Tu as
des directives à me transmettre ? lui criai-je tandis qu’il poussait son
cheval vers les marches du temple.
    — Rends-toi
à Corinium ! En vitesse ! Et expédie là-bas toute la nourriture que
tu peux ! » Il hurla ce dernier ordre en franchissant les grandes
portes de bronze. Il avait amené six chevaux de rechange, assez pour mettre en
selle Argante, ses servantes et Fergal, ce qui signifiait qu’on me laissait les
douze gardes Blackshields. Je sentis qu’ils étaient aussi contents que moi d’être
débarrassés de leur princesse.
    Balin partit
pour le nord en fin d’après-midi. J’aurais bien voulu reprendre aussi la route,
mais les enfants étaient fatigués, la pluie persistait et Ceinwyn me persuada
que nous irions plus vite si nous nous reposions cette nuit à Aquae Sulis pour
repartir d’un bon pied le lendemain matin. Je postai des gardes devant les
bains et laissai les femmes et les enfants plonger dans la grande piscine d’eau
chaude, puis j’envoyai Issa et une vingtaine d’hommes fouiller la ville à la
recherche d’armes pour équiper les enrôlés. Après cela, je fis chercher Cildydd
et lui demandai combien il lui restait de nourriture. « Guère, Seigneur !
affirma-t-il, clamant qu’il avait déjà envoyé seize chariots de céréales, de
viande séchée et de poisson salé à Corinium.
    — Vous
avez fouillé les maisons particulières ? demandai-je. Les églises ?
    — Seulement
les greniers de la cité, Seigneur.
    — Alors,
cherchons pour de

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