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Faux frère

Faux frère

Titel: Faux frère Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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capitale...
    — Un moment ! l’interrompit Corbett. Plusieurs d’entre elles devaient rouler sur l’or. Qu’est-il advenu de ces richesses ?
    Cade grimaça :
    — La plupart des prostituées dépensent immédiatement ce qu’elles gagnent. À leur mort, leurs biens sont pillés par des gens... peu scrupuleux. Enfin, elles n’ont ni héritiers ni parents, le reste est donc confisqué par la Couronne.
    Corbett opina :
    — Continuez !
    — Comme je le disais, seigneurs et riches marchands n’apprécieraient guère que l’on associe leur nom avec ce qu’ils appellent maintenant de simples filles publiques. Ensuite
    — Cade prit une profonde inspiration, les yeux fuyants, et Corbett sentit qu’il ne disait pas toute la vérité – ensuite, c’est la manière dont elles sont mortes qui me donne à réfléchir : la plupart furent tuées dans leurs chambres et elles connaissaient sans doute leur assassin. Messire Corbett, je suis shérif adjoint. Ce sont ces bourgeois prospères qui me versent mon salaire. Je ne veux pas être l’officier qui découvre qu’un de ses employeurs a rendu visite à une prostituée le jour de sa mort !
    Cade rougit de confusion – pour de bon, cette fois – et se frotta la joue.
    — Oui, oui ! Je l’admets ! Je suis terrifié ! Je suis prêt à mettre la main au collet de n’importe quel scélérat – fût-il seigneur, marchand ou homme d’Église –, mais cette affaire est différente. Si je découvre que le lord-maire lui-même a été voir une catin, qu’est-ce que cela prouve ?
    — Vous pourriez faire certains rapprochements, chercher un nom qui soit commun à tous ces assassinats.
    Cade pointa un doigt vers Corbett :
    — Non, Messire, c’est vous l’ami du roi, c’est vous qu’il a récemment anobli ! À vous de révéler la vérité ! À vous de désigner le coupable ! Par Dieu ! C’est pour cela qu’on vous a envoyé ici, soit dit sans vous offenser !
    Corbett se mordilla les lèvres et toucha doucement la main de Cade.
    — Je vois ! murmura-t-il.
    De fait, il comprenait à présent pourquoi un simple shérif adjoint avait été chargé de régler une affaire à laquelle ses supérieurs refusaient d’être mêlés de près ou de loin. Corbett sourit en son for intérieur. Il savait maintenant ce qui avait poussé son souverain à le renvoyer à Londres ! Il relut la liste que Cade lui avait confiée.
    — Vous êtes fort perspicace, Messire Cade ! déclara-t-il. Ces putains devaient connaître leur assassin, avoir grande confiance en lui. Même la dernière, Agnès, dont nous allons examiner la dépouille. Elle a été tuée dans une église ; je suppose qu’elle y a été attirée par son bourreau.
    — C’est possible, répondit Cade. Mais oublions un moment la mort de ces pauvres filles. Comment expliquez-vous l’assassinat de Lady Somerville ?
    — Je ne vois pas, marmonna Corbett. Peut-être était-elle au courant de quelque chose ? Laissez-moi vous dire, Cade, que vous avez tout lieu d’être inquiet. Quand nous appréhenderons ce monstre – et nous le ferons, soyez tranquille ! –, je parie que ce sera quelque grand seigneur avec plus d’un secret dans son sac.
    — Mon Dieu ! murmura Cade.
    Corbett fixa le mur du fond.
    — Ce qui m’intrigue, reprit-il, c’est la fréquence croissante des crimes. Selon votre liste, les prostituées meurent le 13 du mois. Or, en mai, cela change. Certes, Lady Somerville est tuée le lundi 11, le père Benedict le lendemain, la prostituée Isabeau le mercredi 13, et cette fille près de Greyfriars l’est peu après. Quel événement a donc forcé le tueur à changer ses habitudes ?
    — Et si... ? l’interrompit Cade.
    — Si quoi ?
    — S’il y avait plusieurs assassins ?

 
    CHAPITRE IV
    Le temps pour Cade de rassembler ses affaires, et les trois hommes quittaient le Guildhall et rejoignaient Catte Street, le quartier de la Vieille Juiverie et la sombre masse de St Laurent. La foule s’était rassemblée autour du pilori installé près de la porte à claire-voie du cimetière. Les curieux, pour la plupart, étaient des vauriens qui accablaient de quolibets un homme enchaîné au pilori pour avoir vendu des cordes d’arc défectueuses. Sa marchandise de mauvaise qualité était entassée et brûlée sous son nez. Le malheureux, la tête coincée entre les planches, était obligé de respirer la fumée âcre qui lui irritait la bouche, les narines et

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