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Fausta Vaincue

Titel: Fausta Vaincue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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Mais il en reviendra.
    – Ah ! fit Pardaillan avec un soupir de soulagement.
    Mais aussitôt une pensée se fit jour dans sa tête. Si le blessé en revenait, il irait trouver Farnèse, et lui raconterait ce qui s’était passé en lui donnant oralement le contenu de la lettre. Alors tout ce qu’avait fait Pardaillan devenait inutile ! Il attira le sorcier dans son coin.
    – Vous êtes sûr, fit-il, qu’il en reviendra ?
    – Très sûr !
    – Mais c’est que je voudrais bien que mon ami puisse continuer son voyage…
    Le sorcier secoua la tête :
    – S’il bouge de ce matelas avant huit jours, il meurt, dit-il. S’il essaye de marcher avant un mois, tout sera remis en question. S’il monte à cheval avant deux mois, je ne réponds de rien !…
    Deux mois !…
    C’était plus de temps qu’il n’en fallait à Pardaillan. Il tendit un écu au sorcier, qui refusa d’un geste en disant :
    – Je n’ai pas besoin d’argent. Pour que je les soigne dans leurs maladies, les pêcheurs me donnent des poissons et du pain. Pour que je guérisse leurs blessures, les bûcherons me donnent du bois l’hiver. Pour que je ne jette pas un sort aux barques de leurs maris, les femmes me donnent du cidre et des légumes…
    – Voilà un singulier homme, dit Pardaillan qui remit son écu dans sa bourse.
    Quoi qu’il en soit, le sorcier fit si bien qu’au bout de quatre jours, il put positivement déclarer le blessé hors de tout danger. Ces quatre jours, Pardaillan les avait passés dans la chaumière. Ce ne fut que lorsqu’il eut vu son blessé en voie de guérison que Pardaillan partit de Gravelines.
    Sûr que le comte Luigi ne mourrait pas et serait convenablement soigné, certain d’autre part qu’il ne pourrait rejoindre et prévenir Farnèse, le chevalier, un beau matin, fit ses adieux à celui qu’il avait à moitié tué, et reprit à petites journées le chemin de Paris. Il avait une double tâche à accomplir. Retrouver Maurevert, d’abord. Et ensuite, pouvoir rencontrer Guise dans des circonstances qui lui permettraient de lui parler librement. Ce fut en ruminant sur ces deux points que le chevalier chemina paisiblement dans la direction de Paris.
    q

Chapitre 23 BLOIS
    P endant que Pardaillan courait sur la route de Dunkerque et s’emparait de la lettre destinée à Farnèse [11] , le duc de Guise, au milieu d’une imposante escorte, s’avançait vers Blois où, de tous les points de la France, accouraient les députés de la noblesse, du clergé et du tiers-état pour cette suprême conférence à laquelle Henri III avait convié son peuple et qu’on appelle les états généraux de Blois.
    La sécurité de Guise était absolue. Maurevert lui avait rendu un compte exact des forces dont Henri III pouvait disposer.
    Ces forces étaient considérables et, de plus, elles étaient sous la main d’un hardi capitaine qui avait fait ses preuves sur plus d’un champ de bataille, tant comme courage que comme stratégie… C’était le brave Crillon. Les troupes de Crillon occupaient le château et la ville. Evitant de disséminer ses soldats aux environs et de tenir campagne, Crillon avait fait de Blois une formidable caserne, et, comme un jour la reine mère lui demandait si le roi était en parfaite sûreté, il avait répondu :
    – Madame, si je n’étais là, il faudrait vingt mille hommes pour atteindre le roi ; mais comme je suis là, il en faut quarante mille.
    Catherine avait souri comme elle savait sourire, et elle-même avait ajouté :
    – Je suis là, moi aussi ! Et je commande à une petite armée de flacons qui vaut bien à elle seule les quarante mille hommes dont parle le brave Crillon !
    Le roi était donc défendu, bien défendu. Il pouvait même tenter quelque coup de force si cela lui plaisait. Malgré cela, nous l’avons dit, la sécurité de Guise était complète.
    Il savait en effet que chacun des cent cinquante gentilshommes qui l’accompagnaient avait mis en lui toutes ses espérances et toute sa fortune future. Il n’en était donc pas un qui ne fût prêt à se faire massacrer pour sauver le chef. Il savait en outre qu’une fois arrivé à Blois, il allait trouver les députés des trois ordres, et que parmi ces députés, seigneurs, bourgeois, prêtres, il n’en était pas un qui ne lui fût dévoué corps et âme. En réalité, donc, il allait être le véritable maître aux états généraux. Valois n’avait pour lui que les soldats, quantité

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