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Fausta Vaincue

Titel: Fausta Vaincue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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échelonnée dans l’escalier. Et comme cet escalier était déjà occupé par un grand nombre de seigneurs royalistes et de gens d’armes, il en résultat qu’il se trouva plein de gens qui se regardaient de travers et qui, sur un mot, sur un signe, se fussent rués les uns sur les autres. Cependant, tous observaient le plus grand silence non seulement par respect, mais pour tâcher d’entendre quelque éclat de voix qui leur apprendrait la tournure que prenait l’audience.
    Crillon avait ouvert la porte, fait entrer MM. de Lorraine et soigneusement refermé lui-même la porte.
    Les trois frères s’avancèrent vers le fauteuil où Henri III, le chapeau sur la tête, le coude sur le bras du trône, le menton dans la main, les regardait venir sans un geste, sans un tressaillement de la physionomie. Le duc marchait le premier. Mayenne et le cardinal venaient ensuite sur la même ligne, Mayenne roulant de gros yeux, et au fond de lui-même envoyant la politique et l’ambition de ses frères à tous les diables ; le cardinal, la tête haute, la main à la garde de l’épée, son regard noir fixé sur le roi.
    Le duc de Guise, moins habile qu’Henri III à dissimuler ses sentiments, n’avait pu s’empêcher de pâlir devant la réception hautaine et glaciale qui lui était faite. Il s’arrêta à trois pas du trône et s’inclina profondément, ainsi que ses frères. Puis, se relevant, il attendit que le roi lui adressât la parole.
    Il y eut un instant de silence terrible et tragique où l’on eût entendu voler une mouche dans ce salon rempli de gentilshommes. Enfin le roi abaissa son regard sur le duc, et de sa voix légèrement nasillante, d’une rare impertinence quand il le voulait, il demanda :
    – C’est vous, monsieur le duc ?… Qu’avez-vous à nous dire ?…
    q

Chapitre 24 RECONCILIATION
    C es paroles du roi firent passer un frisson parmi les assistants – tous royalistes ; et les trois frères purent entendre ce frémissement des épées qui se heurtaient comme des feuilles d’acier. Il sembla à tous qu’Henri III allait se révéler par un coup de force et l’écraser tandis qu’il le tenait. Les seigneurs se préparèrent donc et portèrent la main à leurs dagues ou à leurs rapières. De là cette agitation de l’acier qu’on s’apprête à sortir des fourreaux…
    Mayenne fit un pas en arrière et grommela une sourde imprécation. Le cardinal de Guise se redressa et jeta autour de lui un regard de défi et de dédain foudroyant. Le duc seul garda un calme parfait qui semblait en harmonie avec le calme apparent du roi.
    – Sire, dit-il d’une voix assurée, vous savez que mon frère le cardinal est président du clergé en même temps que monseigneur le cardinal de Bourbon. Il n’y a donc rien que de naturel à sa présence aux Etats que Votre Majesté a daigné convoquer en cette ville.
    – Et vous, monsieur le duc ? reprit Henri III avec la même impertinence.
    – Sire, continua Guise, vous savez que mon frère Mayenne est président de la noblesse en même temps que M. le maréchal comte de Brissac…
    – Maréchal ! de barricades, comme M. de Bourbon est cardinal de conspiration ! dit sourdement le roi.
    Et cette fois Guise pâlit. Car l’attaque était directe, et sûrement l’orage allait crever…
    – Mais, reprit le roi, il ne s’agit pas de vos deux frères. Il s’agit de vous. Je suis bien aise de les voir près de vous… de vous voir tous trois ensemble… mais je vous demande spécialement à vous : que venez-vous faire ici ?…
    A ce moment, Catherine de Médicis se rapprocha du roi et se tint debout près de l’estrade. Cette sombre figure de spectre qui apparut soudain à Guise lui sembla le mauvais augure de quelque catastrophe. Il jeta autour de lui un rapide regard, il vit les seigneurs royalistes prêts à sauter sur lui, et peu s’en fallut qu’il n’eût à ce moment la parole irrévocable.
    « S’il fait un signe suspect, pensa-t-il rapidement, j’appelle mes gentilshommes… et… bataille !… »
    Cependant, comme il n’était pas prêt, comme cet homme que l’histoire nous donne pour un chef d’une expérience consommée passa toute sa vie à hésiter, il résolut d’atermoyer encore s’il le pouvait, et répondit •
    – Sire, je pourrais vous dire que député de la noblesse au même titre que tant d’autres seigneurs, j’ai pu, j’ai dû me rendre à la convocation que Votre Majesté…
    – Il ne

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